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Madagascar: première riposte populaire du camp présidentiel depuis la crise
AFP 11.02.09 | 11h48
Plus de 25.000 partisans du président Marc Ravalomanana, contesté par le maire destitué de la capitale malgache, étaient réunis mercredi à Antananarivo pour asseoir la légitimité du chef de l'Etat en attendant l'arrivée du secrétaire d'Etat français à la Coopération. Pour cette première riposte populaire du camp présidentiel depuis le début de la crise ouverte mi-décembre avec le maire déchu d'Antananarivo Andry Rajoelina, le parti présidentiel TIM (J'aime Madagascar), a réussi à mobiliser la base. Les gradins du stade de Mahamasina, situé en centre-ville, étaient pleins, ainsi qu'une partie de la pelouse. Une foule fervente, dont on pouvait entendre la clameur à plusieurs kilomètres, applaudissait à tout rompre au passage d'une banderole sur laquelle était écrit: "Tsy Mila TGV", "Pas besoin de TGV", le surnom donné par ses partisans à M. Rajoelina. M. Rajoelina est engagé dans un bras de fer avec M. Ravalomanana dont il réclame la destitution et a pris la tête d'une "Haute autorité de transition" censée à ses yeux remplacer le pouvoir en place. Le Premier ministre Charles Rabemananjara ainsi qu'une dizaine de ministres assistaient au meeting. "Le message fort de ce meeting, c'est de démontrer à Madagascar et sur la scène internationale que la voix du peuple n'est pas celle véhiculée sur la place du 13-Mai et que le peuple est majoritairement derrière le président", a expliqué à l'AFP un député du TIM qui a requis l'anonymat. M. Rajoelina a organisé la majeure partie de ses rassemblements sur la place du 13-Mai, lieu historique de la contestation politique malgache situé au coeur d'Antananarivo. "Moi je suis là aujourd'hui pour soutenir le pouvoir actuel. Je veux travailler et je ne veux pas qu'il y ait de coupure. Bientôt, on va se retrouver sans travail et c'est pas M. Rajoelina qui va me payer mon salaire", a déclaré à l'AFP Lalah, un chauffeur de 43 ans. "Le peuple a mis le président (au pouvoir). Si le président accepte une transition, ce sera une trahison. Le peuple a donné le pouvoir à une seule personne, pas à plusieurs. C'est pas négociable", a-t-il ajouté. A l'extérieur du stade, la ville tournait quelque peu au ralenti après l'appel du maire mardi à une journée "ville morte". Aucun dispositif policier n'était visible dans le centre-ville, où les écoles étaient ouvertes et les transports en commun et les voitures particulières circulaient. Peu d'élèves étaient présents dans les établissements scolaires et des magasins ont préféré ne pas ouvrir. "Demain (mercredi), personne ne sortira de chez soi. Les travailleurs n'iront pas travailler et les élèves n'iront pas à l'école", avait affirmé mardi M. Rajoelina devant environ 5.000 de ses partisans. La communauté internationale poursuivait mercredi son forcing pour tenter de concilier les positions tranchées des deux hommes forts de la Grande Ile. Le secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet était attendu mercredi en fin d'après-midi à Antananarivo au sein d'une délégation d'une délégation de la Commission de l'océan Indien afin de plaider pour une issue pacifique à la crise. M. Joyandet devait rencontrer le président en fin de journée et M. Rajoelina jeudi matin. En tout, plus d'une centaine de personnes ont été tuées à Madagascar dans les violences qui ont émaillé depuis le 26 janvier le bras de fer entre M. Rajoelina et M. Ravalomanana, dont au moins 28 tuées samedi par la garde présidentielle.
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