A LA UNE (03/02/09)
Interpellation du réseau TAIZA
29 enfants portés disparus, 4 autres abandonnés après le « Lundi Noir »
Du mardi à vendredi dernier, au lendemain du fameux « Lundi Noir » le 26 janvier dernier, 29 enfants âgés entre 10 et 15 ans sont portés disparus. Ces disparitions ont été signalées auprès des membres de TAIZA (Tambazotran’Antananarivo Iarovana ny Zon’ny Ankizy) ou Réseau de Protection de l’Enfance à Antananarivo. Ce réseau communique aussi que 4 autres enfants, âgés tous de moins de 3 ans et demi, dont un bébé de 5 jours, ont été abandonnés lors des évènements de la semaine dernière.
Nourrisson de 5 jours. « Ce nourrisson de 5 jours a été retrouvé seul à Ankorondrano lundi dernier. S’agit-il vraiment d’un abandon volontaire d’enfant perpétré par les parents du bébé profitant de la situation, ou était-ce seulement un concours de circonstances ? », s’interroge une responsable au sein de TAIZA. « Pour l’heure, ce bébé ainsi que les trois autres enfants égarés, sont hébergés dans les centres d’accueil des membres du réseau, en attendant que leurs parents ou familles se manifestent », précise-t-elle.
Pillages. Devant cette situation, TAIZA interpelle tout un chacun, et particulièrement les parents, les fokontany, les églises, les éducateurs… à prendre leurs responsabilités pour la protection des enfants et surtout de leur vie. Il invite spécifiquement les parents à interdire à leur progéniture de tremper dans des actes de pillages et de vols, mais aussi d’éviter de les envoyer dans des endroits où ils pourraient s’exposer à d’énormes risques, au péril de leurs vies.
Plus de trente membres. Ce réseau TAIZA compte une trentaine de membres, dont les différentes entités ministérielles chargées de la protection des enfants (Direction Régionale de la Santé et du Planning Familial Analamanga, Service Central de la Police des Mœurs et de la Protection des Mineurs, Juges des Enfants, BMH,…), mais aussi des associations et divers centres d’accueil des enfants, notamment Avotra, Avoko, CDA Andohatapenaka, SOS aux Victimes du Non Droit, etc. En attendant, ils sont encore 29 enfants portés disparus, et quatre autres abandonnés après ce « lundi noir »...Vola Andriamanana
-----------------------------------------
Roland Ratsiraka
“Je n’ai rien dit sur la transition”
« Déclaration solennelle ». Depuis que Roland Ratsiraka a disparu de la circulation suite à l’annonce présidentielle appelant à sa traque, l’on véhiculait qu’il est contre la transition que Andry Rajoelina a déclaré avant-hier sur la Place du 13 mai. « Je n’ai rien dit sur cette transition », a précisé en substance hier par téléphone le neveu de l’amiral Didier Ratsiraka. Une manière pour l’ancien maire de Toamasina, non moins président fondateur du MTS (Magasasikara Tonga Saina), de ne pas démentir les rumeurs, mais de faire savoir tout simplement qu’il n’a pas encore pris sa position par rapport à la mise en place de cette transition dont le maire de la Capitale est le président. A noter que Roland Ratsiraka n’est pas parmi les signataires de la « déclaration solennelle » du Carlton. Une déclaration où des dirigeants politiques de l’opposition ont uni leurs voix pour soutenir Andry Rajoelina dans le processus de la mise en place d’un régime de transition.
Monopole. Désormais, les descentes en province ne seront pas le monopole de Roland Ratsiraka qui a pu y effectuer des déplacements grâce à son Jet privé. Comme il a annoncé hier sur la Place du 13 mai, Andry Rajoelina ne se contentera plus de la Capitale pour faire aboutir son combat contre le président en place. Des descentes seront incessamment effectuées à Toamasina, Mahajanga, Toliara, Antsiranana et Fianarantsoa. En attendant, Andry Rajoelina essaie de rectifier son tir pour obtenir la reconnaissance de la communauté internationale. Accusé d’emprunter une voie anticonstitutionnelle en se proclamant président d’une transition, Andry Rajoelina a saisi hier la HCC en vue d’empêchement du président de la République. Mais, déchéance ou empêchement, le résultat sera le même : Echec. Car à Tsimbazaza comme à Anosikely, le parti au pouvoir représente la majorité absolue. D’ailleurs, on est en intersession. Or seul le président de la République peut convoquer une session extraordinaire.
