Hery Rajaonarimampianina : « Le gouvernement doit refléter la réconciliation nationale »
Le président a souligné qu’il n’avait pas eu de rencontre avec Marc Ravalomanana à Addis Abeba. Et qu’il n’y avait pas de problème quant à sa relation avec Andry Rajoelina.
Le président Hery Rajaonarimampianina est de retour au pays, hier soir (à 21h15), après avoir assisté au 22e sommet de l’Union africaine. Sitôt arrivé, il a tenu une conférence de presse au salon d’honneur de la BANI d’Ivato. Des questions d’actualité fusèrent de la part des journalistes, notamment le retour de Marc Ravalomanana, la désignation du Premier ministre et la composition du gouvernement. Sur ce dernier point, le président de la République a souligné que « le gouvernement doit refléter la réconciliation nationale ». Et d’ajouter que « la réconciliation nationale embrasse plusieurs domaines notamment politique, social et économique». Tout en soulignant au passage l’importance de la décentralisation effective.
Moment. Sur le retour de Marc Ravalomanana, la réponse du fondateur de « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » est un peu évasive en déclarant que cela mérite réflexion et que cela va aussi de pair avec l’apaisement. Est-ce pour dire que ce n’est pas encore le moment opportun ? Concernant la désignation du Premier ministre, le président de faire remarquer qu’il ne devrait y avoir qu’une seule lecture. Autrement dit, il n’y aurait pas plusieurs interprétations. Mais cette lecture ne semble pas être la même si on se réfère aux différentes déclarations des groupements et personnalités politiques.
Concert des Nations. Pour en revenir à son déplacement à Addis Abeba, Hery Rajaonarimampianina se dit satisfait. « On a donné à Madagascar la place qu’il mérite au sein de l’Union africaine ». Dans la même foulée de parler également du retour de Madagascar dans le concert des Nations. Et que la SADC a aussi emboîté les pas à l’UA en adoptant la levée des sanctions contre Madagascar. En guise de conclusion, le président de mentionner qu’un appel a été lancé à l’endroit des bailleurs de fonds. Et ce, en vue du redressement économique du pays.
Dominique R.
Commentaires
--------------
Le régime Rajaonarimampianina exposé à un coup d’État
http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/le-regime-rajaonarimampianina-expose-a-un-coup-detat-3601
À peine officialisé, le régime de Hery Rajaonarimapianina serait déjà menacé. Une nouvelle crise politique dans un avenir proche n’est, théoriquement, pas à écarter. Les semaines à venir seront déterminantes.
Madagascar n’est pas entièrement à l’abri d’un coup d’État en dépit de l’élection d’un nouveau Président. Une étude réalisée par le Washington Post a indiqué qu’il y a une chance sur quatre qu’un putsch se produise en 2014 dans la Grande île.
Cette étude est basée sur divers paramètres, dont le système politique, les années d’indépendance, l’existence ou non d’une élite dominante et le legs postcolonial.
Le contexte actuel n’est pas très rassurant. Sur le plan politique, la tension entre le Mapar d’Andry Rajoelina et le parti présidentiel Hery Vaovaon’i Madagasikara (HVM) augmente considérablement le risque d’un nouveau conflit politique dans un avenir proche.
« Les proches de Hery Rajaonarimampianina jouent avec le feu en déclarant une guerre précoce aux pro-Rajoelina, alors que le processus de sortie de crise est encore fragile et le nouveau régime est trop récent », a estimé de son côté Serge Zafimahova, observateur politique local. Bénéficiant du soutien de la communauté internationale et de quelques entités politiques locales, le danger potentiel pour le pouvoir en place n’est pas d’ordre politique mais plutôt socio-économique.
2014 sera l’année des difficultés pour les dirigeants et la population. Bien que le régime en place soit reconnu par la communauté internationale, le prochain gouvernement aura encore besoin d’une année, au moins, pour pouvoir conclure les procédures de collaboration avec les grands bailleurs de fonds.
Le Fonds monétaire international (FMI) devrait être le premier grand bailleur de fonds à entrer en contact avec la partie malgache.
