Retour au calme à Antananarivo après une manifestation meurtrière
AFP 08.02.09 08h24
La situation était calme et l'activité quasi-normale dimanche matin dans la capitale malgache au lendemain d'un meeting du maire déchu Andry Rajoelina où au moins 23 manifestants ont été abattus par les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP. Des Tananariviens endimanchés prenaient le chemin de la messe tandis que les taxis beiges de la ville circulaient normalement dans le quartier des ministères ou sur la place du 13-Mai, théâtre samedi d'un rassemblement d'au moins 20.000 partisans du maire élu de la ville. Des forces de sécurité bloquaient les accès immédiats du palais abritant le bureau du président, dans le centre-ville, où la garde présidentielle a ouvert le feu samedi après-midi sur les partisans d'Andry Rajoelina. De nombreuses chaussures et casquettes orange, la couleur du mouvement de contestation emmené par M. Rajoelina, jonchaient les pavés du parvis du palais présidentiel, témoignant de la cohue qui a suivi la fusillade. A l'hôpital universitaire HJRA d'Antananarivo, plusieurs dizaines d'habitants inquiets tentaient de localiser un proche ou un ami n'ayant pas donné de nouvelles depuis samedi. Des listes de blessés étaient placardées sur les murs des urgences tandis que la morgue, où sont encore entreposés une quinzaine de cadavres, était ouverte au public. Franck Raharisoa, un étudiant en mécanique générale de 24 ans, cherchait un ami. "Nous sommes partis ensemble au 13-Mai et nous étions ensemble à l'hôtel du Louvres", à proximité immédiate du palais présidentiel, a-t-il expliqué. "Ils ont tiré. Je me suis couché et je l'ai perdu. Depuis, je l'appelle mais je tombe sur sa messagerie vocale. Je suis venu ce matin. J'ai déjà regardé tous les cadavres de la morgue. Il n'y est pas. Maintenant, il faut que j'aille voir les blessés". La presse malgache n'a pas d'édition dominicale mais le quotidien La Gazette a publié dimanche matin une édition spéciale. Une photo à la Une montre une des victimes de la fusillade, un journaliste malgache ensanglanté travaillant pour la Radio télévision d'Analamanga, avec pour titre "Carnage!". "Les militaires de la garde présidentielle ont tiré de sang froid sur la foule désarmée des manifestants", écrit le journal, évoquant "un bain de sang comme on en a rarement vu dans notre pays depuis l'indépendance. Au moins 91 personnes sont mortes dans les violences qui ont émaillé depuis le 26 janvier le bras de fer entre M. Rajoelina et le président Marc Ravalomanana dans la Grande Ile de l'océan Indien. Samedi, les manifestants arrivaient de la place du 13-Mai alors que le maire avait pris la tête d'une "Haute Autorité de transition" censée à ses yeux remplacer le pouvoir en place et nommé "son" Premier ministre.
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