RAJAOFERA Eugène
----------------------------------
«Démocratie ne rime pas avec anarchie »
Appel. Le MFM appelle à la « vigilance démocratique » et à la sortie de crise.
Victimes. Réagissant à froid, les « Mafana » d'appeller à la « vigilance démocratique face au spectre de la prise de pouvoir par la destruction de l'économie ». Le noyau dirigeant du MFM de faire remarquer que « la démocratie moderne ne rime pas avec anarchie ni avec barbarie ». Et de dénoncer « l'attisement de la colère populaire qui s'est soldé par des actes de pillage et la mort de gens appartenant aux couches défavorisées ». Des victimes issues du « vahoaka madinika », pour reprendre l'expression de l'ancien parti prolétarien dont le sigle signifiait, avant son virage ultralibéral, « Mitolona hoan'ny Fanjakan'ny Madinika ».
Sortie de crise. Faisant sien l'appel au dialogue lancé par la communauté internationale et les responsables religieux, le MFM de renchérir que « le peuple aspire à une sortie de crise ». Tout en réitérant que « la démocratie n'est pas un chèque en blanc, mais résulte d'un accord entre les citoyens qui se fait dans le cadre de la Constitution et de la légalité ». Le parti de Manandafy estime que « la démocratie qu'on veut instaurer devrait faire l'objet d'une concertation entre toutes les forces politiques. La République appartient à tous. Qu'on soit de l'opposition ou du pouvoir », souligne le MFM qui préconise des « sanctions sévères, sans la moindre clémence, contre ceux qui ont détruit l'économie et brûlé vifs des pauvres ». Il prône également le retour à la normale de la production, du commerce, du transport...Elections. Sur le plan politique, le MFM remet sur le tapis « la charte de l'opposition, la révision du code électoral, l'accès des différentes tendances aux médias publics et le code de la communication ». Et de proposer même « la préparation d'élections générales qui verront la participation directe de tous les électeurs; la préparation des élections pour la mise en place des 22 Régions ».
Puissance publique. Sur le plan économique, le parti en question est pour la réhabilitation des sociétés et la création d'emplois; la libre concurrence qui exclut tout monopole et toute utilisation des prérogatives de puissance publique; la mise en valeur des vastes superficies non encore exploitées; l'exploitation et la transformation des richesses du sous-sol. Dans son appel à la « vigilance démocratique », le MFM parle aussi du statut, de l'honneur, de la discipline au sein des forces armées qui font actuellement l'objet de surenchère entre les deux protagonistes.Recueillis par R. O
-------------------------------
Résolution de crise. Même en repartant à zéro, les opérateurs victimes sont optimistes pour redémarrer leurs activités avec l’appui de l’Etat.
Les opérateurs incités à dresser l’état de leur sinistre au fisc
C’est urgent ! Tous les opérateurs économiques victimes des actes de pillage dernièrement sont incités à dresser le plus vite possible l’état de leur sinistre au fisc. C’est ce qu’a déclaré le secrétaire général du ministère de l’Economie, Jean Gabriel Randrianarison, lors de la deuxième rencontre avec ces opérateurs, hier, au ministère du plan à Anosy. En effet, cette déclaration est indispensable pour éviter que ces derniers ne deviennent défaillants vis-à-vis du fisc une fois que des agents de l’Etat procèderont à une inspection à partir du 15 février prochain, a-t-il poursuivi.
