A LA UNE (09/02/09)
Samedi noir. Juste à cet instant, les tirs et les rafales ont commencé à crépiter. En provenance du Palais. Des morts et des blessés gisant partout.
Samedi noir. Juste à cet instant, les tirs et les rafales ont commencé à crépiter. En provenance du Palais. Des morts et des blessés gisant partout.
Tuerie à Ambohitsorohitra
Après la présentation « officielle » du Premier ministre Monja Roindefo, sur la Place du 13 mai, avant-hier, vers13h30. Andry TGV a annoncé à la foule, que le palais d'Ambohitsorohitra servira de bureau au PM. Etant donné, a-t-il dit que le domaine relève de la commune. Tout de suite après, la marée humaine s'est mise en marche. Point de ralliement Antaninarenina. Vers 14h, Monja Roindefo à bord d'un 4X4 double cabine de couleur grise, fit irruption à Antaninarenina, en face du Buffet du jardin. Emporté par le cri de ralliement et des chants patriotiques, le fils du feu Monja Jaona s'est adressé à l'assistance et aux forces de l'ordre, du haut d'un autre 4X4. Barrage. A hauteur du magasin Shoprite, un premier barrage formé par des éléments de de l'Emmo-Nat, constitués en majeure partie de policiers. Retenant la foule qui grossit au fil des temps. Vers 14h30, des pourparlers se sont engagés au niveau de ce premier barrage, entre le colonel de l'Emmo-Nat et le général Dolin. Il a été décidé par la suite, que seuls des représentants constitués de ce dernier et de quatre parlementaires peuvent franchir le premier dispositif de sécurité. Pour se présenter devant le deuxième barrage où une autre négociation a également eu lieu. Rafales. Quelques instants après, le premier barrage commence à céder. Le second n'a pas tenu non plus. Juste à cet instant, les tirs et les rafales ont commencé à crépiter. En provenance du palais. Des morts et des blessés gisant partout. Un bain de sang. L'on a dénombré une trentaine de tués et plus de 170 blessés. Sans compter les « portés disparus ». Parmi les victimes, un de nos confrères, Ando Ratovonirina, cameraman de la télé RTA, lire article par ailleurs. Débandade que ce soit dans les rangs des éléments de l'Emmo-Nat que ceux des manifestants. Après ces tirs, la foule a dû se replier, mais les tirs spontanés retentissent de temps en temps. Brandissant leurs chemises à bout de bras, pour faire signe aux forces de l'ordre, les gens ont commencé à « retirer » les morts et les blessés. Les hôpitaux n'arrivent plus à suivre le rythme. Un samedi noir. Notons qu’une veillée funèbre s’est tenue, au gymnase couvert de Mahamasina, hier.
Dominique R
Après la présentation « officielle » du Premier ministre Monja Roindefo, sur la Place du 13 mai, avant-hier, vers13h30. Andry TGV a annoncé à la foule, que le palais d'Ambohitsorohitra servira de bureau au PM. Etant donné, a-t-il dit que le domaine relève de la commune. Tout de suite après, la marée humaine s'est mise en marche. Point de ralliement Antaninarenina. Vers 14h, Monja Roindefo à bord d'un 4X4 double cabine de couleur grise, fit irruption à Antaninarenina, en face du Buffet du jardin. Emporté par le cri de ralliement et des chants patriotiques, le fils du feu Monja Jaona s'est adressé à l'assistance et aux forces de l'ordre, du haut d'un autre 4X4. Barrage. A hauteur du magasin Shoprite, un premier barrage formé par des éléments de de l'Emmo-Nat, constitués en majeure partie de policiers. Retenant la foule qui grossit au fil des temps. Vers 14h30, des pourparlers se sont engagés au niveau de ce premier barrage, entre le colonel de l'Emmo-Nat et le général Dolin. Il a été décidé par la suite, que seuls des représentants constitués de ce dernier et de quatre parlementaires peuvent franchir le premier dispositif de sécurité. Pour se présenter devant le deuxième barrage où une autre négociation a également eu lieu. Rafales. Quelques instants après, le premier barrage commence à céder. Le second n'a pas tenu non plus. Juste à cet instant, les tirs et les rafales ont commencé à crépiter. En provenance du palais. Des morts et des blessés gisant partout. Un bain de sang. L'on a dénombré une trentaine de tués et plus de 170 blessés. Sans compter les « portés disparus ». Parmi les victimes, un de nos confrères, Ando Ratovonirina, cameraman de la télé RTA, lire article par ailleurs. Débandade que ce soit dans les rangs des éléments de l'Emmo-Nat que ceux des manifestants. Après ces tirs, la foule a dû se replier, mais les tirs spontanés retentissent de temps en temps. Brandissant leurs chemises à bout de bras, pour faire signe aux forces de l'ordre, les gens ont commencé à « retirer » les morts et les blessés. Les hôpitaux n'arrivent plus à suivre le rythme. Un samedi noir. Notons qu’une veillée funèbre s’est tenue, au gymnase couvert de Mahamasina, hier.
