Plus de 20 morts dans des manifestations à Antananarivo
Reuters 07.02.09 18h02
Une vingtaine de personnes ont été tuées samedi lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une manifestation contre le gouvernement du président malgache Marc Ravalomanana à Antananarivo, a-t-on appris samedi de source policière. On compte "jusqu'à 25 morts", a déclaré à Reuters un haut responsable de la police présent sur les lieux. Ces nouvelles victimes portent à au moins 125 morts le bilan des violences qui ont émaillé deux semaines de manifestations sur fond d'opposition entre le chef de l'Etat et l'ancien maire de la capitale, Andry Rajoelina. Quelque 180 personnes sont en outre arrivées au principal hôpital de la capitale, Ravoahangy Andrianavalona, dont beaucoup étaient en sang, ont rapporté des médecins. L'ancien maire d'Antananarivo, limogé par le chef de l'Etat après avoir pris les rênes de la contestation, a accusé le gouvernement d'assassiner des civils. "Les gens n'étaient pas armés, ils avaient seulement leur courage", a dit Rajoelina sur l'antenne de sa radio privée Viva. "La résistance populaire va continuer. Les manifestations ne s'arrêteront pas là." De son côté, Ravalomanana a imputé ces violences au chef de file de l'opposition. "(Rajoelina) a emmené les gens de force au palais présidentiel et ne savait pas comment les contrôler", a dit le chef de l'Etat à la télévision publique. "Ce n'est pas comme ça que Madagascar va se développer." GOUVERNEMENT-BIS Accusant Ravalomanana de se comporter en dictateur, son impétueux et jeune opposant s'était déclaré "en charge" du pays la semaine dernière. Démis de ses fonctions cette semaine, il avait menacé de d'installer un gouvernement-bis d'ici le week-end si le président refusait de démissionner. Il a mis sa menace à exécution samedi en nommant un Premier ministre pour prendre la tête d'un gouvernement intérimaire, mais Ravalomanana affirme qu'il détient toujours le pouvoir et a appelé son opposant au dialogue pour mettre fin au bain de sang. L'émissaire spécial des Nations unies Haile Menkerios est arrivé samedi à Madagascar pour tenter de mener une médiation. Jadis réputée pour ses épices, Madagascar est devenue une destination touristique prisée parce que plus sûre, et a vu affluer les compagnies minières occidentales. Mais les violences ont plongé le pays dans une "situation catastrophique", selon l'ambassadeur américain Niels Marquardt. "Il n'y a presque plus de touristes. Les commandes de textile chutent de jour en jour, les contrats sont annulés", a-t-il dit vendredi à Reuters.
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