POLITIQUE
Gendarmerie
Le général Raharijaona limogé
La crise a fait une première victime. Le conseil des ministres a remercié hier le général Lucien Raharijaona, commandant de la Gendarmerie nationale. Le général Pily Gilbain le remplace.
Les premières têtes tombent au sein des forces de l'ordre après les journées de pillage. Les décisions du gouvernement risquent d'envenimer une atmosphère déjà tendue liée au bras de fer entre le président Ravalomanana et le maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina.Le général Lucien Raharijaona, commandant de la Gendarmerie nationale et commandant de l'état-major mixte opérationnel (Emmo/nat), a été démis de ses fonctions. La décision de son remplacement par le général Gilbain Pily a été prise au cours du deuxième conseil des ministres en deux jours, à Ambohitsorohitra hier.Le général Lucien Raharijaona n'est pas le seul à avoir été remplacé. Ses deux adjoints, ainsi que le coordonnateur général du commandement de la Gendarmerie, ont également été remerciés. Le président Ravalomanana n'a pas donné d'explication à la série de limogeages, avant le conseil des ministres. Mais le départ précipité des hauts responsables de la Gendarmerie, juste après la série de pillages depuis lundi, n'est pas fortuit. La célérité de l'application de la décision montre l'empressement du chef de l'état à régler la question. D'après des confidences, la passation entre le général Lucien Raharijaona et son successeur Pily Gilbain semble avoir déjà eu lieu hier après-midi, quelques heures après la décision du conseil des ministres. Soit à deux jours du retour de la manifestation initiée par Andry Rajoelina sur la Place du 13 Mai. Rétablir l'ordre publicLa décision du chef de l'état risque de faire grincer des dents au sein de la Gendarmerie. Dimanche, il avait « donné l'instruction au gouvernement de rétablir l'ordre public », lors de son retour d'un voyage en Afrique du Sud. La série de pillages a pourtant eu lieu sans que les éléments des forces de l'ordre soient intervenu. Mercredi, le chef suprême des armées avait ensuite endossé la responsabilité de la non-intervention des forces de l'ordre. « J'ai donné l'ordre de ne pas tirer », a-t-il soutenu, évoquant les conséquences graves d'une instruction contraire. Une journée plus tard, il limoge le commandant de la Gendarmerie et ses proches collaborateurs. L'éviction du commandant de la Gendarmerie s'apparente à une volonté de rectifier le tir au sein de l'Emmo/nat. Il est le seul à être remplacé. Le directeur général de la Police et le chef de l'état-major général des armées restent toujours à leurs postes. « Il n'est pas impossible que le chef de l'état cherche quelqu'un capable de lui obéir au doigt et à l'oeil et de s'opposer au mouvement de Andry Rajoelina. Or, il faut toujours prendre en compte la vie des personnes innocentes», a analysé un officier de gendarmerie. EncadréGilbain Pily à la tête de la Gendarmerie Le général Gilbain Pily a été le commandant de la circonscription régionale avant sa nomination comme commandant en chef de la Gendarmerie. Avant son poste à Mahajanga, le général a continué sa carrière à Toamasina. Il avait été commandant de la circonscri
ption régionale du Grand Port, avant d'être placé à la tête de la Présidence de la délégation spéciale (PDS) de la province de Toamasina. Dans sa nouvelle fonction, le général Gilbain Pily aura comme premier adjoint le général Randrianazary, et comme deuxième adjoint le colonel François d'Assise Raoilijon Rakotoniaina. Le colonel Faly Andriamampiadana, ancien directeur général des transports au sein du ministère des Transports, est nommé coordonateur général du Commandement de la Gendarmerie.
Iloniaina AlainDate : 30-01-2009
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POLITIQUE
Revendications
Andry Rajoelina maintient la pression
Andry Rajoelina, maire d'Antananarivo, conditionne l'ouverture d'un dialogue avec le chef de l'État par l'établissement d'un ordre du jour autour de la mise en place d'une transition.
