jeudi 12 février 2009

Le président Ravalomanana mobilise ses partisans dans la capitale malgache - Le Monde daté du 13 février 2009

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1 commentaire:

mpirenireny ela a dit…

Le président Ravalomanana mobilise ses partisans dans la capitale malgache
Les discussions avec l'opposition ont commencé sous égide de l'ONU
Antananarivo Envoyé spécial

Arrêtez TGV ! Arrêtez TGV ! " Des dizaines de fois, la foule massée dans le stade d'Antananarivo, la capitale, a scandé le slogan. Pour stopper la crise violente qui sévit sur la Grande Ile, il faut arrêter le chef de file de la contestation, Andry Rajoelina, surnommé " TGV " en raison de son ascension politique fulgurante.

Rassemblés pour la première fois depuis le début de l'affrontement, il y a deux mois, entre le maire déchu de la capitale et le chef de l'Etat, Marc Ravalomanana, les partisans du président ont réussi leur pari. Une trentaine de milliers de personnes se sont retrouvées, mardi 10 février, à l'appel du TIM (Tiako'i Madagasikara, " J'aime Madagascar "), le parti au pouvoir, pour réclamer l'arrestation d'Andry Rajoelina.

Cette démonstration de force survient alors que M. Rajoelina poursuit ses rassemblements protestataires contre M. Ravalomanana, coupable à ses yeux d'entraîner Madagascar vers la dictature et d'avoir réprimé dans le sang une manifestation d'opposants, le 7 février. Dans les gradins, deux catégories de soutiens se côtoient. Il y a tout d'abord les défenseurs indéfectibles de l'actuel chef d'Etat élu en 2002, et réélu en 2007. " En sept ans, Ravalomanana a fait beaucoup plus pour nous que l'ancien président, résume Josoa Masinjato. Andry TGV, c'est un voyou, un anarchiste qui détruit notre pays. "


MAJORITÉ SILENCIEUSE


A quelques mètres de là, Eléonore Razanoelisoa, proche de la soixantaine, a longtemps hésité avant de venir. Mais celle qui s'estime représenter la majorité silencieuse du pays ne supporte plus la violence et les appels à la grève lancés par Andry Rajoelina. " Il faut nous laisser travailler, clame-t-elle. S'il doit y avoir une transition, celle-ci doit se faire dans le calme, mais je crois que le président a reçu le message, c'est à lui désormais de rectifier le tir. "

Sur scène, aux ecclésiastiques célébrant un culte oecuménique ont succédé, derrière le micro, des chanteurs locaux et des alliés politiques du président. Numéro un du TIM et président du Sénat, Yvan Randriasandratriniony a lu, sous les applaudissements et devant une quinzaine de ministres, un message de Marc Ravalomanana : " Je vous promets (...) que je ferai tout pour développer notre pays bien aimé. Je vous promets que je vais observer la Constitution. " Le président à la légitimité contestée a ensuite appelé au retour à la normale dans le pays.

En coulisses, les négociations entre les deux parties ont débuté, mercredi 11 février, sous l'égide des Nations unies et des Eglises locales. Le dialogue sera difficile. Andry Rajoelina exige le départ du président, et compte annoncer la liste de son " gouvernement de transition " d'ici à la fin de la semaine.

De son côté, le secrétaire d'Etat français à la coopération, Alain Joyandet, a rencontré le même jour, avec une délégation de la Commission de l'océan Indien (COI), Marc Ravalomanana. " Notre message est assez clair : c'est l'ordre constitutionnel, le refus de toute violence et l'appel au dialogue des parties ", a-t-il déclaré à l'issue de l'entretien. M. Joyandet a rencontré, jeudi matin, l'ex-maire de la capitale, Andry Rajoelina.

Sébastien Hervieu