A LA UNE (31/01/09)
CRISE. Le Département d'Etat américain et les Nations Unies, par le biais de leur porte-parole respectif, sont préoccupés par la situation à Madagascar.
Hillary Clinton et Ban Ki-moon contre la violence mais pour le dialogue
France. « La situation à Madagascar est très préoccupante », a déclaré le Secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet sur le plateau du Journal du monde de la chaîne de télévision privée LCI le 28 janvier dernier. « Tout est possible dans ce genre de situation car il y a beaucoup de manifestants, plusieurs dizaines de milliers », a-t-il souligné. Et de faire savoir la mise en place d' « une cellule de crise au Quai d'Orsay ». Chargée notamment de la sécurité des quelque 20.000 Français installés dans la Grande Ile. « Les autorités malgaches se chargent aussi de leur sécurité », a-t-il ajouté. En soulignant au passage que des mesures ont été déjà prises dans ce sens. Interrogé sur le sort du sommet de la Francophonie prévu à Antananarivo en 2010, le Secrétaire d'Etat français à la Coopération de reconnaître que « l'Organisation de la Francophonie pourrait revisiter sa décision si la crise venait à continuer ». Une manière de dire que l'accueil du sommet pourrait être retiré à Madagascar. « Un grand pays francophone », dixit Alain Joyandet.
Département d'Etat. La crise à Madagascar ne laisse pas non plus insensible l'Administration Obama. Le porte-parole par intérim du Département d'Etat américain, Robert A. Wood de faire la déclaration suivante: « Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par la récente violence politique à Madagascar. Nous exhortons les dirigeants à Madagascar ainsi que le peuple malagasy à faire preuve de retenue et à éviter toute velléité de faire perdurer la violence. Nous lançons un appel en vue d'une reprise immédiate du dialogue entre les principaux acteurs politiques et le gouvernement. Les Etats-Unis réaffirment leur engagement envers le développement démocratique de Madagascar, tout en insistant qu'il faut restaurer le calme et le dialogue pour pouvoir poursuivre avec efficacité le développement. Nous espérons que les protagonistes dans ce conflit respecteront la Constitution de Madagascar au moment où ils tentent de résoudre leurs différends politiques ».
Nations Unies. Même préoccupation aux Nations Unies à New York. Le porte-parole de Ban Ki- moon de déclarer que « le Secrétaire général suit de près la situation à Madagascar, suite aux troubles graves et à la mort de dizaines de personnes survenus récemment à Antananarivo et ailleurs. Il exprime son inquiétude quant à la sécurité de la population et déplore les pertes en vie humaine. Le Secrétaire général appelle le gouvernement à donner la priorité absolue à la protection de la population. Il appartient aux parties malgaches de régler leurs différends par des moyens pacifiques et un dialogue inclusif. Les Nations Unies réitèrent leur offre de soutien au processus de dialogue et à la réconciliation nationale ».13 mai. Force est d'admettre que l'heure est assez grave pour que le Département d'Etat dirigé par Hillary Cliton qui a pourtant d'autres préoccupations et le Secrétaire général des Nations Unies qui n'est pas à foyer de conflits près, fassent des déclarations – presque similaires – à la même date. Celle du 29 janvier 2009. C'est-à-dire – et ce n'est certainement pas une coïncidence - la veille du grand rassemblement sur la Place du 13 mai où tout peut arriver.
Recueillis par R. O
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D’après le communiqué de la présidence transmis à la Rédaction, «le Président de la République, Marc Ravalomanana, accompagné d'une délégation ministérielle, est descendu à Toamasina, à Toliara, puis à Mahajanga, hier afin de s'enquérir des dégâts occasionnés par les pillages de ces trois derniers jours à travers l'île, et instaurer la paix sociale. Le Chef de l'Etat a constaté l'ampleur des dommages résultant des pillages et des incendies de magasins dans le Grand Port de l'Est, attestant que « de tels actes ont été commandités par des personnes malintentionnées». Le Président Ravalomanana a poursuivi en lançant un appel aux autorités locales à la reconstruction et à l'assainissement, de même qu'il a exhorté les habitants à préserver la paix sociale. «Conscient de la difficulté dans laquelle se trouve la population», le Chef de l'Etat a, par ailleurs, promis «un retour à la normale, grâce à la mobilisation efficace des membres des forces de l'ordre ». Après Toamasina, le Président Marc Ravalomanana a rejoint Toliara où il s'est également entretenu avec les habitants d'un quartier à un autre, leur assurant son soutien entier et garantissant une réinstauration rapide de la paix sociale. Le Chef de l'Etat a par la suite rencontré les hauts responsables de la sécurité régionale pour évoquer les actions de sécurisation à entreprendre. La même campagne de sensibilisation pour un retour à l'apaisement social a été lancée à Mahajanga par le Président de la République qui, une fois de plus, a invité la population à soutenir et appuyer les efforts des membres des forces de l'ordre. Selon le Président Ravalomanana, «des stratégies sont déjà mises en place afin qu'une telle situation ne se reproduise à l'avenir». Parallèlement, «le Programme Alimentaire Mondial et l'UNICEF sont actuellement à pied d'œuvre pour pallier aux risques de pénurie alimentaire», d'après le Chef de l'Etat. Revenant sur les émeutes et pillages occasionnés d'un bout à l'autre de l'île, le Président Ravalomanana a affirmé que «ces derniers se trahissent petit à petit et leurs identités sont peu à peu dévoilées», quoi qu'il en soit, devait poursuivre le Chef de l'Etat, « nous devons combattre les campagnes de désinformation et les rumeurs car celles-ci sont à l'origine de tels incidents ». Enfin, le Président de la République s'est entretenu avec les opérateurs économiques locaux afin de trouver des solutions à la distribution de riz et de PPN aux habitants».