Négociation fructueuse. Même les bailleurs de fonds comme le FMI ont besoin de cette base de données exhaustive sur l’inventaire des dégâts en vue de trouver une solution ensemble. En fait, les commerçants victimes ont annoncé que tous leurs documents comptables relatant le bilan de leurs activités et de leur déclaration fiscale ont été détruits lors de ces actes de pillage perpétrés par les casseurs dans leurs centres commerciaux ou leurs boutiques. Durant cette deuxième rencontre avec l’Etat, ils se sont répartis en groupes de commission avec un représentant en tête suivant la zone géographique et la branche d’activité des commerçants victimes. Ce qui permet de mieux identifier leurs problèmes qui sont différents d’un secteur à un autre. Ceux-ci négocient en même temps une exonération totale ou partielle de taxe à l’importation de marchandises pour une quantité et une valeur équivalente à celles perdues. La facilitation de la procédure de dédouanement de leurs marchandises arrivées au port de Toamasina n’est pas en reste. Cette négociation avec les responsables des ministères de l’Economie et des Finances s’annonce fructueuse, a témoigné Jaona, responsable de la boutique Elite.
Reconstruction des bâtiments. Par ailleurs, il a été évoqué que l’Etat apportera son appui à la reconstruction rapide des bâtiments servant à la fois de local commercial et de magasin de stockage de leurs marchandises. C’est une action qui devra se faire dans le court terme afin d’assurer la relance des activités, précisent les opérateurs victimes. Et eux de rajouter que le règlement des dettes et factures envers leurs fournisseurs doit être étudié étant donné qu’ils sont même dans l’incapacité de redémarrer leurs propres activités suite à ces dégâts. Bref, d’autres opérateurs économiques sont également victimes de cette crise politique mais d’une manière indirecte. La résolution finale de cette rencontre entre les ministères concernés et les commerçants victimes sera prochainement soumise en conseil du gouvernement en vue d’une prise de décision avec les bailleurs et les partenaires de développement, a-t-on conclu.
Navalona R.
-------------------------------------------------
Magasins Leader Price
Pris d'assaut par les consommateurs, hier
Les magasins « Leader Price » ont été épargnés par les pillages de la semaine dernière. Et ont gardé leurs portes fermées depuis. Jusqu'à hier. A Ankorondrano, dès l'ouverture du magasin, ce fut la ruée. En un rien de temps, le parking débordait de véhicules et les clients « retardataires » ont dû se garer le long du trottoir, un grand bouchon s'est vite formé en s'étendant rapidement sur l'ensemble de la route des hydrocarbures. A l'intérieur du magasin « Leader Price », c'est la cohue, les rayons ont été dévalisés et les caddies se remplissaient à une vitesse grand V. Ce sont évidemment les denrées alimentaires et les PPN qui constituaient l'essentiel des courses, hier matin. Huile, riz, savons, produits laitiers, eau en bouteille et autres boissons, viande, etc... tout a été pris d'assaut. Dans le rayon fruits et légumes, il n'y avait plus grand-chose à acheter, sans doute déjà vidé par les premiers arrivés. « Je n'ai pas eu le temps ni l'occasion de faire mes courses avant aujourd'hui et l'ouverture de ce magasin m'a littéralement sauvée, il n'y a pratiquement plus rien chez moi, mon frigo est vide », déclare une cliente, employée d'un organisme international, en chargeant ses courses dans son véhicule. Parmi les premiers arrivés dans ce magasin hier dans la matinée, elle n'a pas prévu de faire ses courses mais en voyant le magasin ouvert, elle n'avait pas hésité à s'arrêter. Comme elle, des centaines de clients à court de provisions, ont été « sauvés » en pouvant s'approvisionner, non sans se demander si la prochaine fois, ils pourront faire leurs courses tranquillement, sans procéder à une … course contre la montre comme c'était le cas, hier. Tout dépend, en fait, des approvisionnements des magasins de grande distribution encore en service, et jusqu'ici, tout se déroule sans grands incidents, après les quelques jours de perturbation de la semaine dernière. Hanitra R.