Le président Ravalomanana et Andry Rajoelina, maire d'Antananarivo, continuent de placer leurs pions dans le bras de fer qui oppose les deux camps. Le maire pose ses conditions pour l'ouverture des discussions souhaitées par la communauté internationale et les Églises.«Je suis le porte-parole des aspirations populaires. Si les discussions vont dans ce sens, à savoir la mise en place d'une structure transitoire afin de redresser au plus vite le pays, je suis prêt aux négociations», a déclaré Andry Rajoelina dans un communiqué, hier. En attendant d'éventuelles tractations, le maire d'Antananarivo a également promis de prendre des mesures. «Il faudrait trouver très vite des solutions samedi. Elles seront mises en place avec la population», a-t-il indiqué. Il compte revenir sur la Place du 13 Mai demain. Andry Rajoelina répond en partie à la pression de plus en plus forte exercée par la communauté internationale et les Églises tout en imposant ses idées au gouvernement. Les ambassadeurs en poste à Antananarivo ont fait une déclaration réaffirmant leur souhait de voir l'ouverture des discussions entre les protagonistes mercredi. Le Conseil chrétien des Églises (FFKM) est également monté au créneau. Les dirigeants de la confédération des Églises, sans Mgr Odon Razanakolona, ont rencontré le président Ravalomanana hier. Selon le communiqué de la Présidence, les chefs d'Église ont «demandé (au chef de l'État) de rétablir le dialogue et la discussion entre les deux parties en conflit». Selon Mgr Endor Modeste Rakoto, le FFKM attend également une réponse de Andry Rajoelina en vue de ce «rapprochement».
Iloniaina AlainDate : 30-01-2009
POLITIQUE
Diplomatie
Le Quai d'Orsay dément
La France met les choses au point. Lors du point de presse électronique du ministère français des Affaires étrangères d'hier, le porte-parole du Quai d'Orsay, Eric Chevallier, a formellement démenti les propos du président de la République, Marc Ravalomanana.D'après lui, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, n'a jamais désigné Roland Ratsiraka et le général Dolin Rasolosoa comme étant les instigateurs des actes de vandalisme du début de la semaine, ainsi que l'avait laissé entendre le chef de l'état mercredi, lors de sa visite des ruines de la Radio nationale malgache. « Je démens formellement que Bernard Kouchner ait tenu de tels propos », a-t-il martelé.Le gouvernement a tenu à corriger les propos présidentiels. Dans un communiqué officiel, il précise que le président aurait plutôt sollicité l'appui de la France pour procéder à l'arrestation de ces perturbateurs. Dans ses déclarations, le porte-parole du Quai d'Orsay a insisté sur la neutralité de la France. « La France est totalement impartiale », a-t-il souligné. Il confirme que Bernard Kouchner s'est effectivement entretenu avec le président Ravalomanana et avec Andry Rajoelina. Selon lui, le ministre français a « insisté sur le fait que seul le dialogue est à même de répondre aux attentes de la population malgache et de surmonter la crise ».
Lova Rabary-RakotondravonyDate : 30-01-2009
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POLITIQUE
Questions à… Fidy Ratsimbazafy
« La psychose gagne les autres districts »
Le chef de la région Analamanga annonce des mesures d'apaisement suite aux troubles à l'ordre public.
• Que pensez-vous de l'appel du maire d'Antananarivo à une opération ville morte ? - L'appel à une ville morte revêt un caractère politique. Toutes les personnes n'adoptent pas la même tendance. Il est ainsi évident qu’une partie de la population a obéi à la consigne du maire et une autre ne l'a pas prise en considération. Mais en général, les habitants veulent dans l'immédiat la résolution des problèmes qu'ils rencontrent dans leur vie quotidienne suite aux incidents survenus lundi dans la capitale. • Qu'est-ce que les gens subissent exactement ? - Ils veulent que leur vie quotidienne revienne à la normale. Ils connaissent une hausse importante des prix de diverses marchandises. Cela peut s'expliquer de deux manières différentes. Les commerçants profitent de la situation pour augmenter leurs bénéfices, ou bien ils prévoient une éventuelle pénurie et trouvent la rétention des stocks comme une mesure de sécurité. • Quelle mesure la région a-t-elle prise face à cette situation ? - Nous avons donné avant-hier des consignes à tous les chefs de district de la région de réunir leur Organe mixte de conception (OMC) respectif. L'objectif est de pouvoir mettre en place une collaboration entre les forces de l'ordre et la population dans la restauration de la sérénité. La psychose ne se limite plus à la Commune urbaine d'Antananarivo. Elle s'étend SOCIAL
Toliara
Pillages malgré le couvre-feu
Malgré la mise en place d’un couvre-feu d’une semaine dans la ville de Toliara allant de 20 heures à 5 heures du matin, des coups de feu ont retenti dans la nuit du mercredi à jeudi au quartier d’Andabizy. Les pilleurs se trouvaient aux abords du magasin de stockage contenant plusieurs tonnes de riz appartenant à un commerçant chinois. Environ 7 000 tonnes de riz venaient d’être entreposées dans ce local la semaine dernière - une marchandise que les pilleurs croyaient appartenir à la société Tiko. Tout le monde s’est servi du matin au soir durant deux jours. L’instauration du couvre-feu de mercredi soir a interrompu momentanément le pillage, mais dès le début de la soirée les pilleurs sont revenus à la charge. Les forces de l’ordre sont intervenues, elles ont plusieurs fois tiré en l’air pour disperser le rassemblement mais cela n’a pas empêché les pilleurs de résister. Des coups de feu ont été entendus jusqu’à jeudi au matin. Aucune arrestation n’a été effectuée jusqu’à ce jour.
Francis RamanantsoaDate : 30-01-2009
aux districts d'Avaradrano, d'Atsimondrano et d'Ambohidratrimo. • Et pour le ravitaillement en produits de première nécessité ? - Nous menons actuellement une campagne de sensibilisation auprès des commerçants. Chaque chef de district examine par exemple s'il est opportun de rationner les marchandises à vendre aux acheteurs. En tout cas, la fixation des prix ne figure pas dans les attributions de l'État. • Le chef de région ainsi que le maire de la capitale ont chacun decrété le couvre-feu. Lequel est légalement habilité à prendre une telle décision ?- La loi n° 94-008, dans son article 133, stipule que le représentant de l'Etat dans la région ou le département est seul compétent à prendre les mesures relatives à l'ordre public. Mais je ne veux pas polémiquer sur ce sujet. Les cas d'urgence exigent une prise de responsabilité. Fano RakotondrazakaDate : 30-01-2009
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ECONOMIE
Port de Toamasina
Enlèvement des marchandises suspendu
L’accès au port de Toamasina est temporairement interdit. La reprise des activités est normalement prévue pour aujourd’hui.
Le poumon économique du pays est perturbé. Après les émeutes qui se sont passées en début de semaine dans la capitale du Betsimisaraka, les autorités régionales ont décidé de fermer temporairement le port de Toamasina. Jusqu'à hier, aucun enlèvement de marchandises n'a été autorisé. L'accès au port est gardé par les forces de l'ordre et le service des douanes fonctionne au ralenti. Selon Christian Avellin, directeur géneral de la Société de port à gestion autonome de Toamasina (SPAT), seule les opérations d'exportation ont pu être effectuées. «La suspension de nos activités, même si les émeutes se sont déjà calmées, est due à une perturbation des services des autres acteurs qui opérent tout au long de la chaîne. Et puis beaucoup de nos employés ne sont pas encore revenus travailler après les évènements», précise le directeur général. Selon les dernières informations, la reprise normale des activités est prévue pour aujourd'hui. Mais tout dépend encore de l'évolution de la situation concernant la sécurité. Aucun dégât n'a été constaté parmi les infrastructures portuaires y compris les usines implantées dans son enceinte. Pour l'heure, aucun risque d'engorgement n'est à craindre même si des marchandises ont été débarquées d'un navire porte-conteneur samedi.«C'est au niveau du parc automobile qu'il pourrait y avoir de surcharge. Mais ce n'est pas très grave d'autant que la réouverture est pour bientôt», précise Seta Rakotondramboa, un transitaire opérant à Toamasina.C'est la pénalité au niveau du frais d'emmaga sinage à cause du retard qui risque de peser sur le coût des opérations. L'arrivée des bateaux de croisière qui accostent régulièrement à Toamasina est également compromise. Celui du Costa Europa, par exemple, avec ses 1 500 touristes prévus le 28 janvier, a été annulé.
