jeudi 5 février 2009

LA VERITE 06/02/09


Editorial -

Mauvais calcul
Vendredi, 06 Février 2009 00:00 V.R.

La présence de deux Pds à la tête de la commune urbaine d’Antananarivo, qui a été récemment rétrogradée au statut d’une petite commune anonyme par le régime actuel, complique déjà une situation confuse de jour en jour.
Et c’est dans un tel contexte que le ministère de l’Intérieur annonce la tenue prochaine d’une élection pour élire un nouveau maire. Mais de qui se moque-t-on ?, entend-on de toutes parts. Cependant, cette annonce a été accueillie de manière mitigée car plus d’un s’interrogent non seulement sur son opportunité mais sur les véritables visées des tenants du pouvoir, lesquelles ne relèvent pas d’une démarche d’apaisement. Bien au contraire.
Mais le pays, depuis bien longtemps et davantage avec le régime actuel, vit dans le mépris le plus complet des textes et des lois en vigueur. Tout est bafoué systématiquement et personne ne peut le contester. On peut supposer que cette décision des autorités s’inscrit dans le cadre d’une reprise des rênes du pouvoir non seulement à travers le pays mais aussi et surtout dans la Capitale. L’on sait pertinemment qu’elles n’en ont nullement besoin puisqu’elles peuvent s’autoriser de tous les actes allant dans ce sens. Cet entêtement à vouloir organiser une élection est peine perdue car il ne fera pas taire pour autant les contestations de la population à l’endroit du régime actuel.
La campagne de propagande électorale a donc commencé pour le nouveau Pds du régime : descentes sur le terrain pour constater les dégâts des émeutes de la semaine dernière avec la promesse de les réhabiliter rapidement. C’est du déjà-vu avec le résultat que l’on connaît. Son prédécesseur de la même tendance politique en a fait les frais. Les embellissements de la ville ne peuvent pas être un argument électoral de poids et assurer une victoire. Car il a été de notoriété publique que derrière ces « cache-misère », il y a eu beaucoup de gabegies et de magouilles dont la population a été informée quand une nouvelle équipe est arrivée à la tête de la Cua.
Il est sans doute possible que l’électorat tananarivien se détourne de cette prochaine élection comme il l’a fait pour celle des députés et de la révision de la Constitution par une abstention massive, laissant ainsi aux tenants du régime une victoire sans panache et un triomphe sans gloire. Ces derniers miseront également sur la crise actuelle et ses conséquences en se disculpant et en rejetant -d’ailleurs cela a déjà commencé- toute la responsabilité sur le maire élu en décembre 2007. Ils mettront en exergue cette justification déjà officielle selon laquelle ce dernier a failli à sa mission. Sur ce point on se demande d’ailleurs qui doit en juger. Si ces sont les électeurs, il est parfaitement inutile de nommer alors un Pds. L’on doit s’attendre également à une évocation permanente des ordures de la Capitale, ce qui ferait voler une fois de plus la campagne au ras des pâquerettes.
Pour gagner cette prochaine élection, si tant est qu’elle se tienne, le régime actuel devra donc compter sur une forte abstention née plus du scepticisme et du ras-le-bol de l’électorat de la Capitale que du basculement de ses faveurs à son endroit. De plus, les fraudes ne seront pas exclues et seront mieux gérées sans doute qu’en décembre 2007. Et il reste bien entendu l’argument de taille : l’argent qui proviendra soit des caisses de l’Etat soit des sociétés d’Etat -ou ce qui en reste- soit des poches de particuliers sur qui seront exercées les mêmes pressions à l’occasion ou non d’élections. Le régime actuel, on le sait, ne s’embarrasse d’aucun scrupule dans ce domaine. Il y a des faits avérés de chèques faramineux d’opérateurs privés à titre de « gracieuses » contributions aux efforts de la campagne électorale. C’est une pratique courante du régime qui a été maintes fois portée à la connaissance du public. Les églises chrétiennes, notamment protestantes, vont servir de tribunes de propagande. Et cette fois-ci, il leur sera sans doute réclamé un retour d’ascenseur de ces réhabilitations, de ces nouvelles constructions, de ces petites gâteries présidentielles ainsi que de leur association à l’utilisation des aides et de subventions sous couvert d’un partenariat Etat-Eglises pour le soi-disant développement du pays. Un développement qui n’a fait qu’enrichir les membres de structures dirigeantes de ces églises quand leurs ouailles pataugent dans la misère. Mais l’argent ne fait plus recette en terme de fidélité à une cause ou à une personne. Il a considérablement perverti ceux qui en ont et ceux qui l’acceptent.
Mais il est désespérant de constater que le régime déjà désavoué légalement ou non par une grande majorité de la population persiste dans un calcul où la principale opération est la soustraction mais non pas la multiplication ni l’addition.
V.R

---------------------------------------

Andry Rajoelina a saisi le Conseil d’Etat - Double attaque juridique
Vendredi, 06 Février 2009 00:00 Alphonse Maka

L’arrêté, ayant nommé Guy Rivo Ramiandrisoa comme Pds (Président de délégation spéciale) de la Commune urbaine d’Antananarivo, ne cesse de créer des vagues.
En effet, après la marche populaire d’avant-hier qui a permis à Andry Rajoelina de mettre Michèle Ratsivalaka à sa place, voilà que celui-ci, soutenu par Ramarofidy Jeannel (Président du conseil municipal), vient de saisir le Conseil d’Etat de la Cour suprême pour, dans un premier temps, avoir le sursis à exécution de l’arrêté dont il s’agit et, par la suite, avoir l’annulation pure et simple de ceci pour excès de pouvoir. Les deux requêtes afférentes, formulées par deux Avocats (Maîtres Lala Ratsirahonana et Arnaud Fredon Ratovondrajao), ont été déposées, avant-hier même, entre les mains du greffe du Conseil d’Etat.Conformément à la loi régissant la Cour suprême, Maîtres Lala Ratsirahonana et Arnaud Fredon Ratovondrajao ont déposé avant-hier deux requêtes au greffe du Conseil d’Etat. Deux Avocats à la Cour qui ont agi au nom et pour le compte de Andry Rajoelina et de Jeannel Ramarofidy, le premier étant Maire de la Capitale tandis que le second président du conseil municipal de la commune urbaine d’Antananarivo (Cua). La première requête a trait à la demande de sursis à exécution de l’arrêté ayant nommé Guy Rivo Ramiandrisoa comme Pds de la Commune urbaine d’Antananarivo. Les motifs, invoqués en la matière, sont explicites : “(...) aucun motif d’ordre public n’a été mentionné au soutien de la décision (ndlr, l’arrêté ministériel), malgré l’exigence légale sur la motivation d’un tel acte” ; “ l’acte attaqué (...) est manifestement illégal” ; “les requérants, titulaires d’un mandat électif, sont en début de mandat et qu’aucune délibération du conseil municipal n’a été prise à leur encontre” ; “aucun grief n’a été retenu, ni mentionné, dans ladite décision, à leur égard, pouvant justifier leur suspension ou destitution” ; “l’exécution d’une telle décision équivaudrait à dénier leurs mandats électifs à l’ensemble des élus de la commune d’Antananarivo et ne saurait qu’occasionner une rupture brutale de la gestion communale ainsi que de graves troubles au sein de la population de cette commune urbaine” ; “que cette décision administrative n’intéresse en aucun cas ni l’ordre, ni la sécurité, ni la tranquillité public” ; “en l’absence de tous griefs pouvant être retenus à leur encontre, cette décision ministérielle est constitutive d’un acte diffamatoire, portant atteinte gravement à l’honneur des requérants” ; “l’exécution de cet arrêté ministériel manifestement illégal équivaudrait à priver purement et simplement les citoyens de la commune urbaine d’Antananarivo de leur souveraineté, qu’ils exercent par ses représentants élus au suffrage universel” ; “il résulte de ce qui précède que les préjudices, occasionnés par l’exécution de la décision intervenue, seraient extrêmement importants et pratiquement irréparables”.
Requête assassine...
Et la seconde requête est encore plus assassine contre le ministère de l’Intérieur. Requête qui sollicite l’annulation, pure et simple, de l’arrêté ministériel en question pour excès de pouvoir. “Violation directe des règles de formes prévues par la loi”, “violation directe de la loi et manque de base légale” ainsi que “détournement de pouvoir” ont été les principales lignes tracées par celle-ci. En effet, les motifs afférents ne pourraient souffrir de la moindre discussion : “les droits à la défense, principe général du droit dont le respect s’impose à l’administration même en l’absence de texte, ont été violés, violation qui est constitutive d’un excès manifeste de pouvoir” ; “la décision ministérielle ne mentionne ni ne contient aucun motif” alors que la loi régissant les communes stipule que “la suspension ou la destitution se doivent d’être motivées” ; “la suspension des autorités municipales, par arrêté du ministre chargé de l’Intérieur, ne saurait intervenir que sur délibération du conseil municipal”, alors que, “dans le cas d’espèce, le conseil municipal n’a rendu aucune délibération” ; “si, par interprétation, on assimilerait cette décision ministérielle comme une décision de destitution, la loi stipule expressément qu’une telle décision relève de la compétence du conseil des ministres, à la suite d’une condamnation de la juridiction compétente”, alors que, “en l’espèce, la décision émane du ministre de l’Intérieur et ces autorités municipales n’ont fait l’objet d’aucune condamnation de quelque nature que ce soit” ; la même loi édicte que, “en cas d’absence, de suspension, de destitution ou de tout autre cause d’empêchement, le maire (...) est provisoirement remplacé dans la plénitude de ses fonctions par un de ses adjoints”, alors qu’aucune des trois personnalités, nommées par l’arrêté ministériel, n’ont la qualité d’adjoint au maire, ce qui veut tout simplement dire que leurs nominations ont été faites en l’absence de toute base légale, outre le fait que celles-ci ont violé des dispositions légales expresses ; “sans conteste, cette décision ministérielle a été prise en l’absence de tous griefs reprochés aux requérants” ; “elle a été prise pour des raisons et motifs purement politiques” ; “ par conséquent, elle est empreinte de détournement de pouvoir, car décidée par l’autorité administrative qui a exercé son pouvoir pour un objet autre que celui en vue duquel il lui a été conféré par la loi”.Quoi qu’il en soit, en de pareilles circonstances, le Conseil d’Etat a toujours manifesté une célérité exemplaire pour statuer sur la requête en sursis a exécution et a pris le temps nécessaire pour juger la demande d’annulation. Ce qui veut dire que, d’ici quelques jours, les Tananariviens, en particulier, et tous les Malgaches, en général, sauront si, oui ou non, le Conseil d’Etat va donner gain de cause à Andry Rajoelina et Jeannel Ramarofidy dans leur double attaque juridique. En attendant, Michèle Ratsivalaka a sillonné hier des fokontany de la Capitale pour informer les habitants que, d’ici peu, des élections seront tenues pour désigner les 192 présidents de fokontany de Tana. Quant à Guy Rivo Ramiandrisoa, il a également été aperçu hier dans des quartiers, faute de bureau pour travailler.
Recueillis par Alphonse Maka