--------------------------------------
Opinion
Réflexions pour une sortie de crise
Dans l'état actuel des choses, le respect de la constitution, l’ouverture du dialogue, et une approche de gouvernance basée sur la réconciliation s'imposent afin de partir sur de nouvelles bases saines et justes. Quant à ceux qui veulent parvenir à leurs fins par le biais du tribalisme, l'armée, à travers l’État, doit être inflexible et très dure, tout en restant impartiale. Bâtir l’épine dorsale permanente d’une vraie démocratie qui transcende les lignes ethniques, la politique politicienne, et les rancunes partisanes, doit être dorénavant l’objectif de tous. Quiconque pense autrement ou œuvre pour stopper en cours de route des mandats d'élus au suffrage universel, n’est ni plus ni moins qu’un fossoyeur de la démocratie à Madagascar. Pire, il usurpe les droits et la liberté de millions de citoyens à choisir librement la personne qui gouverne leur nation. Quiconque foule les principes de la liberté d’expression établis à travers les règles démocratiques et constitutionnelles, ne peut-être que le catalyseur de toute polarisation extrême du débat politique et social. La responsabilité des uns et des autres, quant à la crise actuelle, se trouve quelque part entre les deux attitudes citées précédemment. Et puis, même si la folie des grandeurs se mêle parfois à des ambitions plus ou moins bien placées, il faudra bien s'arrêter un jour de penser que le destin des millions de citoyens malgaches se décide à partir des fenêtres de la mairie d'Antananarivo. De grâce, on n'est tout de même plus en 1824 !
Solution. Quelle est la solution ? Premièrement, if faut nettoyer les urnes, c’est-à-dire donner la gestion des grandes élections à des organisations formées à partir de la société civile et assistée par des observateurs internationaux. Ensuite, agir légalement pour que toute légitimité des colères issues des rues passe par ces urnes et seulement au moment où le peuple est appelé à nouveau pour choisir ses dirigeants. Dernièrement, et c’est le plus important, bannir de la vie politique toute personne qui incite les populations à la haine tribale, et terminer légalement le mandat de tout dirigeant qui abuse de la constitution et des institutions de l’Etat pour des fins politiques ou autres. Bref, personne ne devrait être au-dessus de la loi et la loi ne devrait pas être façonnée à l’image de ceux que l’on nomme ou choisit pour la faire appliquer pour son propre avantage. Sans l’instauration systématique de ces règles de bonne gouvernance, toute discussion autour de l’élimination de la pauvreté ou l’établissement d’une paix civile et durable ne reste que de bonnes intentions qui se nourrissent cyniquement de la misère et des colères des autres.
En fait, la force de ces idées se mesurera dans la qualité de leur mise en application sur le terrain, et l’adhésion totale de tous les Malgaches à un nouveau contrat social, qui les mèneront vers un monde meilleur.
Jean-Luc Andrian
(Auteur du livre "Les Généraux Andafiavaratra et la France à Madagascar au XIXe siècle").
------------------
Artistes malgaches. Comme tous les citoyens du pays, ils sont concernés par la situation actuelle. Ils ont décidé de faire entendre leurs voix.
Un grand spectacle pour la paix le 15 février prochain
La salle du Piment Café était trop petite pour contenir les artistes venus se réunir à l’instigation de Fanja Andriamanantena, Bodo, Henri Ratsimbazafy, Jaojoby et Bessa. Devant l’atmosphère tendue qui règne en ce moment, les membres de ce petit comité ont tout de suite pensé qu’eux et leurs camarades devaient unir leurs voix pour apporter un message de paix. L’idée était de faire un grand spectacle qui se tiendrait prochainement dans un lieu à définir. Comme dans toute assemblée qui se respecte, la discussion fut menée dans les règles de l’art, c'est-à-dire que chacun pouvait exprimer son avis. Les opinions se rejoignaient sur le fait qu’il ne fallait donner aucune connotation politique à ce concert, chaque participant se contentant d’exprimer son envie de voir installer la concorde dans le pays. La date du 8 février avancée au début ne fera pas l’unanimité, certains arguant qu’il serait plutôt opportun de reculer sa tenue. On proposera même de ne pas le faire du tout. Ces différentes propositions seront soumises à un vote qui se fera à main levée. La majorité des artistes présents votera pour l’organisation d’un méga concert. Ce dernier n’aura pas lieu le 8 février. A la fin de réunion, ce point restait en suspens, mais par la suite, le 15 février a été choisi. L’endroit où le spectacle aura lieu est encore à déterminer. Le comité de préparation de l’événement s’est agrandi puisque Bakidy Gégette et Sammy Rastafana ont rejoint l’équipe.
Patrice RABE
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire