dimanche 8 février 2009

MADAGASCAR TRIBUNE 09/02/09








Editorial
Se torturer de remord ?
dimanche 8 février 2009, par Valis
Dans la capitale, en pareille circonstance de deuil, il est indécent et impoli de critiquer ou de remuer les circonstances des décès. Le Malgache attend que les morts soient enterrés pour procéder à tout ce qu’il faut afin d’éclaircir les zones d’ombre. Le Malgache se tait d’abord, il rumine, il encaisse et il se console lui-même en se faisant une raison de ce qui lui est survenu.

Cette fois pourtant, les deux protagonistes de la crise tout en déplorant la mort de leurs compatriotes se sont acharnés l’un sur l’autre verbalement. Ils s’accusent l’un et l’autre d’être le bourreau de ces victimes innocentes qui se comptent par dizaines.

Le premier accuse son adversaire d’avoir poussé ces personnes dans le champ de tir des soldats dans l’exercice de leur fonction afin qu’ils commettent l’incontournable usage des armes. Le second accuse le premier de trahison contre son peuple ; pire d’avoir fait tirer sans raison sérieuse et d’être le bourreau de ces martyrs de la démocratie et de la lutte de libération du peuple.

L’irréparable est là. Les appels pressants pour le dialogue lancés de partout, par exemple ceux lancés hier par Andriamparany Radavidson Benjamin ou par Manandafy Rakotonirina, seront-ils entendus ?

Le doute est encore permis, car à entendre les deux protagonistes hier soir, et en dépit des sanglots dans la voix d’Andry Rajoelina, ils semblent encore loin d’être profondément torturés par le remord.

Chacun blâme l’autre, et ils sont encore loin de se préoccuper uniquement du sort de la population qui, périodiquement pour des raisons économiques et politiques, subit un tel choc
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Opinion
Du 10 août 1991 au 7 février 2009
Au même point après 18 ans
dimanche 8 février 2009
Faut-il que nous devions continuer à nous poser les mêmes questions 18 ans après ? De la marche vers le Palais d’Iavoloha le 10 août 1991 à la marche vers le Palais d’Ambohitsitsirohitra le 7 février 2009, les mêmes causes produisent immanquablement les mêmes effets.
Pour provoquer la sortie de l’impasse créée par une auto-proclamation, les tenants de la prise de pouvoir insurrectionnelle emmènent la foule marcher sur un Palais présidentiel. Classés zones rouges, ces bâtiments sont protégés par un régime de protection spéciale qui expose les contrevenants au pire.
Quel que soit le Président en fonction, quel que soit le Palais concerné, quel que soit l’opposant qui mène la foule, quelle que soit la cause à défendre, quels que soient les militaires, les règles sont immuables : on ne peut impunément pénétrer dans un Palais d’Etat.
C’est triste de le dire eu égard au morts lors des deux événements, mais dura lex, sed lex. Contrairement à ce que tente de faire croire le Maire Andry Rajoelina, même vide, un Palais n’est pas qu’un ensemble de bureaux. C’est un symbole de la République.
Dans la situation de crise politique où l’autorité de l’Etat est bafouée de plus en plus chaque jour, l’autorité publique s’effrite. Il n’est donc pas étonnant que certains malintentionnés en profitent, et se mettent à organiser des casses.
Même dans une situation stable, l’Etat malgache n’arrivait pas à assurer correctement la sécurité des biens et des personnes. Comment espérer qu’il le fasse dans une telle situation de déliquescence où tout a été fait pour saper son autorité et son pouvoir ?
Après avoir laissé faire, depuis la Place de la Démocratie à la Place du 13 Mai, il est évident que l’Etat devait à un certain moment mettre le holà. Ce fut par la voix des armes. C’est malheureux, mais c’était à prévoir.
Du 10 août 1991 au 7 février 2009, les mêmes questions des responsabilités se posent. Qui a donné l’ordre de tirer ; et qui a amené la foule sur une zone rouge, en pleine connaissance de cause ? La défense de la légalité autorise-t-elle les tirs à balles réelles sur une foule sans défense ; mais la noblesse ou la légitimité de la lutte pour la démocratie autorise-t-elle à ne plus s’embarrasser de scrupules et de limites ? La garde présidentielle a tiré sur la foule. Mais la foule n’aurait pas été là si on ne l’avait conditionnée et dirigée pour y être. Dont acte.
Il est cependant bien connu qu’une cause a besoin de martyrs. Combien en faudra-t-il, après 49 ans d’Indépendance, pour qu’on redonne enfin une valeur sacrée à des mots simples : liberté, démocratie, Constitution, Etat. Mais pour que l’Etat soit respecté, encore faut-il qu’il se comporte de manière respectable. Comme dirait l’autre, that is the question.
Ndimby A.
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Politique
Roland Ratsiraka : course de vitesse avec Andry Rajoelina ?
dimanche 8 février 2009, par Rakotoarilala Ninaivo

Roland Ratsiraka a offert des dons aux victimes des tirs de la Garde Présidentielle à Ambohitsorohitra.
La remise de dons a été effectuée dimanche matin à la HJRA. Il s’agissait de médicaments.
L’ancien maire de Toamasina avait déjà offert des cartons de sérum dès samedi soir, juste après les cafouillages à Ambohitsorohitra. Il était venu en son nom personnel, accompagné de ses gardes du corps.
C’est la troisième fois que les actes de Roland Ratsiraka anticipent ceux de Andry Rajoelina.
La première occasion était lors de la présentation sur TV Plus d’une carte topographique, signée par le chef de région Antsinanana, concernant l’affaire Daewoo.
Une semaine après, avant l’inauguration de la place de la démocratie à Ambohijatovo, il avait tenu une conférence de presse à l’hôtel Colbert Antaninarenina. Durant cette conférence de presse, il avait annoncé à l’avance les revendications que Andry Rajoelina allait faire le lendemain, c’est à dire la demande de démission de deux ministres : Haja Razafinjatovo et Marius Ratolojanahary.
Et ce dimanche donc, il a devancé Andry Rajoelina pour les dons offerts aux victimes de la répression de la marche sur Ambohitsorohitra.
Aucun conflit n’a été encore annoncé entre Andry Rajoelina et Roland Ratsiraka jusqu’à présent. Mais les comportements des deux hommes laissent entendre une éventuelle rivalité à terme.
Si Alain Ramaroson et Roland Ratsiraka occupent presque le même rang au sein de l’entourage de Andry Rajoelina, ils adoptent des comportements différents
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Politique
Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona
Visite de Andry Rajoelina
dimanche 8 février 2009, par Rakotoarilala Ninaivo

Andry Rajoelina a rendu visite aux blessés victimes des tirs de la Garde Présidentielle à Ambohitsorohitra.
La visite a été effectuée ce dimanche après-midi à l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA) à Ampefiloha.
Le décompte effectué par la HJRA recense 172 blessés, dont 102 ont dû être hospitalisés. Andry Rajoelina, accompagné de son premier ministre, Monja Roindefo Zafitsimivalo, a rendu visite à ces 102 blessés hospitalisés à la HJRA.
Le "Président de la Haute Autorité de la Transition", et son Premier ministre ont fait part aux blessés et à leur famille, de leur profonde tristesse suite à la situation à Ambohitsorohitra samedi dernier.
« C’était une population sans arme qui est venue à Ambohitsirohitra, et les militaires sur place les ont accueilli avec des tirs à balle réelle. Ils n’ont fait ni demande de dispersion, ni tirs de sommation ». C’est l’affirmation de Andry Rajoelina hier, devant la foule au service des urgences de l’HJRA Ampefiloha.
Durant ses visites dans cet hôpital, il a été acclamé par des groupes de personnes, faisant de leur main le signe de ralliement en V. Il a promis de juger les auteurs et les commanditaires des tirs de samedi dernier.
Bilan
40 morts, telles sont les statistiques annoncées à la radio à Antananarivo depuis samedi. Mais la HJRA affirmait ce dimanche n’avoir que 27 corps sans vie dans sa morgue.
La mort d’au moins 13 personnes reste donc à vérifier. Des personnes rencontrées à l’HJRA affirmaient encore ce dimanche n’avoir reçu aucune nouvelle de leurs proches depuis samedi. Elles ne les retrouvent ni à l’HJRA, ni à Befelatanana, ni dans d’autres endroits.
Des rumeurs ont alors circulé sur un ramassage de cadavres par des militaires à Ambohitsorohitra. Des responsables de l’armée affirment n’avoir pris connaissance d’aucun élément des forces de l’ordre ayant récupéré des corps sur le lieu des événements. Par contre, ils affirment que la présidence possède aussi des véhicules militaires et laissent entendre que ceux-ci auraient pu ramasser des personnes décédées.
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Divers
Autorités de la transition
Monja Roindefo utilise l’ancien véhicule de Marc Ravalomanan
dimanche 8 février 2009, par Rakotoarilala Ninaivo

Une voiture Mercedes Benz, tout chemin, de couleur noir, et aux vitres fumées : c’est la voiture qui a transporté Monja Roindefo Zafitsimivalo, depuis sa nomination par Andry Rajoelina au poste de Premier ministre de la Transition vers la 4ème République.
C’est cette voiture qui l’a conduit sur la place du 13 mai samedi dernier lors de sa présentation à la foule par Andry Rajoelina.
Cette voiture était la voiture de Marc Ravalomanana lorsqu’il n’était encore que maire de la capitale. Cette information émane des responsables de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA). Auparavant, ce véhicule a été mis à la disposition du fils du président Marc Ravalomanana, Josoa Ravalomanana.
C’est l’ancien directeur de cabinet de Andry Rajoelina, qui a fait la demande de restitution de cette voiture auprès de son usager. En effet, il s’agit d’un bien de la CUA, mis à la disposition de Marc Ravalomanana lorsqu’il était maire.
Andry Rajoelina et sa femme se sont déjà servis de cette voiture, même s’ils préfèrent de loin leur voiture Mercedes Bleu. Aujourd’hui, la voiture en question est donc mise à la disposition du Premier ministre de la Transition, Monja Roindefo.
Le numéro de la voiture a été changé provisoirement, avec un plaque blanche et une immatriculation en WWT, alors qu’auparavant, elle était immatriculée 7756 TAG, avec une plaque noire.
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Diaporama
Un tragique débordement de foule compromet une issue possible
dimanche 8 février 2009

Un espoir de sortie de crise apaisée semblait se concrétiser lorsque les orateurs de la place du 13 mai avaient publiquement évoqué une "Charte de la Transition vers la 4ème république".
En effet Perle Rasoloarijao avait lu une déclaration stipulant notamment : « Andry Rajoelina, président de la haute autorité de la transition, nomme en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par la “Charte de la transition vers la 4ème république”, Monja Roidenfo Zafitsimilavo comme premier ministre de la Transition vers la 4ème République. »
Mais alors que la délégation du TGV négociait son entrée au palais d’Ambohitsorohitra, un mouvement de foule incontrôlé a déclenché des tirs venant de l’intérieur du palais.
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Politique
Le président Ravalomanana
Appel au calme et à la normalité
dimanche 8 février 2009, par Valis

Vers 18h le président Marc Ravalomanana est intervenu sur les ondes de la Radio Mada et de la Télévision Nationale pour s’adresser au peuple malgache et en particulier aux habitants de la capitale.
Il exprime sa compassion et sa profonde douleur pour les morts et leurs proches. Cela ne l’empêche pas de déplorer que des citoyens aient été mobilisés, sensibilisés et chauffés à blanc pour prendre d’assaut le Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra ; ce qui est inadmissible et dépasse l’entendement fit-il comprendre, après avoir rappelé la tentative de coup d’Etat verbal faite par Andry Rajoelina samedi 31 janvier dernier.
Marc Ravalomanana fait appel à la sagesse malgache. Il appelle les forces de l’ordre pour rétablir l’ordre. Il regrette qu’en dépit de la poursuite des dialogues, on soit encore arrivé à ce point qu’il qualifie de provocation à outrance de la part du camp adverse.
Il regrette notamment les propos qu’il juge excessifs de certaines stations de radio. Toutefois, il espère que personne ne ménagera ses efforts pour un retour à la normalité.
Marc Ravalomanana semble avoir oublié le sang qui a coulé lorsque son gouvernement a pris d’assaut le Palais d’Etat de Mahazoarivo. Que c’est loin tout cela. Mais cela n’exonère pas les meneurs de la marche de leur responsabilité car personne n’est sans savoir le danger qu’une telle prise du pouvoir par la rue signifie. La plus impensable est la mort de ce jeune cameraman dans l’exercice de ses fonctions sur le terrain de la couverture médiatique d’un événement.
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Evénement
Prise d’Ambohitsorohitra
Carnage
dimanche 8 février 2009, par Valis

Samedi ensanglanté peut-on dire. Plus d’une cinquantaine de morts et au moins autant de blessés par balles hier jusque vers 17h 30 à Ambohitsorohitra et ses environs immédiats.
La catastrophe a éclaté quand dans la cohue des palabres entre d’une part les meneurs de la marche, des parlementaires et le retraité général Dolin Rasoloarisoa, et d’autre part des officiers en charge de la garde à l’extérieur du Palais de la présidence de la République, le premier barrage a été brutalement forcé par la foule.
Les journalistes ont été priés de s’éloigner après que ce premier barrage ait été franchi.
Les premières rafales des défenseurs de l’intérieur du Palais interviennent vers 14h 50 et renversent une dizaine de personnes, dont des morts et des blessés. Parmi ces premières victimes on relève un employé de la chaîne de radio et télé, RTA. Il s’agit d’un cameraman qui s’appellerait Ando.
Le carnage s’est poursuivi des heures durant et la morgue de l’hôpital Ravoahangy Andrianavalona est submergée. Au fur et mesure que les défenseurs du Palais présidentiel sortent de leur tanière et pourchassent les manifestants dans les rues d’Ambohitsorohitra le cortège des morts et blessés dirigés vers l’hôpital Ravoahangy devient plus dense. La morgue est submergée tandis que le service des urgences et réanimations multiplient les appels aux dons de sang.
Déroulement de la marche
La décision d’installer le Premier ministre Monja Roindefo au Palais d’Ambohitsorohitra a été prise sur la Place 13 mai. Plusieurs colonnes se sont alors mues vers Ambohitsorohitra. Une colonne a pris les escaliers d’Antaninarenina pour s’arrêter sur la Place de l’indépendance au pied de la statue de Philibert Tsiranana en attendant de voir les autres et surtout pour évaluer les forces de défense du Palais. Une autre colonne a pris la route qui monte depuis Tsaralalàna et Ambatomena en face de l’Ambassade de France. Et puis une autre est montée par Ambohijatovo et la Pharmacie Pergola.
Lorsque la résistance des forces du Palais d’Ambohitsorohitra s’est faite meurtrière, une autre colonne est apparue du côté de l’escalier d’Ambohidahy. Bref, presque toutes les rues qui conduisent à Antaninarenina étaient noires de monde. Mais aussi de sang vers la fin de l’après- midi d’hier.
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Politique
Crise politique
Des propositions de solutions
dimanche 8 février 2009
La périodicité de la crise politique et sociale dans le pays depuis 1971-1972 fait croire à certains que l’île est maudite. D’autres par contre estiment que c’est le peuple lui-même qui, par son caractère, est responsable de ce qui lui arrive.
Plus réfléchis peut-être, d’autres observateurs constatent que c’est la recherche de la démocratie qui est en marche car aucun dirigeant n’a encore pu satisfaire les besoins fondamentaux des populations ni tenir les promesses de respecter les libertés et la Constitution faites devant ce peuple.
Les appréciations de la situation sont diverses. Mais de plus en plus, des suggestions pour résoudre la crise actuelle sont diffusées ou partagées soit sur la toile soit par voie de presse.
Le pouvoir reste en place
« Tout ce cirque et ce cinéma seraient risibles s’il n’y avait pas tout le malheur d’un peuple en corollaire », affirme un lecteur assidu de Madagascar Tribune qui demande à ce que les deux protagonistes de la crise se ressaisissent.
« Le premier s’est conduit comme si le pays était sa petite entreprise dans laquelle il faisait ce qu’il voulait. Le deuxième est en train de penser la même chose, en se disant pourquoi pas moi ! Et l’avenir dans tout cela ? dit-il.
Quoi qu’il en soit, il propose :
on revient au statu quo ante : le pouvoir actuel continue à gérer les affaires du pays avec plus de transparence, de démocratie et surtout traquer la corruption au sein même de ce pouvoir, mais pour cela il faut changer d’équipe car celle d’avant n’a pas du tout cet état d’esprit il faut appliquer la Constitution (régime parlementaire avec la séparation des pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire), liberté d’expression pour tous les médias. Sous le prétexte fallacieux de protéger l’ordre public, on empêche les opinions de s’exprimer (avec quels résultats ???) le maire d’Antanarivo gère sa commune tout en gardant un œil sur les affaires nationales, et ce pour l’intérêt général en même temps, chacun de tout ce beau monde avide de pouvoir fourbit ses armes en attendant les échéances de 2012.
Un gouvernement de redressement national
Andriamparany Radavidson Benjamin de son côté a proposé ses services. Ancien ministre des Finances, il est accompagné par des cadres et intellectuels mais aussi par des membres de la société civile et des notables issus des régions de l’île. Il s’affiche comme une voie alternative, ou une troisième voie, pour sortir de la crise.
Ancien grand argentier, Andriamparany Radavidson Benjamin s’inquiète sérieusement d’une rupture des relations avec les bailleurs de fonds. « La rupture avec le Fonds monétaire international signifie rupture aussi des accords multilatéraux et bilatéraux. Aussi faut-il remettre de l’ordre car la reprise des relations prend beaucoup plus de temps que la décision de rupture. »
Devant cette situation, il propose la médiation de son groupe en lançant un appel aux deux protagonistes pour une table ronde parce que l’économie nationale est en train de dégringoler dangereusement.
Concrètement, il souhaite un gouvernement de redressement national qui doit instaurer la démocratie. Ce gouvernement dirige le pays par voie d’ordonnances, conformément à l’article 100 de la Constitution. Evidemment, souligne-t-il, la libre expression sera de mise.
A moyen terme, ce gouvernement doit revoir avec les entités concernées, le Code électoral, la loi sur la communication. La révision de la loi sur les partis figure aussi dans son projet. Elle s’effectuera sur la base des documents issus des états généraux de 2002 et ceux revus et consolidés en 2004, souligne-t-il.
Recueillis par Valis
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Economie
Fermeture du robinet des financements
Le ministre Hajanirina Razafinjatovo dédramatise
dimanche 8 février 2009

Réagissant aux déclarations de la communauté des bailleurs de fonds, le ministre des Finances et du Budget, Hajanirina Razafinjatovo apporte sa version pour éclairer l’opinion et pour dédramatiser l’affaire. Il a donné des explications techniques car le sujet est fondamentalement technique plutôt que politique à son avis.
« Le gouvernement malgache a déjà donné des explications le 20 janvier 2009, conformément aux souhaits du Fonds monétaire international » dit-il. Par ailleurs, poursuit le ministre Hajanirina, le dossier de Madagascar relatif au FRPC et les 35 millions de dollars devait passer devant le Conseil d’Administration (CA) du Fonds monétaire international (FMI) le 6 février 2009.
Toutefois, les événements du 26 janvier 2009 jusqu’à ce jour, expliquent, selon le ministre, que l’examen de ce dossier a été mis en attente. Le représentant du FMI n’étant pas dans le pays pour des raisons de santé, le dialogue reprendra aussitôt qu’il rentre à Madagascar pour pouvoir, après échanges, déposer le dossier de Madagascar au CA du FMI.
En attendant, Hajanirina Razafinjatovo affirme que l’Etat dispose d’un surplus de recettes sur les prévisions du Budget 2008. Ce surplus par rapport aux objectifs s’élève à 80 millions de dollars et ils peuvent être utilisés pour 2009 auxquels vont s’ajouter ces 35 millions de dollars du FMI.
Bref, à suivre les explications du ministre Hajanirina Razafinjatovo, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
Recueillis par Valis
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Evénement
Place du 13 mai hier
Une Haute Autorité, et Monja Roindefo Premier ministre
dimanche 8 février 2009, par Valis

Le meeting de la Place 13 mai, d’hier samedi 7 février 2009, a été riche en surprises. Le chanteur Rossy a fait faux bond. Les officiers généraux et officiers supérieurs qui ont rejoint le camp de Andry Rajoelina n’ont pas fait leur apparition contrairement à ce qui avait été promis.
Malgré cela, l’assistance des grands jours et le parterre des invités, ont accueilli avec enthousiasme leur leader, Andry Rajoelina qui a présenté son Premier ministre en la personne de Monja Roindefo Zafitsimivalo.
Président national du parti MONIMA, Monja Roindefo est le fils de feu Monja Jaona, connu pour son patriotisme et qualifié de grand nationaliste. Diplômé en administration publique décroché en France, Monja Roindefo parle plusieurs langues étrangères et est fourbu d’expériences en matière de relations internationales. Monja Roindefo est un opérateur économique qui a deux pieds, l’un à l’étranger et l’autre dans le pays. Il fait partie de ces intellectuels quadra qui ne manquent pas d’audace.
Le meeting de la Place 13 mai nous apprend aussi la structure du mouvement populaire qui prend forme. A la tête de ce mouvement qui prend des allures de coup d’État, en tout cas de changement institutionnel, il y a la Haute Autorité de Transition (HAT). A noter cependant que l’on a fait référence à une Charte de la Transition vers la 4ème République, ce qui entend que ces structures ont peut-être fait l’objet d’une négociation.
Les membres de cette HAT n’ont pas encore été révélés mais son président est Andry Rajoelina.
Hier donc, le président de la HAT a désigné son Premier ministre qui a informé la presse internationale présente sur la Place 13 mai, sur les tenants et aboutissants de ce mouvement populaire et sur les objectifs du gouvernement de la HAT.
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Economie
Bailleurs de fonds
Sévère avertissement au régime
samedi 7 février 2009, par Valis

Selon les informations recueillies hier sur le site de Radio France International (RFI), « les bailleurs de fonds ont bloqué 35 millions de dollars d’aide en décembre, reprochant au président Ravalomanana de confondre les caisses de l’Etat avec celles de son entreprise ».
La communauté des bailleurs de fonds s’est enfin clairement exprimée sur les affaires économico-financières douteuses et dénoncées depuis plusieurs années dans les médias.
Ces 35 millions de dollars devaient être disponibles depuis le début de l’année 2009 mais ils sont donc maintenant suspendus à la volonté de Marc Ravalomanana de respecter l’orthodoxie financière, de donner des explications convaincantes sur l’achat de l’avion présidentiel d’un montant de 60 millions de dollars. Le robinet des aides des bailleurs de fonds est également fermé jusqu’à ce que le régime manifeste concrètement sa volonté d’assainir la gestion des finances publiques.
La communauté des bailleurs de fonds a soutenu et encouragé le régime dans la mise en place des structures et organes de surveillance et de contrôle dans l’utilisation des deniers publics. Il en est de même des organes de régulation et d’octroi des marchés publics. Malgré tout, ces structures et organes n’ont pas satisfait les opérateurs concurrents et encore moins les contribuables. La concurrence et la transparence sont trop souvent restées lettre morte.
Mieux vaut tard que jamais
En tout cas, cette communauté des bailleurs de fonds révèle dans cet article de RFI, qu’elle a vainement demandé des explications sur une « loi exonérant l’huile végétale de la TVA et de taxes à l’importation, une loi qui faisait les affaires de Tiko, le groupe du président ». RFI poursuit qu’ « un chèque de la Banque mondiale de 80 millions prévu pour avril, pourrait aussi ne pas être signé ».
Sachant que près de 60% du Budget national dépendent des bailleurs de fonds et des aides des pays amis, donc de l’extérieur, et que les grands travaux routiers et autres infrastructures dont la réalisation est fonction du Xe FED, on comprendra l’importance de cet avertissement public. Le régime Ravalomanana, qui se prétend modèle de l’Afrique, est aujourd’hui décrié par Niels Marquart, ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar : « Le moment est propice pour écouter ce que dit la population... Il faut réagir avec une meilleure gouvernance... Le choix des magasins brûlés était un message assez fort, il ne faut pas mélanger affaires privées et affaires d’Etat ».
Bref, la communauté internationale est en train de réagir favorablement pour que le partenariat avec l’Etat malgache ne soit pas rompu, et pour que la lutte contre la pauvreté conduite avec elle, ne souffre davantage de retard au détriment de la population de Madagascar.
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Politique
FFKM
Les dirigeants en mission de médiation
samedi 7 février 2009, par Rakotoarilala Ninaivo

Le Président de la République, Marc Ravalomanana, a reçu hier, au Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, le Président de la FLM, le Pasteur Endor Modeste Rakoto et le Président de la FJKM, le Pasteur Lala Rasendrahasina, venus lui apporter leur réconfort spirituel face à la situation socio-politique que traverse le pays actuellement. Cette rencontre fait suite à la réunion du Conseil chrétien des églises, le FFKM, avant hier à Antanimena. L’objectif était, selon le Pasteur Lala Rasendrahasina, « de relancer le dialogue entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, mais aussi de prier pour les deux protagonistes ».
Les quatre chefs d’Eglise au sein de la FFKM se sont répartis les tâches dans l’accomplissement de cette médiation qui traîne aux yeux de l’opinion. « Mgr Odon Marie Razanakolona s’est chargé d’entreprendre une démarche auprès de Andry Rajoelina », selon toujours les propos du Pasteur Lala Rasendrahasina qui continue de « garder espoir quant à l’issue de cette crise et à l’instauration d’une paix sociale ». Le Président de la FLM, le Pasteur Endor Modeste Rakoto d’ajouter que « le Conseil chrétien des églises assure son rôle dans les efforts menés pour le maintien de la paix sociale et de la sécurité civile ».
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Economie
Budget de l’Etat
Confirmation de l’inquiétude des bailleurs de fonds
samedi 7 février 2009, par Rakotoarilala Ninaivo

“ Les bailleurs de fonds ont remarqué un manque de transparence dans la manipulation du budget de l’Etat ”. C’est en ces termes que l’ambassadeur de l’Union Européenne (UE) à Madagascar, Jean Claude Boidin, a confirmé hier, l’existence d’un doute des bailleurs de fonds sur la clarté de la loi des finances Malgache. C’est hier, à l’occasion d’une conférence de presse tenue au siège de l’UE à Ankorondrano, que Jean Claude Boidin a déclaré que : “ Les partenaires de Madagascar aiment avoir des explications sur plusieurs points et non pas seulement sur l’achat de l’avion présidentiel ”.
Le défaut de transparence entraîne le retard de l’examen du dossier de Madagascar au niveau du Fonds monétaire international (FMI). Au niveau de l’UE, c’est la procédure de paiement qui est affectée par ce manque de transparence, selon les explications fournies par Jean Claude Boidin. Les évènements de janvier dernier ont dû ralentir les procédures d’explications selon les informations recueillies hier à Ankorondrano.
Surmonter la crise politique par le dialogue
L’autre objet de la conférence de presse tenue hier au siège de l’UE Ankorondrano a été la crise qui perdure actuellement à Madagascar et en particulier, à Antananarivo.
“ L’Union Européenne exprime sa vive préoccupation face aux troubles, aux pertes en vie humaines et aux destructions survenues à Madagascar. Elle exprime sa sympathie au peuple malgache qui fait face à des conditions difficiles. Elle encourage toutes les parties au dialogue et à faire preuve de retenue. Elle réaffirme son attachement au respect des Droits de l’Homme, des principes démocratiques et de l’Etat de droit, qui constituent les éléments essentiels de l’accord de Cotonou qui lie tous les pays ACP et l’UE. Elle invite les autorités, les forces politiques et la société civile malgache à surmonter cette crise par le dialogue dans le respect de la légalité et des règles constitutionnelles, et à poursuivre les réformes nécessaires pour plus de justice sociale et de démocratie et pour une gestion des affaires publiques ”.
Ce message a été lu par le Chargé d’affaires auprès de l’ambassade de France à Madagascar, en présence de l’Ambassadeur d’Allemagne et de l’ambassadeur de l’UE à Madagascar.
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Politique
Place 13 mai ce jour
Moment décisif
samedi 7 février 2009, par Valis

Avec ou sans le célèbre artiste Rossy, le rassemblement de ce jour sur la Place 13 mai se présente pour tous comme décisif. Andry Rajoelina doit annoncer la composition de son gouvernement. Il l’a promis mardi dernier. Il doit aussi présenter les officiers généraux et les officiers supérieurs qui ont rejoint le mouvement populaire comme il l’a dit mardi dernier.
Or entre temps, les pressions de toutes parts et les médiations s’intensifient.
Un geste du président Ravalomanana
Le chef de l’Etat, Marc Ravalomanana a procédé à d’autres changements à la tête de la Gendarmerie et par la même occasion à la tête de l’Etat major mixte opérationnel de la Région (EMMOREG), non seulement dans la capitale mais aussi à Toamasina. Le propriétaire de la chaîne MBS a jeté l’éponge pour ne pas à affronter la chaîne radio et TV VIVA : Marc Ravalomanana a donné MBS à l’Etat (équipements, archives et infrastructures jusque dans les grandes localités de l’île et apparemment le personnel compris). Le président Ravalomanana a entendu ce que voulait l’Eglise autant que le « chef » Andry Rajoelina. Le dialogue sera-t-il possible ?
Le temps presse
En plus des initiatives pressantes des bailleurs de fonds, il ne faut non plus négliger celles des églises chrétiennes. Même si l’archevêque Monseigneur Odon Razanakolona déclare que l’Eglise ne se précipite pas dans sa démarche, il faut reconnaître que le temps presse.
« La rue » ou la foule de leur côté ne peuvent être contenues si elles sont chauffées à blanc par les animations qui ne s’empêcheront pas la surenchère. Or personne n’est sans savoir leur force. Et on sait ce qu’elle veut, c’est la prise totale du pouvoir.
C’est dans ce contexte très délicat que se déclarent des « troisièmes voies » qui disposent plus ou moins de base sociale solide elles aussi. Or Andry Rajoelina doit aujourd’hui répondre aux profondes aspirations du « vahoaka ». Il ne doit pas les décevoir.

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