lundi 2 février 2009, par Valis
Ce que l’histoire nous apprend en pareille situation, c’est que le fonctionnaire arrive à son bureau comme d’habitude à 8h pour la levée du drapeau ou du moins pour signifier sa présence auprès du chef hiérarchique.
Il discute avec son collègue tout en faisant semblant de travailler. Mais vers 10h, les agents d’un même bureau se regardent et s’observent. Ils évaluent la situation et descendent sur la Place 13 Mai à partir de 10h 30. Ils étoffent, volontairement ou non, les rangs des participants au mouvement de rue. Ce fut toujours ainsi dans tous les événements et mouvements de rue que le pays a vécus. Les fonctionnaires sont les acteurs, les principaux acteurs de l’Administration sans lesquels aucune autorité n’est effective. Quelque part, acquérir la sympathie des fonctionnaires est primordial.
Donc, ce jour, le même scénario pourrait se reproduire. Le fonctionnaire attend de voir les rapports de force. Pour l’instant il dit : « entre les deux, mon cœur balance ».
Le « chef » appelle à un autre rassemblement à partir de 10h. Le président appelle à la poursuite des activités et au redressement rapide. Le « chef » dit avoir rencontré les chefs de commandement de l’Armée et laisse croire que la Grande muette a déjà choisi son camp. Le président déclare qu’il est toujours le chef de l’Etat et qu’en tant que tel, il est dans la légalité constitutionnelle et dans la légitimité internationale ; l’Union africaine et la communauté des nations représentée à Madagascar attachent une grande importance à ce respect de la Constitution que les Malgaches eux-mêmes ont adopté, soulignent-elles.
Hier en début de soirée, l’organe en charge de la sécurité nationale, l’Etat major mixte opérationnel national (EMMONAT) a rassuré les citoyens et les travailleurs qu’ils peuvent exercer leurs activités normalement et en toute sécurité. En tout cas, Madame le ministre de l’Education nationale a fait comprendre que les établissements scolaires vont ouvrir leurs portes.
Pour l’instant, chaque camp se lance dans une guerre médiatique trop souvent acharnée et le simple gens est toujours dans l’incertitude. Il n’est pas encore rassuré
Ce que l’histoire nous apprend en pareille situation, c’est que le fonctionnaire arrive à son bureau comme d’habitude à 8h pour la levée du drapeau ou du moins pour signifier sa présence auprès du chef hiérarchique.
Il discute avec son collègue tout en faisant semblant de travailler. Mais vers 10h, les agents d’un même bureau se regardent et s’observent. Ils évaluent la situation et descendent sur la Place 13 Mai à partir de 10h 30. Ils étoffent, volontairement ou non, les rangs des participants au mouvement de rue. Ce fut toujours ainsi dans tous les événements et mouvements de rue que le pays a vécus. Les fonctionnaires sont les acteurs, les principaux acteurs de l’Administration sans lesquels aucune autorité n’est effective. Quelque part, acquérir la sympathie des fonctionnaires est primordial.
Donc, ce jour, le même scénario pourrait se reproduire. Le fonctionnaire attend de voir les rapports de force. Pour l’instant il dit : « entre les deux, mon cœur balance ».
Le « chef » appelle à un autre rassemblement à partir de 10h. Le président appelle à la poursuite des activités et au redressement rapide. Le « chef » dit avoir rencontré les chefs de commandement de l’Armée et laisse croire que la Grande muette a déjà choisi son camp. Le président déclare qu’il est toujours le chef de l’Etat et qu’en tant que tel, il est dans la légalité constitutionnelle et dans la légitimité internationale ; l’Union africaine et la communauté des nations représentée à Madagascar attachent une grande importance à ce respect de la Constitution que les Malgaches eux-mêmes ont adopté, soulignent-elles.