Dominique R
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Politique
Marc Ravalomanana
Pour le rétablissement de l'ordre public
Pour le rétablissement de l'ordre public
Juste après les événements, qui se sont passés à Ambohitsorohitra, le Président de la République Marc Ravalomanana s'est adressé à la Nation. « L'on a sensibilisé les gens pour rallier Ambohitsorohitra pour la prise du pouvoir. Une foule immense que l'on n'a pas pu contrôler », a-t-il jugé. Avant d'enchaîner, « Je lance un appel aux forces l'ordre pour rétablir l'ordre public ». Par ailleurs, dans Le rendez-vous hebdomadaire, « Ny Tenin'ny Filoham-pirenena », le chef de l’Etat a présenté ses condoléances aux familles des victimes. « Personne ne peut tirer profit de la crise que traverse le pays », a-t-il indiqué. Un appel également entendu par le ministre de la Sécurité Intérieure, Rasolofomanana Désiré, qui a fait une déclaration dans ce sens.De son côté, le Premier ministre Charles Rabemananjara face à la situation actuelle dans laquelle le pays est plongé, a lancé également un appel. « J'invite tout un chacun à rester calme, à ne pas former des attroupements et de suivre les instructions données par les forces de l'ordre ». Par ailleurs, le couvre-feu sera prolongé d'une semaine, a-t-il concédé.
recueillis par Dominique R.
recueillis par Dominique R.
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Politique
Garde présidentielle
Des armes sophistiquées
Garde présidentielle
Des armes sophistiquées
En entendant les coups de feu se poursuivre du côté d'Antaninarenina, les gens venus nombreux samedi aux urgences et à la morgue de l'hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona croyaient que les hommes de l'EMMO/Nat. étaient en train d'assiéger les éléments de la garde présidentielle postés à l'intérieur du palais d'Ambohitsorohitra. Ce qui n'était pas le cas puisque l'EMMO/Nat. et/ou l'EMMO/Reg. s'efforçaient plutôt de disperser les hordes de pilleurs surgis d'on ne sait où et à la solde d'on ne sait qui, tandis que c'était le sauve-qui-peut général dans les rangs des manifestants. Lesquels fuyaient le quartier d'Antaninarenina que les pillards en question devaient au contraire, investir pour s'en prendre aux bijouteries de la place. Et aussi au ministère des Finances et du Budget où des ordinateurs ont été emportés dans deux étages, même si ce département se trouvait dans le champ de tir de la garde présidentielle. « Cette dernière était visiblement équipée de fusils à lunettes dotés de viseur à laser », selon des témoins qui ont vu des « petites lumières rouges » se projeter sur les cibles. En tout cas, la garde présidentielle est nettement plus équipée et mieux formée que l'EMMO/Nat. et l'EMMO/Reg. qui ne sont pas des unités d'élite, mais composés d'éléments mixtes issus de la Gendarmerie, de la Police et de l'Armée. Une inégalité de moyens et de formation qui les aurait notamment dissuadés de s'attaquer à la garde présidentielle qui serait toujours stationnée à Ambohitsorohitra, du moins jusqu'à hier.
R. O
R. O
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Economie
Hôtellerie
Fermeture à durée indéterminée pour certains établissements
Hôtellerie
Fermeture à durée indéterminée pour certains établissements
Que le calme revienne au plus vite. L’économie de Madagascar n’a pas besoin d’une telle crise. Les opérateurs touristiques unissent leurs voix. Les scènes de violence, qui ont secoué le pays depuis maintenant deux semaines, la dernière en date, c’est le carnage d’Ambohitsorohitra samedi dernier, sont loin d’être sans conséquence pour les promoteurs dans le secteur du tourisme. L’on apprend en effet que des établissements hôteliers vont fermer leurs portes et ce, pour une durée indéterminée. Une source informée nous indique, par exemple, qu’un prestigieux établissement hôtelier de la capitale, situé à Soarano cesse de recevoir des clients à partir de ce jour. D’autres menacent d’emprunter le même chemin si la situation ne s’arrange pas.
Les touristes aux premières loges
La sécurité des clients et celui de leurs investissements sont les principaux motifs avancés par les opérateurs hôteliers pour justifier leur décision. En effet, les touristes ont été, aux premières loges à Antaninarenina lorsque les fusillades ont commencé aux alentours du palais d’Ambohitsorohitra. Des clients de l’Hôtel du Louvres, coincés dans leurs chambres, ont été témoins de ce carnage de samedi dernier. Un mauvais souvenir qu’ils ne sont pas prêts d’oublier de si tôt. Il faut aussi noter que deux autres établissements hôteliers se trouvent à proximité du palais présidentiel et ils avaient également des clients. Les échos de ces événements à l’extérieur ne plaideront certainement pas en faveur de la destination Madagascar, qui pourtant, semblait bien lancée pour s’aligner à d’autres grands pays à vocation touristique. «C’est triste que l’on en arrive à ces choses-là», déclare un promoteur touristique. Ce qui est encore grave, ajute-t-il, c’est que tout cela se passe sous les yeux des touristes qui sont en ce moment en visite dans le pays. Ces visiteurs, lorsqu’ils seront rentrés chez eux, raconteront ce qu’ils ont vécu à Madagascar.
Didier Rambelo
Les touristes aux premières loges
La sécurité des clients et celui de leurs investissements sont les principaux motifs avancés par les opérateurs hôteliers pour justifier leur décision. En effet, les touristes ont été, aux premières loges à Antaninarenina lorsque les fusillades ont commencé aux alentours du palais d’Ambohitsorohitra. Des clients de l’Hôtel du Louvres, coincés dans leurs chambres, ont été témoins de ce carnage de samedi dernier. Un mauvais souvenir qu’ils ne sont pas prêts d’oublier de si tôt. Il faut aussi noter que deux autres établissements hôteliers se trouvent à proximité du palais présidentiel et ils avaient également des clients. Les échos de ces événements à l’extérieur ne plaideront certainement pas en faveur de la destination Madagascar, qui pourtant, semblait bien lancée pour s’aligner à d’autres grands pays à vocation touristique. «C’est triste que l’on en arrive à ces choses-là», déclare un promoteur touristique. Ce qui est encore grave, ajute-t-il, c’est que tout cela se passe sous les yeux des touristes qui sont en ce moment en visite dans le pays. Ces visiteurs, lorsqu’ils seront rentrés chez eux, raconteront ce qu’ils ont vécu à Madagascar.
Didier Rambelo
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Economie
QMM – USUFRUITIERS. Un commun accord a été trouvé entre les parties ayant eu des différends après plusieurs séries de négociations.
La réclamation d’une compensation financière rejetée
Les différends entre la société Rio Tinto/QMM et les occupants résidents du quartier d’Amparihy à Taolagnaro sont maintenant résolus. En effet, ils ont trouvé un commun accord sur l’utilisation des parcelles de terrains dans le périmètre minier de Mandena, après plusieurs séries de négociations avec les autorités locales, y compris la région Anosy. Par contre, la réclamation d’une compensation financière pour trois années de cultures par ces occupants a été rejetée, dans le cadre de cet accord car elle est non fondée, d’après un communiqué de la compagnie minière.
Accepter à être expulsés
Rappelons que ce groupe de personnes a été identifié après l’inventaire des occupants par les autorités des collectivités décentralisées où se trouve le périmètre minier. Il déclare avoir réalisé des activités sur le périmètre minier à travers des générations successives, tout comme les usufruitiers dans les quartiers d’Ampasy Nahampoina et de Mandromodromotra. Ces derniers font, entre autres, des collectes de bois de construction, de joncs de marécage et des plantes médicinales tout en réservant une zone de pâturage pour leurs zébus sur des parcelles du site minier. Quant aux résidents du quartier d’Amparihy au nombre de 132 personnes en tout, une partie d’entre eux n’ont pas pu montrer physiquement les parcelles cultivées mais ont tout simplement déclaré qu’ils y avaient fait des aménagements dans le passé, toujours d’après les informations fournies par QMM. Si leurs pairs revendiquent qu’on leur donne un accès permanent à l’utilisation des terrains dans le site minier de Mandena, ils acceptent d’être expulsés moyennant les paiements des indemnités de compensation.
Rite de réconciliation
En dépit de tout cela, la compagnie minière a accepté de faire une négociation à l’amiable pour un respect de bon voisinage. Et suite à l’accord convenu, les occupants résidents d’Amparihy ont le droit de continuer leurs pratiques agricoles et intégreront de fait le groupe d’usufruitiers dans la mise en œuvre du plan d’aménagement et de gestion de Mandena, prévu par le DINA et mis en œuvre depuis 2002. Ils bénéficieront ainsi des retombées positives de l’application de ce plan, telles la participation aux travaux HIMO et la création des activités génératrices de revenus. En outre, l’Etat en partenariat avec le QMM, réalisera des projets d’appuis aux activités agricoles tandis que les communautés doivent respecter les structures de concertation prévues par le suivi socio-environnemental du projet minier. Notons que cette entente mutuelle entre les parties ayant eu des différends s’est matérialisée par l’organisation des cérémonies traditionnelles appelées communément « TAHA », deux jours durant. C’est une sorte de rite de réconciliation. « Ceci est une preuve que tout problème se résout par la négociation et la discussion. Les barrages ne valaient pas la peine », a conlcu le Chef de Région de l’Anosy, Rolland Randriamampionona, lors de cette cérémonie.
Navalona R.
QMM – USUFRUITIERS. Un commun accord a été trouvé entre les parties ayant eu des différends après plusieurs séries de négociations.
La réclamation d’une compensation financière rejetée
Les différends entre la société Rio Tinto/QMM et les occupants résidents du quartier d’Amparihy à Taolagnaro sont maintenant résolus. En effet, ils ont trouvé un commun accord sur l’utilisation des parcelles de terrains dans le périmètre minier de Mandena, après plusieurs séries de négociations avec les autorités locales, y compris la région Anosy. Par contre, la réclamation d’une compensation financière pour trois années de cultures par ces occupants a été rejetée, dans le cadre de cet accord car elle est non fondée, d’après un communiqué de la compagnie minière.
Accepter à être expulsés
Rappelons que ce groupe de personnes a été identifié après l’inventaire des occupants par les autorités des collectivités décentralisées où se trouve le périmètre minier. Il déclare avoir réalisé des activités sur le périmètre minier à travers des générations successives, tout comme les usufruitiers dans les quartiers d’Ampasy Nahampoina et de Mandromodromotra. Ces derniers font, entre autres, des collectes de bois de construction, de joncs de marécage et des plantes médicinales tout en réservant une zone de pâturage pour leurs zébus sur des parcelles du site minier. Quant aux résidents du quartier d’Amparihy au nombre de 132 personnes en tout, une partie d’entre eux n’ont pas pu montrer physiquement les parcelles cultivées mais ont tout simplement déclaré qu’ils y avaient fait des aménagements dans le passé, toujours d’après les informations fournies par QMM. Si leurs pairs revendiquent qu’on leur donne un accès permanent à l’utilisation des terrains dans le site minier de Mandena, ils acceptent d’être expulsés moyennant les paiements des indemnités de compensation.
Rite de réconciliation
En dépit de tout cela, la compagnie minière a accepté de faire une négociation à l’amiable pour un respect de bon voisinage. Et suite à l’accord convenu, les occupants résidents d’Amparihy ont le droit de continuer leurs pratiques agricoles et intégreront de fait le groupe d’usufruitiers dans la mise en œuvre du plan d’aménagement et de gestion de Mandena, prévu par le DINA et mis en œuvre depuis 2002. Ils bénéficieront ainsi des retombées positives de l’application de ce plan, telles la participation aux travaux HIMO et la création des activités génératrices de revenus. En outre, l’Etat en partenariat avec le QMM, réalisera des projets d’appuis aux activités agricoles tandis que les communautés doivent respecter les structures de concertation prévues par le suivi socio-environnemental du projet minier. Notons que cette entente mutuelle entre les parties ayant eu des différends s’est matérialisée par l’organisation des cérémonies traditionnelles appelées communément « TAHA », deux jours durant. C’est une sorte de rite de réconciliation. « Ceci est une preuve que tout problème se résout par la négociation et la discussion. Les barrages ne valaient pas la peine », a conlcu le Chef de Région de l’Anosy, Rolland Randriamampionona, lors de cette cérémonie.
Navalona R.
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Société
Reportage fusillade Ambohitsorohitra
Dans les couloirs de l’HJRA
Reportage fusillade Ambohitsorohitra
Dans les couloirs de l’HJRA
Les blessés se comptent par centaines, les morts éparpillés par terre sur les carreaux froids de la morgue. Les cris de détresse se mêlent à ceux de la douleur. Médecins et infirmiers sont débordés. Telle était la vision d’horreur à laquelle on a assisté à l’hôpital HJRA (Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona) à Anosy, hier vers 15h30. En effet, quelques minutes suivant la sanglante répression de la garde présidentielle à Ambohitsorohitra, les ambulances et autres voitures arrivent tour à tour pour amener les blessés mais aussi, pour transporter les corps inanimés.Sur les lieux, la panique est totale, les gens courent dans tous les sens pour guetter l’arrivée des blessés. Les premiers secours sont donnés à même le sol, dans la salle de réception. Un jeune homme, portant des vêtements militaires, hurle de douleur. Non loin de là, un médecin tente de ramener une victime à la vie mais en vain, la personne est morte. Soudain, on entend une infirmière : « Du sang, il nous faut du sang ! » attendant ainsi d’éventuels donneurs. L’amertume et la désolation se lisent dans les regards.Odeur suffocante. Une aide soignante nous interdit de prendre des photos tandis qu’une autre nous conseille de visiter les chambres trois, étages plus haut. L’hôpital a été assailli par une foule curieuse et anonyme venue identifier les victimes. L’air y est suffocant, l’odeur du sang mélangée à celle de la sueur irrite les narines. Dans les couloirs, nous croisons des hommes en blouse blanche transportant d’urgence un peut garçon sur une civière immaculée de sang. Arrivés dans les chambres, il n’y a plus aucun lit de libre, les blessés sont parfois à deux sur un lit.Nous redescendons enfin pour aller à la morgue. Quasi-impossible d’y pénétrer, les gens se bousculent voulant à tout prix constater de visu les dégâts. Des pick-pocket profitent de la situation pour accomplir leurs basses besognes. A l’intérieur, les corps criblés de balles sont alignés par terre. Le beige du sol vire au rouge, les images sont atroces, les balles n’ont épargné personne. Des jeunes femmes, des adolescents et même des petits garçons gisent aux pieds des journalistes et des simples curieux. La plupart des victimes ont été touchées à la tête. Dans un coin, bien à l’écart, nous retrouvons le corps sans vie de notre confrère, journaliste et ami, Ando Ratovonirina. Il a succombé à ses blessures suite à un tir l’atteignant au cou.Dehors, les coups de Kalach continuent du côté du Palais présidentiel. Au pied d’un arbre, une femme vêtue d’un T-shirt orange pleure la mort de son mari. Il est 18h30, nous quittons les lieux.
Reportage réalisé par Toky RAVAROSON
Reportage réalisé par Toky RAVAROSON
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Société
Vie nationale
Les artistes donnent leur sang
Vie nationale
Les artistes donnent leur sang
L'idée d'organiser un concert pour la paix avait été prise par les artistes lors de la réunion qu'ils avaient tenue, lundi 2 février. Ils considéraient qu'ils étaient de leur devoir de délivrer un message de tolérance pour apaiser les passions. Les événements sanglants de samedi dernier leur ont donné raison. Profondément affectés par ce drame comme tous les citoyens du pays, ils ont répondu à l'appel lancé par le personnel hospitalier et sont venus donner leur sang, hier à 16h30 à l'HJRA. Ils vont revenir encore ce matin pour le faire. Ils sont plus que jamais convaincus de la nécessité de ce spectacle qu'ils espèrent pouvoir faire. Un numéro vert(0335603356) est à la disposition de tous pour l'envoi de SMS. Les messages reçus seront lus lors de ce concert. La date du 15 février, initialement prévue, n'est pas encore confirmée, mais la grande manifestation aura lieu aussitôt l'autorisation des autorités accordée.
Patrice RABE
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