Mahefa RakotomalalaDate : 30-01-2009
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ECONOMIE
Investisseurs
Le Japonais Daiho confondue avec Daewoo
La société japonaise Daiho Corporation échappe de peu à la vindicte populaire. Mardi, alors que les pillages se poursuivaient dans le centre ville, les locaux et les véhicules de l'entreprise à Ivato ont été victimes de jets de pierre provenant d'un groupe de personnes. Les dégâts n'ont pas été très graves mais suffisamment pour que les dirigeants de Daiho montent au créneau. En fait, la prononciation du nom japonnais Daiho se confond facilement avec le nom du coréen Daewoo logistic. Ce dernier est depuis plusieurs mois au centre d'une polémique sur un projet de plantation de maïs et l'acquisition d'un terrain de 1,3 million d'hectares à Madagascar.«Après cet incident, nous avons peur que cette confusion dans la prononciation des deux noms n'entraîne d'autres incidents plus graves à l'avenir. Il est donc indispensale de tirer les choses au clair», déclare un responsable malgache de l'entreprise.Daiho Corporation est présent à Madagascar depuis plus de 30 ans. Le premier projet qu'il a effectué sur la Grande Ile date de 1978 et concerne l'électrification de la ville de Fianarantsoa par la construction d'une centrale thermique. Il est également connu pour la construction en 2003 de la route By- pass ou boulevard de Tokyo reliant la RN 2 et la RN 7. Daiho se charge à l'heure actuelle de réaliser l'extension du tarmac de l'aéroport d'Ivato. Il est aussi sur le point de terminer la construction du port d'Eoala à Tolagnaro.
Mahefa RakotomalalaDate : 30-01-2009
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ECONOMIE
Boutiques pillées
Les propriétaires dans l'embarras total
Le pillage de leurs boutiques et magasins a été trop amer pour les investisseurs aussi bien nationaux qu'étrangers. Les éventuels investissements sont remis au placard.
Grand nettoyage et évaluation des dégâts. C'est ce qui se passe depuis hier dans les centres commerciaux et boutiques dévalisés lors des émeutes de lundi. Si les opérateurs malgaches auront du mal à rétablir ce qui a été ravagé, les investisseurs étrangers gardent plus d'espoir.Pris au dépourvu, pensant que la violence ne touchera que les marchands de rue, des locataires de la Galerie Zoom se voient dépouillés de leurs biens. « Tout ce qu'on a bâti pendant des années s'est effondré en peu de temps. Il sera difficile, voire impossible de remettre tout en ordre » témoigne la gérante d'une boutique de lingerie à la Galerie Zoom.Rester à MadagascarDu côté des opérateurs étrangers, l'idée de rester à Madagascar se renforce malgré les dégâts et les pertes cumulées. « Nous comptons rester dans le pays. Nous sommes en pleine évaluation afin d'aboutir à des résolutions et commencer à mettre quelque chose en place », avance Arvin Unrodee, directeur général de Courts. Pour sa part, Jean-Pierre Badano, directeur général des magasins Jumbo, précise la nécessité de remettre de l'ordre : « Nous sommes étrangers, mais nous avons des sociétés de droit malgache. Ma priorité, maintenant, c'est la sécurité de nos magasins dans les provinces. » Des propos partagés par Ivohasina Razafimahefa, ministre de l'économie, du commerce et de l'industrie, présent hier sur les lieux.Pour ce qui est des assurances, qui constituent un grand souci car ne concernent pas les victimes d'émeute, une étude des clauses pour trouver des solutions d'aide a été annoncée par le ministre. En ce qui concerne la rémunération des employés, pour ceux qui n'ont pas encore été payés, les employeurs déclarent faire de leur mieux pour les honorer. « Vu la situation où nous sommes, c'est assez difficile. Mais, nous ne ménageons pas nos efforts pour payer les salaires », affirme Ravelojaona, propriétaire d'une pharmacie mise à sac.Une réunion entre les victimes et le ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie est prévue ce jour.
Lantoniaina RazafindramiadanaDate : 30-01-2009
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SOCIAL
Opération ville morte
Ambiance dominicale à Antananarivo
L'avenue de l'Indépendance s’était vidée hier. Aucune banque n'a opéré. Les écoles publiques, privées et françaises fermées. Sans parler des bureaux administratifs longeant les grandes artères qui étaient hors service. Il en est de même de la plupart des ministères. « Je suis venu de bonne heure pour travailler, mais comme il n'y avait personne, je suis rentré de suite », rapporte un agent du ministère de l'Agriculture. Les grandes surfaces épargnées par le feu sont fermées. C'est le cas de Shoprite, des grands magasins Leader Price. Le marché de jeudi devant le stade de Mahamasina a été déserté. La morosité gagne la périphérie. Même les taxis-be se font rares. « Nous avons peur de ne pas trouver de taxis-be au retour », s’inquiette Juliette Ravaosolo, une mère de famille habitant à Andoharanofotsy.Une autre facette de la ville morte a été perçue dans les quartiers populeux de la capitale. Par nécessité, certains épiciers ont repris leur activité après trois jours de répit. « Ce n'est pas facile de combler le déficit de ces derniers jours », soutient Toky Arsène, un propriétaire de magasin à Avaradoha. Il reconnaît pourtant que l'affluence de la clientèle reste encore faible.Certains consommateurs déjà à court de provisions ont profité de l'occasion. « Dès que j'ai appris que certains pavillons ont ouvert, je me suis tout de suite précipitée pour acheter des denrées », s'empresse Domohina Noro, une mère de famille. Elle rajoute que tous les stocks de pâtes, dentifrice, riz, savon sont épuisés.Pourtant, les centres de santé et les hôpitaux veillent toujours et sont prêts pour les urgences. « Nous devons servir le public. Les gens ont besoin de nous en cas de maladie », indique un responsable du Centre de santé de base d'Antanimena qui a fonctionné normalement.
Noro Haingo RakotosehenoDate : 30-01-2009
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Toliara
Pillages malgré le couvre-feu
Malgré la mise en place d’un couvre-feu d’une semaine dans la ville de Toliara allant de 20 heures à 5 heures du matin, des coups de feu ont retenti dans la nuit du mercredi à jeudi au quartier d’Andabizy. Les pilleurs se trouvaient aux abords du magasin de stockage contenant plusieurs tonnes de riz appartenant à un commerçant chinois. Environ 7 000 tonnes de riz venaient d’être entreposées dans ce local la semaine dernière - une marchandise que les pilleurs croyaient appartenir à la société Tiko. Tout le monde s’est servi du matin au soir durant deux jours. L’instauration du couvre-feu de mercredi soir a interrompu momentanément le pillage, mais dès le début de la soirée les pilleurs sont revenus à la charge. Les forces de l’ordre sont intervenues, elles ont plusieurs fois tiré en l’air pour disperser le rassemblement mais cela n’a pas empêché les pilleurs de résister. Des coups de feu ont été entendus jusqu’à jeudi au matin. Aucune arrestation n’a été effectuée jusqu’à ce jour.
Francis RamanantsoaDate : 30-01-2009
MALAGASY
Antananarivo - Tanàna maty
Nisy ihany ny mpiasa niasa
Nangina amin'ny ankapobeny ny tanàna teto an-drenivohitra, omaly. Ny mpivarotra amoron-dalana no mba nanararaotra kely.
Nangina ny tanàna teto an-drenivohitra, omaly, tamin'ny fanaovana azy ho tanàna maty. Nikatona tsy nisy nianatra ny sekoly rehetra, nihidy daholo koa ny minisitera raha ny zava-nisy hita teny Antaninarenina sy teny Anosy. Nihidy toraka izany koa ny orinasa afakaba, ny banky, ny mpivarotra entamadinika sy ireo magazay lehibe mbamin'ny tranoeva (pavillons) isan-karazany. Ny fitaterana moa vitsy ny niasa. Nisy ihany ireo mpiasan'ny minisitera tonga namonjy ny birao fiasany toy ny andavan'andro. Saingy tsy nijanona ela tamin'izany fa nandeha nody nony avy eo. Noho ny fahavitsian'ny mpiasa tonga sy noho ny lafiny fandriampahalemana, raha ny fanazavan'izy ireo, no antony nahatonga azy nandeha nody. Ny an'ireo magazay lehibe sy ireo mpivarotra eny amin'ny tranoeva moa dia nosoritan'izy ireo ihany koa fa mbola matahotra ny korontana niseho teto an-drenivohitra ny talata sy alarobia teo izy ireo ka tsy sahy mihitsy manokatra ny tsena fivarotany. «Aleo mitandrina mba tsy ho very fananana», hoy izy ireo. Nambarany fa raha tsy hita ho tena tony sy mandry fahalemana ny eto an-drenivohitra, tsy hisokatra mihitsy izy ireo. Ny tsena be isaky ny alakamisy moa dia nangadihady tanteraka. Ny fiara tompon'ny arabe toy ny isan'andro no nanjaka.ManararaotraNa izany aza anefa dia nisy ihany ireo mpivarotra nanohy ny asa fanaony. Voalohany amin'ireny ny mpivarotra amoron-dalana, toy ny teny Analakely, Andravoahangy, Mahamasina, Andrefan'Ambohijanahary ary Anosibe. Nambaran'izy ireo fa miakatra dia miakatra ny vidim-piainana amin'izao fotoana izao ka mba manararaotra izy mitady vola rehefa tsy misy manakantsakana. Ny mpividy rahateo koa moa misimisy ihany.Fa na dia saika tsy nikatona avokoa aza ny orinasa afakaba rehetra teto an-drenivohitra, ny tany amin'ny manodidina an'Antananariovo kosa nanokatra ny toeram-piasany, toy ny teny Tanjombato sy Ivato. Misy amin'ireo mpiasa amin'izy ireny anefa no monina eto andrenivohitra. «Tsy nisy soratra hoe tsy miasa tato amin'ny fiasanay dia tsy maintsy niasa izahay» , hoy izy ireo. Nambaran'izy ireo anefa fa tombok'andro toy ny andavan'andro ihany ny azy ny ora, omaly, fa tsy tombok'andro fanampiny akory.
Nirina RakotosonDate : 30-01-2009
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MALAGASY
Fitsarana
Mikatona tanteraka ny birao
Nanomboka ny alatsinainy hariva ka hatramin'ny omaly dia nikatona tanteraka ny lapan'ny Fitsarana eny Anosy. Tsy misy miasa ireo mpiasa na dia iray aza. Soratra mivandravandra milaza ny fikatonany no hita mipetaka eo amin'ny varavarana fidirana ao amin'ity lapa ity. Tsy misy mihitsy, araka izany, ny asa mandeha na dia amin'ilay antsoina hoe « tolotrasa faran'ny kely» aza (service minimum).Misedra olana, araka izany, ireo polisy sy zandary izay manohy ny asany andavan'andro. Nambaran' ireto farany mantsy fa ny azy ireo dia mandeha toy ny isan'andro ihany ny asa amin'ireny kaomisaria sy borigadin'ny zandary ireny, na dia misy aza izao fampandrian-tany goavana atrehina izao. Misy fitsinjaran' asa moa eo amin'ireo zandary sy polisy any anivon'ireny biraony avy. Ao ny manao fanakanana ny fanakoron- tanana, misy ny manao famotorana, misy ihany koa ny miasa birao.«Misy foana ny fitoriana apetraky ny olona ary tsy maintsy raisina ireny. Dia ampanantsoina na samborina izay olona voatory ao anatin' izany», hoy izy ireo. Saingy noho ny fitsarana tsy miasa, dia jerena sy dinihina tsara ny fitoriana mipetraka amin'ilay olona voakasiky ny raharaha, ka alefa mody daholo aloha izy ireny raha toa maiva- maivana izany na ahiahy fotsiny. Izay tena ahitana fiampangana goavana no tsy maintsy angatahina ny fanapahan-kevitry ny tompon' andraikitra ao amin'ny Fitsarana ny fihazonana azy na tsia.
Nirina RakotosonDate : 30-01-2009
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RéGION
Mahajanga
Les entreprises se trouvent en difficulté
Outre la crise financière, les entreprises de la région Boeny font face aux problèmes inhérents au foncier. Les investissements se trouvent au point mort.
Le groupement des entreprises privées de Mahajanga (GEPAM) hausse le ton. Ses membres, tous secteurs confondus, cintinuent leur descente en enfer. Les sociétés s’engouffrent de plus en plus dans le marasme, et aucune n’est épargnée. La crise financière fait des victimes chaque jour. Des milliers de foyers sont menacés de famine et de misère.«Nous avons l’impression que les entreprises sont considérées comme des quantités négligeables. La priorité pour les autorités est de s’occuper de ses électeurs, de préserver la paix sociale sans se rendre compte que nos sociétés font vivre des milliers de gens. Il faut aider ces entreprises», constate Bernard Iserentant, Madagascar Country manager de Polo Garments Mahajanga (PGM).De fait, sa société vient de passer par six mois de chômage technique en raison de la crise financière. Mais surtout à cause du litige foncier qui n’a pas été résolu jusqu’à présent, l’opposant aux squatters de Tanambao Sotema, sur sa propriété d’une superficie de 20 000 ha. Faute de garantie immobilière exigée par la banque, la PGM n’a pas pu réaliser son expansion. Les investisseurs étrangers se sont alors désistés. Litige foncier«Le jugement du litige foncier est toujours en instance au niveau du tribunal depuis plus de 45 jours. Les responsables de la région Boeny nous ont toujours signifié que l’expulsion des squatters risque de générer des troubles sociales», déplore le country manager de PGM. « La région devra réfléchir à une solution, ou bien elle devra racheter le terrain pour l’octroyer aux occupants illicites. Notre volonté n’est pas d’expulser les squatters mais de trouver une solution à l’amiable », précise-t-il. Le GEPAM soulève les difficultés auxquelles les membres font face quand ils doivent préparer les papiers administratifs en vue d’un emprunt auprès de la banque. En particulier, un titre foncier leur est nécessaire. Or, ce domaine n’a pas trouvé de solutions jusqu’à maintenant à Mahajanga.Le président par intérim du GEPAM, Nigar Barday, par ailleurs directeur général de la société industrielle du Boina (SIB), dénonce également un abus au niveau des échanges de terrains à Antanimasaja conclus avec la commune en 2006. «Le problème n’a jamais été résolu. J’ai été avisée d’un d’une non continuité de pouvoir au niveau des maires», déplore-t-elle.EncadrésUn groupement dynamiqueLe groupement des entreprises privées de Mahajanga a été créé en 2000. Une quarantaine de sociétés et entreprises multisectorielles en font partie. Le GEPAM assure plus de 7 000 emplois dans divers secteurs tels que l’agriculture, l’industrie de la pêche crevettière et l’aquaculture, l’huilerie, la savonnerie, le textile, l’hôtellerie etc.L’objectif du groupement consiste surtout à acquérir une voix beaucoup plus prépondérante auprès des autorités locales, et de s’unir pour faire une seule force.Le GEPAM prend une grande responsabilité dans la bonne marche de la Chambre de commerce de Mahajanga, les 70% des membres de celle-ci étant issus du groupement. Il s’implique directement au sein du comité régional de lutte contre le travail des enfants, et du comité tripartite (Etat, employeurs et employés).Le GEPAM a aussi permis la création du Service médical interentreprises de Mahajanga (SMIM).Fermeture et chômage technique en cascadeLes conséquences de la crise financière sont très lourdes à Mahajanga. Tour à tour, des sociétés ont dû déposer leurs bilans. Quatre ont fermé définitivement, 16 autres ont déclaré le chômage technique. Six cas de compression de personnel ont également été recensés.Le secteur bois est aussi très affecté avec la fermeture de trois boîtes. La société Maderi bois et construction vient de fermer ses portes le 29 décembre à cause d’un problème de productivité. Toutefois, les cadres de la société sous-traitante intervenant à Antsahanitia ont promis de reclasser le personnel motivé, suite à une entente entre les deux parties. 17 personnes sont concernées par cette situation.Dans le secteur tourisme, le grand Mad’hôtel à Tsaramandroso ambony se trouve aussi en faillite. Il a déposé le bilan à la fin de l’année 2008. Par contre, un autre établissement hôtelier vient de pendre sa crémaillère. Mada hôtel à Mahabibo a été inauguré mardi 20 janvier.En outre, la Boiserie tropicale et la Nouvelle scierie de Mahajanga (Noscime) sont en chômage technique depuis six mois. Cette dernière compte rouvrir en mai. L’Imprimerie de l’Ile, pour sa part, est aussi en arrêt technique pour trois mois. La société Frigomad vient de procéder à deux licenciements.Le secteur crevettier malmené Le secteur crevettier est la première victime de la baisse du pouvoir d’achat qui s’effrite à l’étranger. Aqualma, Somapêche, Aquamas, le Somaqua ainsi que Sogediproma ont déposé une demande de chômage technique depuis l’année dernière. La société Aqualma à Besalampy a arrêté temporairement ses activités. Le bassin est mis à sec depuis le mois d’avril 2008. Plus de 500 employés ont arrêté leur travail malgré eux. Normalement, ils devront reprendre en mars. La Sogediproma a aussi observé un chômage technique pour une durée de trois mois depuis le mois de novembre 2008.Toutes les sociétés de pêche dénoncent également le système selon lequel les marins doivent payer un million ariary pour l’obtention d’un certificat de sécurité de base (STZW). Ceux qui embarquent devront présenter ce fameux certificat.
Vero AndrianarisoaDate : 30-01-2009
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