Danger certain
Une mission d’observation de cette institution financière est attendue pour ce mois. Les négociations en vue d’une coopération ne devraient commencer que deux semaines après la prise de fonction du prochain ministre des Finances. Autrement dit, au plus tôt vers la fin mars ou début avril.
L’évaluation du dossier malgache par le FMI, prendrait pas moins de six mois. Si déblocage de fonds il y a, ce sera donc pour 2015. En même temps, « l’arrivée du FMI sera accompagnée d’une dépréciation de l’ariary, qui entraînera ensuite une inflation », a estimé Serge Zafimahova qui craint en conséquence une éventuelle « émeute de la faim ». Une situation à laquelle pourrait profiter les opposants au régime de Hery Rajaonarimampianina.
Pour le moment, le clan Rajaonarimampianina semble se préoccuper davantage de sa base politique, en attendant la mise en place du prochain gouvernement d’ouver- ture. Elle pourrait être formée par son propre parti, Hery Vaovaon’i Madagasikara, la mouvance Ravalomanana, Malagasy Miara-Miainga, Iaraka Isika et aussi le Parti Vert, ainsi que quelques députés indépendants.
Lova Emmanuel
---------------------
Le retour de Ravalomanana reste au second plan
http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/le-retour-de-ravalomanana-reste-au-second-plan-3685
L’apaisement reste la condition sine qua non du retour de Marc Ravalomanana. Par ailleurs, le gouvernement reflètera la réconciliation nationale.
Chacun ses priorités. À son retour d’Addis-abeba, capitale de l’Ethiopie, pour assister au 22e sommet de l’Union africaine (UA), Hery Rajaonarimampianina, président de la République a tenu une conférence de presse à son arrivée à Ivato hier. À l’instar du discours qu’il a tenu à la tribune de l’instance continentale, la réconciliation était au centre des échanges avec les journalistes.
« Il y a la réconciliation d’un côté et l’apaisement de l’autre », a rétorqué le Président de la République hier, en réponse à la question sur le retour de l’exilé d’Afrique du Sud. Durant la Transition, le rapatriement de l’ancien Chef d’État a été le principal facteur de blocage des multiples négociation pour mettre fin à la crise. L’article 20 de la Feuille de route soutient que l’ancien président ne pourra rentrer « qu’après l’instauration d’un environnement politique et sécuritaire favorable ». Le président Rajaonarimampianina n’a toutefois pas indiqué si au stade actuel, un retour du fondateur de la société Tiko serait propice ou pas pour l’apaisement.
À entendre le propos du numéro un de la République, rapatrier son prédécesseur ne ferait seulement pas partie de ses priorités de gouvernance et de sa politique de réconciliation.
Déterminant
« Comme je l’ai toujours dit, ma priorité sont les vingt millions de Malgaches », a-t-il réitéré. Lors de la conférence de presse d’hier, le Chef de l’État a été accueilli par tous les chefs d’institutions et les membres du gouvernement, notamment ceux de la mouvance Ravalomanana.
« Sur le cas de Marc Ravalomanana, la discussion avec le Président de la République a débuté depuis un certain temps. Laissons-la suivre son cours », a déclaré Roland Ravatomanga, chef de délégation de la mouvance de l’exilé d’Afrique du Sud. Il a néanmoins martelé que la priorité de sa formation politique reste le retour au pays de son leader. Le ministre de l’agriculture semble toutefois plus conciliant dans ses propos.
Le ton complaisant de ses partisans pourrait être justifié par le fait que le lobbying de leur leader semble être dans l’impasse, face aux congratulations internationales en cascade à l’endroit du président Rajaonarimampianina. Devant la presse hier, le locataire d’Ambohitsorohitra a affirmé qu’il n’y a aucun problème entre lui et Andry Rajoelina, ancien Chef de la Transition. Mettre en pointillé le retour au pays de Marc Ravalomanana pourrait être, pour le Président de la République, une manière de garder une relation saine avec l’ancien numéro un de la Transition et ses partisans regroupés au sein du Mapar. La plupart des membres de cette plateforme restent en effet réticents au rapatriement de l’ancien Chef d’État.
Dans la conjoncture actuelle, il est clair que le président Rajaonarimampianina a la tête ailleurs, la mise en place de son gouvernement déterminera de la suite de son mandat. Non seulement la teneur de la coopération de Madagascar avec ses collaborateurs étrangers sera conditionnée par la composition du nouvel Exécutif, mais aussi la configuration de l’arène politique. « Mon gouvernement reflètera la réconciliation nationale, tant dans sa composition que sa méthode de travail », a affirmé l’homme fort de la République. Pour cela, il devra trouver un consensus pour une cohabitation de ses partisans et ses adversaires.
Garry Fabrice Ranaivoson
« Il y a la réconciliation d’un côté et l’apaisement de l’autre », a rétorqué le Président de la République hier, en réponse à la question sur le retour de l’exilé d’Afrique du Sud. Durant la Transition, le rapatriement de l’ancien Chef d’État a été le principal facteur de blocage des multiples négociation pour mettre fin à la crise. L’article 20 de la Feuille de route soutient que l’ancien président ne pourra rentrer « qu’après l’instauration d’un environnement politique et sécuritaire favorable ». Le président Rajaonarimampianina n’a toutefois pas indiqué si au stade actuel, un retour du fondateur de la société Tiko serait propice ou pas pour l’apaisement.
À entendre le propos du numéro un de la République, rapatrier son prédécesseur ne ferait seulement pas partie de ses priorités de gouvernance et de sa politique de réconciliation.
Déterminant
« Comme je l’ai toujours dit, ma priorité sont les vingt millions de Malgaches », a-t-il réitéré. Lors de la conférence de presse d’hier, le Chef de l’État a été accueilli par tous les chefs d’institutions et les membres du gouvernement, notamment ceux de la mouvance Ravalomanana.
« Sur le cas de Marc Ravalomanana, la discussion avec le Président de la République a débuté depuis un certain temps. Laissons-la suivre son cours », a déclaré Roland Ravatomanga, chef de délégation de la mouvance de l’exilé d’Afrique du Sud. Il a néanmoins martelé que la priorité de sa formation politique reste le retour au pays de son leader. Le ministre de l’agriculture semble toutefois plus conciliant dans ses propos.
Le ton complaisant de ses partisans pourrait être justifié par le fait que le lobbying de leur leader semble être dans l’impasse, face aux congratulations internationales en cascade à l’endroit du président Rajaonarimampianina. Devant la presse hier, le locataire d’Ambohitsorohitra a affirmé qu’il n’y a aucun problème entre lui et Andry Rajoelina, ancien Chef de la Transition. Mettre en pointillé le retour au pays de Marc Ravalomanana pourrait être, pour le Président de la République, une manière de garder une relation saine avec l’ancien numéro un de la Transition et ses partisans regroupés au sein du Mapar. La plupart des membres de cette plateforme restent en effet réticents au rapatriement de l’ancien Chef d’État.
Dans la conjoncture actuelle, il est clair que le président Rajaonarimampianina a la tête ailleurs, la mise en place de son gouvernement déterminera de la suite de son mandat. Non seulement la teneur de la coopération de Madagascar avec ses collaborateurs étrangers sera conditionnée par la composition du nouvel Exécutif, mais aussi la configuration de l’arène politique. « Mon gouvernement reflètera la réconciliation nationale, tant dans sa composition que sa méthode de travail », a affirmé l’homme fort de la République. Pour cela, il devra trouver un consensus pour une cohabitation de ses partisans et ses adversaires.
Garry Fabrice Ranaivoson
-----
Primature – Les tractations avancent
Les tractations vont bon train actuellement, en ce qui concerne la course pour la majorité parlementaire au niveau de la future Assemblée nationale. Selon le résultat provisoire des élections législatives, et en attendant la formation des alliances politiques, le MAPAR est en pole position pour obtenir cette majorité qui proposera le nom du futur Premier ministre (PM). Cette plateforme a coché le nom de Haja Resampa, ancien secrétaire général de la Présidence de la Transition, pour devenir le Chef du gouvernement, a confié une source. Mais Hery Rajaonarimampianina aura le dernier mot sur la nomination du PM.