-----------------------------------------

Andraisoro - Vehivavy hita faty tao an - tranony
Vendredi, 06 Février 2009 00:00 Verite

Vehivavy iray no hita faty tao an-tranony teny Andraisoro.
" Ny olona mpifanolo-bodi-rindrina taminy no nahita izany rehefa nopitsohina ny varavarany. Feno faroratra fotsifotsy ny vavany”, araka ny voalazan’ireo olona teny amin’ny manodidina. Omaly maraina no nahitana ny razana. Araka ny vaovao voaray teny an-toerana, dia tsy tao nandritra ny fotoana elaela ny vadin’ilay vehivavy fa miasa any amin’ny faritany, ka nipetra-drery izy. Izy rahateo dia fantatry ny olona satria nahay niara-nonina tamin’ny manodidina. Mahana noho izany ireto farany raha vao nahita ny trano tsy nisokatra elaela ka nampandre ny tomponandraikitry ny fokontany. Izay no nahitana ilay razana.
Tiana Rakoto

------------------------------

13è sommet de l’Union africaine - Du 1er au 3 juillet à Madagascar
Vendredi, 06 Février 2009 00:00 Verite

De retour de la mission de représentation présidentielle à la 12è session ordinaire de l’Union africaine à Addis Abeba, le Premier ministre, Charles Rabemananjara, a aussitôt tenu une conférence de presse au Palais d’Etat de Mahazoarivo, dans la matinée d’hier, en présence des membres du gouvernement et de collaborateurs de la Présidence.
Reprenant les points d’intérêts abordés par le 12è Sommet d’Addis Abeba (renforcement des infrastructures de transport et de l’énergie en Afrique, transformation de la Commission de l’Union en Autorité de l’Union en perspective de la formation du Gouvernement de l’Union, etc.), le Chef du Gouvernement s’est félicité des résultats de la participation malgache à ce sommet, dans la mesure où « l’Union africaine et ses Etats membres ont accueilli avec acclamation, lors de la session de clôture, la tenue du 13è Sommet à Madagascar du 1er au 3 juillet 2009, manifestant ainsi le soutien de l’organisation aux efforts de préparation et d’accueil de ce grand événement en terre malgache », selon ses termes.
Aussi, le Premier ministre, en a-t-il appelé à la solidarité de tous, y compris les journalistes, derrière l’Etat et le gouvernement pour la préparation du sommet de juillet, et a exhorté la population malgache à préserver l’unité nationale dans cette perspective. Comme il devait l’affirmer, « il est essentiel de veiller à l’intégrité de la vie nationale, dans l’intérêt suprême de la Nation ». Le Premier ministre a invoqué, en ce sens, le respect de la Constitution par tous les citoyens et s’en est remis à la conscience nationale pour laisser la place à la concorde, écartant toute velléité de perturbations et de déstabilisation.
Confortant les propos du Chef de gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, Marcel Ranjeva, a fait part du respect du calendrier de la préparation matérielle et technique du 13è sommet de l’Union africaine à Madagascar, dont le thème, qui portera sur «L’investissement de l’agriculture pour la croissance économique et la sécurité alimentaire » est déjà largement acquis et maîtrisé par la partie malgache.
En réponse aux questions des journalistes, sur les raisons de la tenue du sommet à Madagascar, des éclaircissements techniques ont été également apportés, expliquant la présidence tournante et l’accueil tournant des sommets par les pays membres de l’Union africaine, lesquels sont dorénavant divisés en cinq régions. En ce qui a trait à la situation politique actuelle, le Premier ministre est revenu sur la position de l’Union africaine, laquelle « condamne fermement tout changement anticonstitutionnel sous quelque forme que ce soit », selon les termes du Président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, qui avait rappelé « le vif souhait de l’Union africaine d’une sortie de crise durable impliquant toutes les parties dans un esprit de dialogue et de compréhension, afin de prévenir la réédition de telles situations ». Selon le Premier ministre, la réussite de ce sommet relèvera de la mobilisation et de la responsabilisation de tous les Malgaches, en étroite collaboration avec le gouvernement.

-------------------------------------------------

Ivohasina Razafimahefa - Victime d’intox
Vendredi, 06 Février 2009 00:00 Luc Rahaga

La mésaventure qui était arrivée au ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie Ivohasina Razafimahefa, est due à des intox véhiculées depuis la Capitale, selon le Ministre.
« Le but de notre voyage à Farafangana était d’abord d’organiser la distribution des vivres pour la population en cette période de soudure, et ensuite de concevoir et proposer des actions de soutien comme le Himo (ndlr : haute intensité de main d’œuvre). Nous avons tenu la même réunion à Manakara avec les responsables de la région Vatovavy Fitovinany et du district de Manakara », a expliqué Ivohasina Razafimahefa à la sortie de la conférence de presse et en même temps rapport de voyage du Premier ministre Charles Rabemananjara au Palais de Mahazoarivo. Haranguée par des meneurs qui croyaient que la délégation ministérielle est venue dans la région d’Atsimo Atsinanana pour prendre des moyens publics, la foule composée notamment d’enfants de 14 à 16 ans a vite fait de maîtriser le tarmac de Farafangana et de fouiller de fond en comble l’avion spécial affrété qui a transporté la délégation avant de le brûler. Idem pour l’hôtel où la délégation s’est cachée sauf que ces gens n’ont pas incendié l’hôtel mais se sont plutôt rabattus sur les boutiques de la ville. En tout cas, le ministre a pu se dégager du guêpier sans trop de casse. Nous avons déjà relaté dans nos colonnes (voir l’édition n° 217) que beaucoup de rumeurs et de fausses informations ont circulé ici et là depuis cette crise, et à partir desquelles des décisions ont été prises et ont conduit à des débordements. Certes, ces rumeurs entrent logiquement dans les manœuvres de déstabilisation de deux camps et il faut dire que le moment était propice pour que les préjugés aient plus de valeur et prétendent être la vérité. Mais aucun des deux camps ne peut s’estimer être à l’abri de telle mésaventure.
Luc Rahaga

------------------------------------

Manifestation à Manakara - Deux morts et plusieurs blessés par balles
Vendredi, 06 Février 2009 00:00 Verite

La plateforme de l’opposition dirigée par l’ancien maire Martial Rakamisilahy a de nouveau organisée une manifestation, hier après-midi, à Manakara. Comme dans l’accoutumée, les membres du Kmd (Komity manohana ny demokrasia) se sont donnés rendez-vous dans l’enceinte de l’hôtel de ville local. Le meeting s’est déroulé dans le calme, mais les forces de l’ordre ont tiré sur la foule qui va rejoindre son domicile. Bilan provisoire : deux morts et plusieurs blessés par balles. Furieux, les gens ont riposté par de jets de pierres. L’échauffourée continue jusque tard dans la nuit, selon les témoins. Des tirs et des grenades sont encore entendus vers minuit dans certains quartiers de la ville.

Aucun commentaire: