texte en commentaire
index: culture malgache :lien
Article paru dans l'édition du 10.02.09.
Sur le même sujet
Les faits Le secrétaire d'Etat à la coopération va se rendre à Madagascar
Les faits Après la répression à Madagascar, la ministre de la défense démissionne
Les faits Madagascar : cérémonie en mémoire des tués de samedi
Les faits Une manifestation contre le président malgache tourne au bain de sang
Chronologie Violente crise politique à Madagascar
réactions en commentaire
index: culture malgache :lien
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
2 commentaires:
Edito du Monde
Cynisme mortel
LE MONDE | 09.02.09 | 14h00 • Mis à jour le 09.02.09 | 14h00
Découvrez les réactions des abonnés du Monde.fr à la lecture de cet article.
philippe c.
09.02.09 | 20h35
Très bonne analyse de la situation de la part du Monde. Ce n'est pourtant pas facile. Le Président actuel a beaucoup de torts. Mais au moins lorsqu'il était dans une position similaire à celle du maire actuel, en 2001 / 2002, il n'a jamais entraîné ses partisans, beaucoup plus nombreux, à franchir la ligne rouge. C'est un aveu de faiblesse ou d'immaturité de la part de Rajoelina. Ce jeune homme est bien pressé de prendre le pouvoir...
Mathurin
09.02.09 | 18h49
D'un côté un cynisme mortel, de l'autre une brutalité inacceptable...voilà pour le doux balancement du journalisme bien tempéré. Les politiques français, eux, marchent sur des oeufs, car ils se souviennent des 40000 morts des années 1945 et suivantes. La sécurité de Madagascar restera, bien entendu, non négociable. On pourrait peut-être envoyer Kouchner? Quoiqu'on doute qu'il puisse être payé par ce pauvre pays à l'aune de son immense mérite.
Christian R.
09.02.09 | 17h18
Très bon éditorial. L'histoire récente de Madagascar est l'histoire d'une aggravation régulière du sort de la population depuis plus de trente ans. Et les deux protagonistes, dans leur ressemblance, prennent le peuple en otage de leur ambition. Espérons que les interventions des autorités étrangères et internationales aboutiront à une solution réelle et à long terme !
Africa-survie
09.02.09 | 16h46
Que Le Monde nous explique aussi la recrudescence de la violente dans cette île en relation avec les pressions des entreprises françaises là bas qui ont perdu beaucoup de contrats au profit des concurrents. Un article sur Rue89 explique très bien les dessous de cette carte. On ne nous dit pas tout. Comme d'habitude. La France n'a jamais accepté l'élection de M. Ravamalonana. Tout le reste n'est que littérature.
jojo+
09.02.09 | 16h42
En somme ce sont les victimes qui sont coupables, ceux qui ont tiré sur la foule n'ont fait que ce qu'on pouvait attendre d'eux... Il semble que l'article traite de Madagascar, à moins que ce soit de la Chine et du Tibet...
christian V.
09.02.09 | 16h36
Il faut attendre la vingtième ligne pour lire : "Tirer sans sommation sur une foule désarmée (...) est évidemment inacceptable". Notre éditorialiste aime les euphémismes... Il a aussi des problèmes avec la hiérarchie de l'information. Les assassins, appelons les choses par leur nom, ce sont d'abord ceux qui ont tiré ou donné l'ordre de le faire. Même si le maire de la capitale porte aussi une très lourde responsabilité.
luc___
09.02.09 | 16h22
Les fautes du maire qui s'auto-proclame chef de transition sont graves. Mais rien ne justifie de tirer sur une foule désarmée. Cet éditorial est plus qu'"évidemment inacceptable"
Turgot
09.02.09 | 16h03
Excellente analyse. J'ai failli d'ailleurs réagir aux premiers articles faisant état de morts dans les rangs des opposants, en disant que ce Rajoelina était un fou furieux, un irresponsable, et qu'il porterait une lourde responsabilité dans ce qui allait se passer. Mais j'ai eu peur, je l'avoue, de passer pour un dangereux partisan d'un pouvoir qui fait tirer sur la foule... Il suffit de se demander ce qui se passerait si un autre cinglé se proclamait lui-même président par la grâce de Dieu...
Patrick C.
09.02.09 | 15h27
Le même cynisme mortel a été pratiqué par le Hamas à Gaza. Il a sacrifié plus de mille vies pour gagner la bataille de l'opinion internationale.
cdc
09.02.09 | 15h16
On se souviendra tout de même que Ravalomanana avait aussi manipulé les foules pour faire déguerpir Ratsiraka... mais avec tout de même moins de morts à la clef. Et il faut tout de même reconnaître que malgré ses dérives et sa caporalisation, le nouveau régime du Président-businessman avait engrangé d'incontestables réussites, sans doute de quoi susciter certaines jalousies. Et si Paris marche sur des oeufs, c'est aussi à cause de la franche inimitié de Ravalomanana !
Roger L.
09.02.09 | 15h07
"Médiation internationale" ? Peut-elle fonctionner sans droit d'ingérence, cher à qui vous savez ? Chère ingérence, au demeurant !!!
g.b
09.02.09 | 14h33
Le maire ne pouvait ignorer ce qui allait se passer? Alors quand l'auteur dit que tirer sur la foule est inacceptable, pourquoi n'imagine-t-il pas que le maire ait pensé la même chose? N'est-ce d'ailleurs pas une manière d'affaiblir son adversaire, en démontrant sa nervosité et son manque de retenue? D'une manière générale, je me demande pourquoi l'auteur se permet une telle partialité? En effet, un des protagoniste envoie ses fans piller la ville, et l'autre fait tirer sur la foule. Que dire ?
L'un des pays les plus pauvres du monde est dans la tourmente : Madagascar. La Grande Ile n'en avait pas besoin. Lancé à l'assaut d'un pouvoir impopulaire mais élu, confronté à une baisse d'intensité de son mouvement, Andry Rajoelina, le maire de la capitale, Antananarivo, n'a trouvé qu'une issue : envoyer la foule de ses partisans à la mort. Vingt-huit d'entre eux ont payé de leur vie, samedi 7 février, le cynisme de cette stratégie du "casse-pipe". En incitant les manifestants, rassemblés pacifiquement le matin, à marcher ensuite sur le palais présidentiel, M. Rajoelina, autoproclamé "responsable suprême", a pratiqué une fuite en avant qui risque de rendre tout à fait incontrôlable une situation malgache déjà délétère.
Le maire, qui s'est gardé de participer au défilé, ne pouvait ignorer ce qui allait se passer lorsque la foule franchirait la "zone rouge" bordant le bâtiment présidentiel. Il savait que l'armée et la police étaient restées fidèles au président Marc Ravalomanana, et se souvenait que l'histoire malgache a été jalonnée de répressions aveugles. En 1991, le président Didier Ratsiraka avait fait tirer sur les "marcheurs de la liberté", causant des dizaines de morts dans des circonstances analogues.
Tirer sans sommation sur une foule désarmée pour protéger un bâtiment où le président n'était, semble-t-il, pas présent est évidemment inacceptable. Les innombrables chaussures et casquettes orange, la couleur des partisans du maire d'Antananarivo, qui jonchaient le parvis du palais présidentiel après la fusillade témoignent de la soudaineté de la répression et de la terrible panique qui a suivi. La décision du maire de forcer le destin est d'autant plus cynique qu'elle est intervenue à un moment où semblait s'ébaucher un dialogue. Le drame risque de rendre difficile toute discussion entre un pouvoir crispé et une opposition révoltée par le bain de sang. Il risque d'entraver l'ouverture d'un véritable débat sur les dérives d'un président-businessman qui confond le pays qu'il dirige avec les entreprises qu'il possède.
Alors que le maire parie sur un crescendo de violence, c'est une stratégie inverse qu'il faudrait s'attacher à défendre. La France, ancienne puissance coloniale, marche sur des oeufs à Madagascar, mais elle a raison de prôner un "dialogue pacifique" qui pourrait s'amorcer avec l'arrivée sur la Grande Ile d'un représentant des Nations unies. Ces événements tragiques l'ont montré : Madagascar ne sortira pas de la crise sans une médiation internationale.
Article paru dans l'édition du 10.02.09.
Enregistrer un commentaire