Hier en début de soirée, l’organe en charge de la sécurité nationale, l’Etat major mixte opérationnel national (EMMONAT) a rassuré les citoyens et les travailleurs qu’ils peuvent exercer leurs activités normalement et en toute sécurité. En tout cas, Madame le ministre de l’Education nationale a fait comprendre que les établissements scolaires vont ouvrir leurs portes.
Pour l’instant, chaque camp se lance dans une guerre médiatique trop souvent acharnée et le simple gens est toujours dans l’incertitude. Il n’est pas encore rassuré
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> Politique
Iavoloha
« Je suis encore président de la république » dixit Marc Ravalomanana
Iavoloha
« Je suis encore président de la république » dixit Marc Ravalomanana
lundi 2 février 2009, par Rakotoarilala Ninaivo
Le Président de la République a déclaré que lundi, tout le monde doit se remettre au travail.
Le Ministère de la Justice ainsi que la Haute Cour Constitutionnelle se chargeront de prendre les mesures nécessaires en ce qui concerne le maire de la capitale qui s’est autoproclamé responsable de l’Exécutif.
Il a rappelé dans la soirée du samedi dernier, à Iavoloha, qu’à Madagascar, c’est le Président de la République qui est le chef de la nation. Il a fait remarquer qu’il y a 1546 maires qui ne peuvent pas tous se proclamer ainsi Président.
Il reste Président de la République et fera son nécessaire pour développer le pays. Il a déclaré que le pays est calme du nord au sud, à l’est et à l’ouest, mais que le grand problème est le manque d’accès de la population aux Produits de Première Nécessité. Il a affirmé que le Gouvernement et les Organisations Internationales travaillent pour essayer de ravitailler la population.
Il a relevé qu’il y a eu de nombreuses rumeurs, dues surtout à la non transmission de la TVM dans les régions, ce qui a eu de grands impacts sur la population. Mais la situation est en général calme dans tout le pays.
Il a également affirmé que le Premier Ministre, accompagné d’une délégation malagasy, va le représenter à la réunion de l’Union Africaine à Addis Abeba la semaine prochaine et a réitéré que Madagascar accueillera le Sommet de l’Union Africaine en juillet.
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> Politique
Union Africaine
Menace de suspension
Union Africaine
Menace de suspension
lundi 2 février 2009, par Valis
La crise politique qui survient interpelle la communauté internationale.
L’Union africaine est ferme. Interrogé par des correspondants de RFI, le président de la Commission de l’Union africaine avertit : « … il est interdit d’accéder au pouvoir par des voies qui ne sont pas constitutionnelles. Si l’accession se fait par des voies constitutionnelles, il n’y a rien à dire. Mais si elle se fait de manière non constitutionnelle la réaction sera la même que d’habitude. Si d’aventure, en raison de la situation interne, l’Armée prenait le pouvoir, c’est une accession au pouvoir de manière non constitutionnelle ; si aussi le pouvoir est pris par la rue de manière non constitutionnelle, la réaction ne sera pas très éloignée ».
L’Union africaine brandit la menace de suspension, signifiant par là que Madagascar n’hébergera pas le Sommet prévu vers le milieu de l’année en cours.
D’après un article intitulé « La guerre des clones » paru dans le dernier numéro de Jeune Afrique, il s’agit pour beaucoup d’une lutte entre deux hommes qui se ressemblent un peu trop vu leur parcours et leur caractère et à laquelle lutte sont venues se greffer des raisons économiques, sociales et politiques.
En tout cas, les commentaires des envoyés spéciaux des médias internationaux, fondés sur les déclarations respectives des deux protagonistes, renvoient dos-à-dos le président Marc Ravalomanana et le « chef des affaires nationales » autoproclamé.
Incohérence ou connivence ?
Pour beaucoup d’observateurs en revanche, la communauté internationale n’a pas son mot à dire dans cette affaire. L’Union africaine est mal placée pour donner des leçons. Qu’est-ce que l’Union africaine a dit et fait quand les dirigeants ont ignoré les résolutions de Dakar II ? Qu’est-ce que l’Organisation des Nations Unies a fait quand l’Etat malgache n’a pas observé les recommandations de réconciliation ou à la rigueur de dialogue avec l’opposition ?
Qu’est-ce que la Communauté internationale a fait quand une société a réussi par des moyens douteux à mettre la main sur des produits de première nécessité et régner en seul maître sur le marché ? Que dire de ce monopole sur la Douane dénoncé par un ancien député et ancien journaliste ?
La Communauté internationale doit être logique envers elle-même. Elle doit être cohérente dans ce qu’elle dit et ce qu’elle fait. Elle aurait mieux fait par exemple, dans le contexte actuel, de conduire une enquête internationale sur les accusations d’usage de mercenaires par le régime
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Politique
Situation politique
Premières évacuations chez Sheritt
Situation politique
Premières évacuations chez Sheritt
lundi 2 février 2009, par Valis
Un premier groupe de personnes vient d’être évacué vers l’île Maurice. Ce groupe d’une dizaine de personnes est composé d’enfants et femmes des expatriés qui travaillent pour « Dynatec », aujourd’hui Sheritt, la société qui exploite les minerais d’Ambatovy.
Ce groupe a pris hier 1er février, le vol régulier d’Air Madagascar de Toamasina via Ivato pour l’île Maurice. Le groupe séjournera à l’île Maurice en attendant soit de rentrer définitivement dans leur pays d’origine (Québec-Canada et Afrique du Sud), soit de revenir à Madagascar si tout rentre dans l’ordre dans une semaine.
La société Sheritt (ex-Dynatec) emploie plusieurs dizaines d’expatriés dont les familles sont généralement installées à Toamasina. Ces expatriés sont de diverses nationalités : française, canadienne, sud-africaine.
Vu le cours des événements de la semaine dernière dans le pays, la direction de la société Sheritt a offert à ses employés expatriés le choix de décider de rester dans le pays, à Toamasina, ou de partir pour un lieu plus sécurisant.
Ainsi, les familles de nationalité française ont apparemment décidé de se référer aux directives du Consulat de France ; ce dernier estimant sans doute qu’il n’y a pas à s’inquiéter pour l’instant.
Un premier groupe de personnes vient d’être évacué vers l’île Maurice. Ce groupe d’une dizaine de personnes est composé d’enfants et femmes des expatriés qui travaillent pour « Dynatec », aujourd’hui Sheritt, la société qui exploite les minerais d’Ambatovy.
Ce groupe a pris hier 1er février, le vol régulier d’Air Madagascar de Toamasina via Ivato pour l’île Maurice. Le groupe séjournera à l’île Maurice en attendant soit de rentrer définitivement dans leur pays d’origine (Québec-Canada et Afrique du Sud), soit de revenir à Madagascar si tout rentre dans l’ordre dans une semaine.
La société Sheritt (ex-Dynatec) emploie plusieurs dizaines d’expatriés dont les familles sont généralement installées à Toamasina. Ces expatriés sont de diverses nationalités : française, canadienne, sud-africaine.
Vu le cours des événements de la semaine dernière dans le pays, la direction de la société Sheritt a offert à ses employés expatriés le choix de décider de rester dans le pays, à Toamasina, ou de partir pour un lieu plus sécurisant.
Ainsi, les familles de nationalité française ont apparemment décidé de se référer aux directives du Consulat de France ; ce dernier estimant sans doute qu’il n’y a pas à s’inquiéter pour l’instant.
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lundi 2 février 2009
Vous avez soulevé beaucoup d’espoir auprès de certains Malagasy qui souhaitaient une opposition constructive au pouvoir actuel.
Tout le monde sait que le Président Ravalomanana n’est pas un exemple d’honnêteté mais soyons objectifs : il a fait plus que tous les Présidents Malagasy réunis depuis l’indépendance pour développer ce pays, mieux pour changer l’état d’esprit peu entreprenant des Malagasy.
Oui, Ravalomana n’écoute personne, Oui, Ravalomanana s’est certainement encore enrichi, Oui, Ravalomanana est péremptoire et ne se fie pas des protocoles,
mais il a su convaincre le monde entier d’investir à Madagascar (des centaines de milliers de jobs ont été créés en moins de 10 ans) ; il a pu remettre en place une administration qui est certes loin d’être parfaite, pour lancer et gérer les grands travaux d’infrastructures qui nous manquent tant (routes, ports, fibres optiques, ..).
Bien sûr Ravalomanana a ses travers : le Boeing à $60M, probablement la loi sur le bail emphytéotique que les Malagasy n’ont certainement jamais accepté, un style de gouvernance plutôt d’un "Patron de PME" que d’un Président de la République, l’opacité sur le "deal" ou "non-deal" avec Daewoo et bien d’autres certainement.
Mais n’oubliez pas, il a été réélu en 2007 pour 5 ans et je suis prêt à parier que vous avez voté pour lui !
Si vous voulez vraiment la démocratie à Madagascar, il faudrait commencer par respecter les échéances et surtout ce choix populaire qui est valable jusqu’à la prochaine élection présidentielle de 2012.
Andry, vous avez eu l’occasion de structurer une vraie opposition efficace en acceptant de dialoguer avec Ravalomanana et de conduire le gouvernement de transition que vous réclamiez tant : une sorte de cohabitation qui n’aurait été que bénéfique pour le pays.
En lieu et en place, vous avez complètement déliré, aujourd’hui en vous proclamant "Président de Madagascar", ce qui vous a mis tout de suite hors la loi.
Quelle sottise, ça aurait été drôle si des vies humaines n’ont pas été perdues.
Maintenant Ravalomanana va avoir encore les mains libres et pourtant il a besoin d’être encadré et contrôlé ; pire pour le pays, les investisseurs vont fuir (voir ce que l’Ambassadeur des Etats-Unis dit dans New-York Times) et les Malagasy vont revenir comme au temps de Ratsiraka.
J’ose espérer que ce n’est pas ce que vous souhaitiez.
Solofo Rafenombolatiana
Vous avez soulevé beaucoup d’espoir auprès de certains Malagasy qui souhaitaient une opposition constructive au pouvoir actuel.
Tout le monde sait que le Président Ravalomanana n’est pas un exemple d’honnêteté mais soyons objectifs : il a fait plus que tous les Présidents Malagasy réunis depuis l’indépendance pour développer ce pays, mieux pour changer l’état d’esprit peu entreprenant des Malagasy.
Oui, Ravalomana n’écoute personne, Oui, Ravalomanana s’est certainement encore enrichi, Oui, Ravalomanana est péremptoire et ne se fie pas des protocoles,
mais il a su convaincre le monde entier d’investir à Madagascar (des centaines de milliers de jobs ont été créés en moins de 10 ans) ; il a pu remettre en place une administration qui est certes loin d’être parfaite, pour lancer et gérer les grands travaux d’infrastructures qui nous manquent tant (routes, ports, fibres optiques, ..).
Bien sûr Ravalomanana a ses travers : le Boeing à $60M, probablement la loi sur le bail emphytéotique que les Malagasy n’ont certainement jamais accepté, un style de gouvernance plutôt d’un "Patron de PME" que d’un Président de la République, l’opacité sur le "deal" ou "non-deal" avec Daewoo et bien d’autres certainement.
Mais n’oubliez pas, il a été réélu en 2007 pour 5 ans et je suis prêt à parier que vous avez voté pour lui !
Si vous voulez vraiment la démocratie à Madagascar, il faudrait commencer par respecter les échéances et surtout ce choix populaire qui est valable jusqu’à la prochaine élection présidentielle de 2012.
Andry, vous avez eu l’occasion de structurer une vraie opposition efficace en acceptant de dialoguer avec Ravalomanana et de conduire le gouvernement de transition que vous réclamiez tant : une sorte de cohabitation qui n’aurait été que bénéfique pour le pays.
En lieu et en place, vous avez complètement déliré, aujourd’hui en vous proclamant "Président de Madagascar", ce qui vous a mis tout de suite hors la loi.
Quelle sottise, ça aurait été drôle si des vies humaines n’ont pas été perdues.
Maintenant Ravalomanana va avoir encore les mains libres et pourtant il a besoin d’être encadré et contrôlé ; pire pour le pays, les investisseurs vont fuir (voir ce que l’Ambassadeur des Etats-Unis dit dans New-York Times) et les Malagasy vont revenir comme au temps de Ratsiraka.
J’ose espérer que ce n’est pas ce que vous souhaitiez.
Solofo Rafenombolatiana
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Culturel
KILEMA
« Je suis fier d’être malgache »
KILEMA
« Je suis fier d’être malgache »
lundi 2 février 2009, par Arena R
Clément Rasta, alias Kilema, un ex-musicien de « Cadence Bleue » et de Justin Vali Trio, est de passage dans le pays. Fier d’être malgache, il est l’un des rares artistes qui promeuvent la musique traditionnelle de la Grande île en Espagne. Il nous parle, de la musique et de la culture, de ses aventures. Il lance également un message vis-à-vis de la situation sociopolitique actuelle. Entretien.
Ça fait toujours plaisir de rencontrer un artiste malgache expatrié de retour au pays …
Clément Rasta dit Kilema (-) : Ça fait aussi toujours plaisir de rentrer au pays, de passer un moment avec ses frères et ses sœurs malgaches. En fait, je suis arrivé depuis quelques jours. C’est une simple visite suivie d’une petite campagne de promotion de ma musique, notamment de mon troisième album, « Mena », sorti en octobre 2008 en Espagne. J’essaie, en effet, de distribuer quelques disques dans les stations radios locales pour qu’elles puissent partager aux malgaches la musique que j’ai déjà diffusée à travers le monde.
La dernière fois qu’on vous a vu sur la scène nationale, c’était en 1997, vous portiez encore le nom de Clément Rasta. Pourquoi l’avez-vous changé en Kilema qui signifie « Handicap » en français ?
C’est ce que j’ai toujours expliqué aux gens. En nous mettant au monde, nos parents ne cherchaient pas loin pour nous donner un nom. Ils ont consulté un calendrier et choisi ce qui leur plaisait. Pour le mien, ils ont opté pour Clément qu’on prononce Kilema en malgache. Lorsque j’ai décidé de faire une carrière en solo, en 1997, j’ai choisi ce mot pour le nom du groupe. Ainsi, sonne-t-il vraiment exotique. Il est beaucoup plus malgache et plus africain. Donc, ça n’a rien à voir avec le désavantage physique ou mental.
Etes-vous en train de nous dire que vous êtes fier d’être malgache ?
Oui, je suis fier de l’être. Je le suis beaucoup plus lorsque je monte sur les planches étrangères. En Espagne, par exemple, Kilema est le seul groupe qui porte haut la culture malgache. Nous jouons avec des instruments authentiquement traditionnels (marovany, kabosy, katsaha…). Nous chantons en malgache. Nous portons des vêtements malgaches… Outre les concerts, on se déplace dans les écoles espagnoles pour partager avec les élèves la culture et la musique du pays, parce que là-bas, la diversité culturelle est désormais à la mode.
Et vos racine antandroy ?
Ecoutez, lorsqu’un citoyen de la Grande île arrive et s’installe à l’étranger, il reste un malgache. Il n’est plus antandroy, merina, betsileo ou une quelconque tribu. Il porte la casquette d’un Malgache. Moi, en spectacle, j’explique un peu en espagnol aux spectateurs le sens de nos paroles, de notre musique, l’histoire de nos instruments, et de temps en temps je leur donne un petit aperçu de la réalité à Madagascar : la faune, la flore et les beaux paysages…
Dernièrement, vous étiez à Toliara…
Oui. J’ai rendu visite à ma terre nourricière. J’ai rencontré également quelques amis, artistes, qui m’ont posé des questions sur la stratégie à concevoir pour décrocher un contrat à l’étranger. Je leur ai tout simplement expliqué qu’il faut faire de la vraie musique, originale et qui relève de la tradition et culture malgache. Faire du tsapiky ou d’autres musiques commerciales qui font par exemple danser le bas ventre n’intéresse point les étrangers. J’ai déjà travaillé au ex-Hilton Madagascar à l’époque, j’ai beaucoup interprété Johnny Hallyday, Lionel Ritchie et d’autres standards. Lorsque je suis arrivé à l’étranger, je me suis rendu compte que ce n’est pas évident puisque je suis dans leur pays, et ils sont là devant moi.
Quand est-ce que vous allez vous produire à Madagascar ?
Pour l’instant, il n’y a rien de prévu, bien que mes musiciens, surtout les deux espagnols qui m’ont toujours accompagné depuis dix ans, ont tellement envie de jouer ici. Je leur ai promis de contacter des producteurs et les centres culturels du pays. J’ai déjà rencontré Rajery qui m’a proposé de participer au festival Angaredona en septembre ou novembre mais nous sommes déjà pris. Nous avons une tournée en Suède à ce moment-là. L’année prochaine peut être.
Quel souvenir avez-vous retenu de la Grande île ?
C’est ce qui se passe aujourd’hui dans le pays. C’est un souvenir. Cet événement, je dois le raconter à tous les Malgaches d’Espagne et d’Europe lorsque je rentrerai, parce que c’est l’actualité. Ça me fait vraiment mal au cœur de voir mon pays détruit ainsi. Moi qui suis malgache, partageant la beauté de ce pays, la richesse naturelle qu’il réserve, j’ai honte de ce qui se passe ici actuellement.
Si vous devez laisser un message pour les Malgaches et les politiciens…
Oh, je ne suis pas politicien. Je suis un simple artiste. J’aimerai quand même leur dire de respecter le « fihavanana » national qui nous différencie de nos amis africains. Regardez, les Africains, ils n’ont pas froid aux yeux pour tuer les gens. Nous par contre, même si nous sommes parmi les pays les plus pauvres au monde, on n’a jamais connu un tel massacre. J’invite donc les protagonistes à garder leur souplesse. Du différend qui les oppose, le peuple est toujours victime.
Clément Rasta, alias Kilema, un ex-musicien de « Cadence Bleue » et de Justin Vali Trio, est de passage dans le pays. Fier d’être malgache, il est l’un des rares artistes qui promeuvent la musique traditionnelle de la Grande île en Espagne. Il nous parle, de la musique et de la culture, de ses aventures. Il lance également un message vis-à-vis de la situation sociopolitique actuelle. Entretien.
Ça fait toujours plaisir de rencontrer un artiste malgache expatrié de retour au pays …
Clément Rasta dit Kilema (-) : Ça fait aussi toujours plaisir de rentrer au pays, de passer un moment avec ses frères et ses sœurs malgaches. En fait, je suis arrivé depuis quelques jours. C’est une simple visite suivie d’une petite campagne de promotion de ma musique, notamment de mon troisième album, « Mena », sorti en octobre 2008 en Espagne. J’essaie, en effet, de distribuer quelques disques dans les stations radios locales pour qu’elles puissent partager aux malgaches la musique que j’ai déjà diffusée à travers le monde.
La dernière fois qu’on vous a vu sur la scène nationale, c’était en 1997, vous portiez encore le nom de Clément Rasta. Pourquoi l’avez-vous changé en Kilema qui signifie « Handicap » en français ?
C’est ce que j’ai toujours expliqué aux gens. En nous mettant au monde, nos parents ne cherchaient pas loin pour nous donner un nom. Ils ont consulté un calendrier et choisi ce qui leur plaisait. Pour le mien, ils ont opté pour Clément qu’on prononce Kilema en malgache. Lorsque j’ai décidé de faire une carrière en solo, en 1997, j’ai choisi ce mot pour le nom du groupe. Ainsi, sonne-t-il vraiment exotique. Il est beaucoup plus malgache et plus africain. Donc, ça n’a rien à voir avec le désavantage physique ou mental.
Etes-vous en train de nous dire que vous êtes fier d’être malgache ?
Oui, je suis fier de l’être. Je le suis beaucoup plus lorsque je monte sur les planches étrangères. En Espagne, par exemple, Kilema est le seul groupe qui porte haut la culture malgache. Nous jouons avec des instruments authentiquement traditionnels (marovany, kabosy, katsaha…). Nous chantons en malgache. Nous portons des vêtements malgaches… Outre les concerts, on se déplace dans les écoles espagnoles pour partager avec les élèves la culture et la musique du pays, parce que là-bas, la diversité culturelle est désormais à la mode.
Et vos racine antandroy ?
Ecoutez, lorsqu’un citoyen de la Grande île arrive et s’installe à l’étranger, il reste un malgache. Il n’est plus antandroy, merina, betsileo ou une quelconque tribu. Il porte la casquette d’un Malgache. Moi, en spectacle, j’explique un peu en espagnol aux spectateurs le sens de nos paroles, de notre musique, l’histoire de nos instruments, et de temps en temps je leur donne un petit aperçu de la réalité à Madagascar : la faune, la flore et les beaux paysages…
Dernièrement, vous étiez à Toliara…
Oui. J’ai rendu visite à ma terre nourricière. J’ai rencontré également quelques amis, artistes, qui m’ont posé des questions sur la stratégie à concevoir pour décrocher un contrat à l’étranger. Je leur ai tout simplement expliqué qu’il faut faire de la vraie musique, originale et qui relève de la tradition et culture malgache. Faire du tsapiky ou d’autres musiques commerciales qui font par exemple danser le bas ventre n’intéresse point les étrangers. J’ai déjà travaillé au ex-Hilton Madagascar à l’époque, j’ai beaucoup interprété Johnny Hallyday, Lionel Ritchie et d’autres standards. Lorsque je suis arrivé à l’étranger, je me suis rendu compte que ce n’est pas évident puisque je suis dans leur pays, et ils sont là devant moi.
Quand est-ce que vous allez vous produire à Madagascar ?
Pour l’instant, il n’y a rien de prévu, bien que mes musiciens, surtout les deux espagnols qui m’ont toujours accompagné depuis dix ans, ont tellement envie de jouer ici. Je leur ai promis de contacter des producteurs et les centres culturels du pays. J’ai déjà rencontré Rajery qui m’a proposé de participer au festival Angaredona en septembre ou novembre mais nous sommes déjà pris. Nous avons une tournée en Suède à ce moment-là. L’année prochaine peut être.
Quel souvenir avez-vous retenu de la Grande île ?
C’est ce qui se passe aujourd’hui dans le pays. C’est un souvenir. Cet événement, je dois le raconter à tous les Malgaches d’Espagne et d’Europe lorsque je rentrerai, parce que c’est l’actualité. Ça me fait vraiment mal au cœur de voir mon pays détruit ainsi. Moi qui suis malgache, partageant la beauté de ce pays, la richesse naturelle qu’il réserve, j’ai honte de ce qui se passe ici actuellement.
Si vous devez laisser un message pour les Malgaches et les politiciens…
Oh, je ne suis pas politicien. Je suis un simple artiste. J’aimerai quand même leur dire de respecter le « fihavanana » national qui nous différencie de nos amis africains. Regardez, les Africains, ils n’ont pas froid aux yeux pour tuer les gens. Nous par contre, même si nous sommes parmi les pays les plus pauvres au monde, on n’a jamais connu un tel massacre. J’invite donc les protagonistes à garder leur souplesse. Du différend qui les oppose, le peuple est toujours victime.
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