dimanche 1 février 2009

MIDI MADAGASCAR 02/02/09













A LA UNE (02/02/09)
Marc Ravalomanana
« Je suis toujours le Chef de l'Etat
»

Conseil des ministres sur conseil, quatre en l'espace d'une semaine. Le dernier en date s'est tenu samedi dernier, en début de soirée, à Iavoloha. Un conseil qui a surtout porté sur les derniers événements qui ont secoué le pays. Sur ce chapitre, le Président de la République a fait une déclaration, « Le pouvoir que je dirige demeure et reste en place. Je suis toujours le chef de l'Etat. Nombreux sont les objectifs à atteindre dont notamment la tenue du sommet de l'Union Africaine ». A cette occasion, il s'est référé à l'article 44 de la Constitution qui stipule que, « Le Président de la République est le Chef de l'Etat. A ce titre, il veille au respect de la Constitution. Il est le garant de l'indivisibilité de la République. Il est le garant, par son arbitrage, du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, de l'indépendance nationale et de l'intégrité territoriale. Il veille à la sauvegarde et au respect de la souveraineté nationale tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il est le garant de l'unité nationale. Le Président de la République assure ces fonctions dans le cadre des pouvoirs qui lui sont conférés par la présente Constitution ». Par ailleurs, dans l'émission « Ny tenin'ny Filoham-pirenena », le chef de l'Etat de réitérer que les salariés, les fonctionnaires et les élèves reprennent le chemin du travail et de l'école. En outre, il a « invité » les « Andrimasom-pokonolona » à renforcer leurs dispositifs de sécurité.
Recueillis par Dominique R.



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Politique

Andry Rajoelina



Le maire d'Antananarivo s'est proclamé ce samedi à la tête d'une transition dont la composition du gouvernement serait connue ce jour.
« Je prends le pouvoir »
Déchéance. Haute trahison et violations graves et répétées de la Constitution. Andry Rajoelina a invoqué l'article 126 de la loi fondamentale pour réclamer ce samedi la déchéance du président Marc Ravalomanana. Sans attendre la mise en accusation, un pouvoir conféré par la Constitution au Parlement et le verdict de la Haute Cour de Justice (qui n'est pas encore en place), la seule juridiction compétente pour prononcer cette déchéance, le maire Andry Rajoelina s'est proclamé ce samedi en charge de la gestion des affaires nationales. « A partir d'aujourd'hui, c'est moi qui donne l'ordre pour le fonctionnement de la machine administrative, en attendant la mise en place d'un gouvernement de transition.», a-t-il annoncé. Des réactions n'ont pas tardé à se faire entendre malgré le silence radio des éminents juristes comme Honoré Rakotomanana ou Norbert Lala Ratsirahonana. Pour l'amiral Didier Ratsiraka, il est pour la transition, mais avant de mettre en place cette transition, il faut que Ravalomanana quitte le pouvoir et que les Institutions en place soient dissoutes.Ralliements. Dans l'après-midi du samedi, quatre généraux et plusieurs officiers de la Gendarmerie, de la Police et de l'Armée se sont réunis avec Andry Rajoelina à son domicile à Ambatobe. La réunion ne s'est terminée que vers 22h. Rien n'a filtré de cette rencontre. L'on sait tout simplement à en croire les déclarations de Andry Rajoelina ce samedi sur la Place du 13 mai que les Forces Armées sont actuellement divisées en deux, une partie avec lui et une autre a choisi de rester dans la légalité. Un autre ralliement au mouvement populaire dirigé par Andry Rajoelina est également connu du public, celui des six députés indépendants dont entre autre Jao Jean. L'élu d'Antsohihy est descendu ce samedi avec son écharpe de couleur nationale sur la Place du 13 mai alors qu'il était connu pour être de ces députés indépendants qui ont toujours défendu à l'Assemblée nationale la cause du président Marc Ravalomanana.
RAJAOFERA Eugène



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Politique

Place du 13 mai.



En l'état actuel de la Constitution, la procédure engagée contre le président en exercice a peu ou pas de chances d'aboutir.
La déchéance de Ravalomanana s'annonce difficile
Procédure. Andry TGV entend mettre sur les rails, la procédure de déchéance du président en exercice, « pour haute trahison et violation grave et répétée de la Constitution ». Une procédure qui s'annonce difficile sinon hasardeuse car le président de la République « ne peut être mis en accusation par les deux Assemblées parlementaires statuant par un vote séparé, au scrutin public et à la majorité des deux tiers des membres composant chaque assemblée. Il est justiciable de la Haute Cour de Justice et peut encourir la déchéance. Si la déchéance est prononcée, la Haute Cour Constitutionnelle constate la vacance de la présidence de la République; il sera procédé à l'élection d'un nouveau président (...). Le président frappé de déchéance n'est plus éligible à toute fonction publique élective ».Ultramajoritaires. Compte tenu de ces dispositions de l'article 126 de la Constitution, force est de reconnaître que la procédure de déchéance a peu de chances d'aboutir pour peu qu'elle soit recevable. En effet, on imagine mal les députés et sénateurs Tim – ultramajoritaires dans les deux Chambres du Parlement – voter la mise en accusation du président fondateur du parti au pouvoir. Les voix des quelque députés indépendants présents samedi sur la Place du 13 mai ne pèseront pas lourd dans la balance des votes. A Anosikely, on ne peut même pas parler de rapport des forces puisque les 33 sénateurs sont composés de 22 élus Tim et de 11 membres nommés par le président de la République.Session. Par ailleurs, la Haute Cour de Justice n'est pas encore mise en place. Sur les 9 membres appelés à la composer, ceux élus en début de législature par l'Assemblée nationale et le Sénat, ne l'ont pas encore été. Il faudra au moins attendre la prochaine session prévue pour débuter le mardi 5 mai 2009. Et ce, à moins d'une session extraordinaire qui ne peut être convoquée qu'à l'initiative du président de la République ou à la demande de la majorité absolue composant l'Assemblée nationale. La première possibilité est ...impossible car Marc Ravalomanana ne va pas se saborder lui-même. Quant à la seconde possibilité, il est peu probable que la majorité absolue des députés se retourne contre « Ramose ».Disqualification. Dans ces conditions, la procédure a peu de chances d'arriver jusqu'à la Haute Cour Constitutionnelle. Celle-là même qui avait déclaré à l'époque, l'empêchement du président Zafy Albert. Si Andry TGV n'a pas choisi la procédure d'empêchement, c'est sans doute dans le but de disqualifier Marc Ravalomanana en cas d'élection présidentielle anticipée consécutive à la déchéance du président en exercice. L'homme ayant effectivement les ressources – au propre comme au figuré – pour rebondir. En tout cas, si la Constitution est respectée à la lettre comme la communauté internationale le recommande et tel que les deux parties le prétendent, force est d'admettre qu'en l'état actuel des choses, la procédure de déchéance engagée par Andry TGV a peu de chances d'arriver au terminus.
R. O



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Economie



Fitur Madrid
Les professionnels du tourisme préoccupés par la crise malgache




Les professionnels du tourisme venus à Madrid ont comme principale préoccupation, la crise financière. La crise politique malgache est aussi une très mauvaise chose pour le secteur.La délégation malgache au salon International du Tourisme, Fitur de Madrid n’avait pas besoin de cela. En effet, les journaux espagnols, en l’occurrence, El Pais et La Razon, deux des titres ayant le plus gros tirage dans le pays, et distribués gratuitement dans le salon, à l’occasion du Fitur 2009, parlent de cette crise avec des illustrations. Une situation qui risque d’avoir des échos négatifs pour la destination. «Le Maire de la Capitale se soulève contre le Président de la République Marc Ravalomanana», titre La Razon, qui fournit des statistiques sur les dégâts causés par les affrontements entre les partisans des deux parties. L’autre journal titre sur le nombre de victimes dans la Grande île.
Arrêter la crise
Heureusement que pour l’instant, les professionnels espagnols venus au stand de Madagascar semblent ne pas trop prêter une attention particulière à ces informations, qui pourtant ont entraîné beaucoup d’annulations de réservations sur les marchés français et britanniques, la crise financière étant peut-être très forte. De son côté, l’Office du Tourisme de Madagascar, affirme que les visiteurs passent quand même au stand et que les rendez-vous avec les différents partenaires étaient toujours maintenus. Pour dire qu’il y a encore de l’espoir que le tourisme malgache, du moins sur le marché espagnol, puisse encore tenir la route, sachant que les Espagnols aiment beaucoup voyager et que les produits proposés par Madagascar cadrent bien avec la demande des touristes de ce pays. «Nous avons encore une chance de sauver la saison touristique si les deux parties impliquées dans cette crise parviennent à trouver une solution dans les plus brefs délais», note-t-on du côté de l’Ontm.
Marché en devenir
Pour en revenir au salon Fitur, il faut noter que les Espagnols présentent un intérêt particulier pour la destination. «Les gens ici ne sont pas suffisamment informés sur la destination mais ils aiment bien les produits touristiques malgache, découverte, hôtels de plage…», fait savoir François Gely, Directeur Général de Tropic Tours Travel. Il ajoute : «L’Espagne constitue un grand réservoir de touristes et il appartient aux professionnels et à l’Ontm de faire la promotion de l’île dans ce pays européen». «Il suffit qu’il y ait une liaison aérienne entre Madagascar et l’Espagne et tout partira» conclut-il. «L’Espagne est un marché en devenir pour Madagascar», lance un autre opérateur touristique.
Didier Rambelo



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Société

Emmonat
Assurer la sécurité dans la légalité




Hier en fin d'après-midi, les responsables de l'Etat-major mixte opérationnel national, au cours d'un point de presse tenu au Toby Ratsimandrava, communiquent que les forces de l'ordre vont prendre leurs responsabilités face à la situation qui prévaut dans le pays. Et cela dans la légalité pour assurer la sécurité et l'ordre public. Le communiqué lu par le général Pily Gilbain commandant de la gendarmerie nationale invite ainsi tous les fonctionnaires à aller rejoindre sans crainte leurs lieux de travail. Il encourage même tous les autres travailleurs de vaquer à leurs tâches quotidiennes. Toutes les dispositions ont donc été prises pour empêcher tout débordement ou autres actes propres à engendrer des troubles.Répondant aux questions des journalistes de savoir de quel camp vient l'ordre, le numéro un de la gendarmerie a répondu que depuis son institution et en pareille situation, le maintien de l'ordre est la mission première de l'Emmonat.
r.s



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Société

Conjoncture
Des séances de prières pour le pays organisées dans les temples et églises




Les chrétiens ont accordé, hier dimanche, dans de nombreux temples et églises, une attention particulière aux affaires nationales actuelles, qualifiées de fortement préoccupantes. Au cours des messes et cultes d'hier, la ferveur était bien palpable et les prières pour le pays s'enchaînaient dans les « ranombavaka » et autres « tora-po ». Les fidèles, unis dans la prière, implorant le pardon et la protection divins et demandant la bénédiction du Tout-Puissant pour que la tension tombe et que le calme, la paix et la sérénité reviennent dans le pays.
Quatre fois par jour. Par ailleurs, des offices religieux sont organisés dans différents temples et églises, spécialement pour prier pour le pays. Dans certains lieux de culte, des offices sont même programmés exceptionnellement, tous les jours à partir de maintenant, auxquels tout chrétien est invité à assister. Ceux qui sont dans l'impossibilité d'être présents à l'église diront leurs prières chez eux ou dans d'autres endroits. En fait, des chaînes de prières s'étaient déjà formées dès le lendemain des événements graves qui ont ébranlé le pays la semaine dernière. Chaque fidèle en constitue le maillon et élève des prières dans divers endroits, mais au même moment, à savoir quatre fois par jour, à 9h, à 13h, à 17h et à 21h. L'initiative est venue spontanément de différents groupements chrétiens et de simples fidèles qui ne sont pas engagés dans la crise politique, ni ne militent pour aucune des parties en conflit. Leur préoccupation première est de se tourner vers Dieu en ce temps de crise qui met nombre de personnes dans le doute et dans une profonde inquiétude.
Hanitra R.



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