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Politique
Plate-forme de l’opposition. Partis politiques, associations membres de la société civile et syndicats ont confirmé leur soutien à Andry Rajoelina, en signant une déclaration commune
Réunion au Carlton : pour une nouvelle République
Déclaration. Après avoir rencontré jeudi dernier le maire de la Ville des Mille, de nombreux partis politiques, issus de la Plate-forme de l’opposition, ont publié hier une déclaration commune, visant à montrer leur soutien à Andry Rajoelina, pour son projet d’instaurer un Régime de transition. Des représentants de la société civile, plusieurs associations, et des syndicats, ont également signé cette déclaration à l’Hôtel Carlton. D’après les Marson Evariste, Jean Lahiniriko, Alain Ramaroson, Pierre Houlder, Jean Max Rakotomamonjy, Benja Razafimahaleo et consorts, « le gouvernement actuel n’est plus capable d’assurer la sécurité des biens et des personnes à travers le pays ». « Transition : Vérité et Réconciliation nationale ». Tel est le mot d’ordre pour ce Comité de soutien d’Andry Rajoelina. D’après Jean Lahiniriko, « la mise en place de ce gouvernement de transition, dans un bref délai, est nécessaire, afin de dénouer la crise actuelle, de restaurer la paix civile, de relancer les activités économiques du pays, et d’instaurer la démocratie et les libertés publiques ». Discussion. Les partis politiques et les associations, signataires de cette « déclaration solennelle » ont donc montré leur soutien ferme à la volonté de Andry Rajoelina de diriger le régime de transition. Pour ce faire, ils ont donné mandat au jeune maire de la Ville des Mille, de mener, au nom de cette association de partis, toute discussion utile à la mise en place de ce régime. En outre, appel a été lancé au peuple malgache, « à œuvrer de manière solidaire pour exiger le départ immédiat des dirigeants actuels et pour mettre en place une nouvelle République, réellement démocratique et garante de l’intérêt général ». D’après Benja Razafimahaleo, « ce gouvernement de transition ne s’occupera pas uniquement de la réforme constitutionnelle, mais également de l’amélioration du paysage et de l’éthique politique à Madagascar, afin d’éviter une nouvelle crise politique ».
Davis R
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Politique
RESOLUTION DE CRISE. L'Etat en partenariat avec les bailleurs et partenaires techniques propose des solutions immédiates et sur le moyen terme en faveur des commerçants pillés.
250 000 Ariary/ tête pour les 1 000 employés victimes
La rencontre entre l'Etat et tous les opérateurs économiques détenant des boutiques dans les centres commerciaux pillés tels CITIC, Suprême Center, Trading Center et la galerie Zoom, dans la Capitale a porté ses fruits. Comme solution immédiate sur proposition de ces victimes, l'Etat vient d'octroyer une somme de 250 000 Ariary/ tête à leurs employés comptant en tout à peu près 1000 personnes. Ce coup de pouce servira à honorer les salaires que ces employés victimes doivent percevoir à la fin de ce mois-ci afin de subvenir à leurs besoins, a déclaré le ministre de l'Economie, Ivohasina Razafimahefa, lors de cette rencontre hier au ministère du Plan à Anosy.
Solution sur le moyen terme
Les opérateurs économiques victimes n'ont pas caché leur satisfaction face à ce soutien de l'Etat. « Notre personnel était très inquiet auparavant mais heureusement que l'Etat a répondu favorablement à notre revendication pour permettre d'honorer leur salaire », a témoigné Jaona, un commerçant chez Elite. Comme on l'a annoncé précédemment, ce n'est qu'une mesure prise par le gouvernement dans l'immédiat. Une deuxième rencontre se tiendra en fait lundi prochain entre les deux parties en vue de trouver ensemble une solution sur le moyen terme permettant de relancer au plus vite les activités de ces jeunes opérateurs victimes des actes de pillage. D'autant plus, ces derniers pour ne citer que ceux qui tiennent commerce chez CITIC et Suprême Center se constituent déjà en association dite Collectif des commerçants locataires dans ces centres commerciaux. Ce qui facilitera ainsi l'intervention de l'Etat. A part les emplois perdus, les marchandises de ventes et stocks placés dans 144 magasins ainsi que les matériels et mobiliers de bureau et commercial ont toutes été anéanties, a rapporté le président de l'Association, Andriambelomanana Aina.
Mise en place d'un fonds spécial
En fait, le dédouanement de leurs marchandises arrivées au port de Toamasina dans le plus bref délai constitue maintenant une priorité, a souligné le ministre Ivohasina Razafimahefa. Une collaboration avec les établissements financiers est aussi en vue suite à la demande des victimes sur les crédits à taux subventionnés par l'Etat pour servir de fonds de redémarrage de leurs activités. La mise en place d'un fonds spécial en leur faveur n'est pas en reste. Les opérateurs victimes des actes de pillage en provinces ne seront pas non plus délaissés, a précisé le Numéro Un de l 'Economie. Notons que les Représentants du Fonds Monétaire International et de l'ONUDI ainsi que le Coordonnateur national du PIC ont assisté à cette rencontre entre le ministère de l'Economie et les opérateurs victimes. Ces derniers réclament une exonération fiscale totale ou partielle à l'importation de la marchandise pour une quantité et une valeur équivalentes à celles perdues. Par ailleurs, le ministre de l'Economie rassure la population que l'Etat prendra ses responsabilités pour maîtriser l'inflation suite à ces troubles tout en assurant une meilleure disponibilité des produits de première nécessité afin de ne pas la laisser en aucun cas mourir de faim.
Navalona R.
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