Par ailleurs, le futur gouvernement d’ouverture se dessine petit à petit. Selon des indiscrétions, le parti présidentiel Hery Vaovaon’ny Madagasikara (HVM) devrait proposer Rachidy Mohamed au ministère de l’Industrie, Kolo Roger à la Santé publique et Jules Étienne aux Affaires Étrangères.
Le MAPAR d’Andry Rajoelina, quant à lui, disposerait déjà de trois noms à soumettre au prochain PM. Il s’agirait de Reboza Julien au poste de Vice-premier ministre chargé de l’Aménagement du Territoire, Augustin Andriamananoro pour le ministère de la Décentralisation, Eva Razafimandimby pour le ministère du Commerce.
Le parti AVI aurait Johary Rajobson au poste de ministre de la télécommunication. Eric Rabearisoa du Leader Fanilo au Tourisme et Elia Ravelomanantsoa de l’Escopol à la Culture. Roland Ravatomanga de la mouvance Ravalomanana serait maintenu à l’agriculture.
Bras de fer
Le général André Lucien Rakotoarimasy, actuel ministre des Forces Armées, a indiqué qu’il ne tournerait pas le dos à sa responsabilité s’il était reconduit à son poste.
Selon la législation, la nomination des ministres revient au Président de la République à partir d’une liste proposée par le Premier ministre.
Le bras de fer est lancé entre le MAPAR et le HVM. D’une part, la première a provisoirement obtenu 49 chaises dans la future chambre basse. Ses leaders estiment avoir trouvé un accord avec une trentaine d’indépendants. D’autre part, le HVM ne dispose d’aucun député. Il peut toutefois compter sur l’appui de trois entités avec qui il entre actuellement en négociations. Ce sont la mouvance Ravalomanana (20 députés), Malagasy Miara-Miainga (14) et Iaraka Isika (7). Des négociations avec le parti vert seraient également sur le point d’être entamées.
Par ailleurs, le futur gouvernement d’ouverture se dessine petit à petit. Selon des indiscrétions, le parti présidentiel Hery Vaovaon’ny Madagasikara (HVM) devrait proposer Rachidy Mohamed au ministère de l’Industrie, Kolo Roger à la Santé publique et Jules Étienne aux Affaires Étrangères.
Le MAPAR d’Andry Rajoelina, quant à lui, disposerait déjà de trois noms à soumettre au prochain PM. Il s’agirait de Reboza Julien au poste de Vice-premier ministre chargé de l’Aménagement du Territoire, Augustin Andriamananoro pour le ministère de la Décentralisation, Eva Razafimandimby pour le ministère du Commerce.
Le parti AVI aurait Johary Rajobson au poste de ministre de la télécommunication. Eric Rabearisoa du Leader Fanilo au Tourisme et Elia Ravelomanantsoa de l’Escopol à la Culture. Roland Ravatomanga de la mouvance Ravalomanana serait maintenu à l’agriculture.
Bras de fer
Le général André Lucien Rakotoarimasy, actuel ministre des Forces Armées, a indiqué qu’il ne tournerait pas le dos à sa responsabilité s’il était reconduit à son poste.
Selon la législation, la nomination des ministres revient au Président de la République à partir d’une liste proposée par le Premier ministre.
Le bras de fer est lancé entre le MAPAR et le HVM. D’une part, la première a provisoirement obtenu 49 chaises dans la future chambre basse. Ses leaders estiment avoir trouvé un accord avec une trentaine d’indépendants. D’autre part, le HVM ne dispose d’aucun député. Il peut toutefois compter sur l’appui de trois entités avec qui il entre actuellement en négociations. Ce sont la mouvance Ravalomanana (20 députés), Malagasy Miara-Miainga (14) et Iaraka Isika (7). Des négociations avec le parti vert seraient également sur le point d’être entamées.
Lova Emmanuel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire