> Editorial
Rêve d’enfantsamedi 31 janvier 2009, par Valis
Puis-je rêver Papa ?
Puis-je rêver que tout ces problèmes qui m’empêchent de sortir et voir mes amis à Ampasampito soient enfin résolu ?
Voilà déjà une semaine que nous n’avons pas classe et pourtant ce ne sont pas les vacances. Et puis depuis mercredi nous ne mangeons plus de beurre. Et puis maintenant il faut que je repasse mes habits moi-même parce que Marie n’a plus de charbon pour son fer à repasser.
Je commence à m’ennuyer ; je ne peux sortir que dans la cour et dans les environs à cause de ces gens malintentionnés qui ont cambriolé et incendié les magasins. Pourquoi ne les a-t-on pas arrêté ? Ce que je ne comprends pas du tout c’est pourquoi le président ne prend-il pas les mesures contre ces fauteurs de troubles ?
En tout cas, je plains les propriétaires de ces grands magasins qui ont été pillés. Tu n’as pas vu que dans une ruelle, un gamin a joué avec un skateboard sur lequel il ne savait pas monter. Et puis son copain l’a rabroué. Je suis sûre que c’était un des ces articles volés dans un grand magasin.
Dis Papa, puis-je rêver ? À entendre les commentaires à la radio et à lire les journaux, le pays peut-il-s’en sortir ? Car au rythme des crises que vous autres avez vécu, n’est-il pas préférable que je poursuive mes études ailleurs qu’à Madagascar ?
A entendre les grandes personnes en effet, nous autres enfants n’avons pas assez de connaissances. A l’allure toutefois de la vie de la nation, nous risquons, nous qui sommes encore des élèves en ce moment, de n’avoir aucune chance d’acquérir des connaissances comme nous le souhaitons.
J’ai lu dans un journal que le risque d’année blanche plane pour cette année scolaire, est-ce vrai ?
Dis Papa, peux-tu faire quelque chose ? Je ne veux pas demeurer comme ça, déjà que je ne me sens pas très intelligent, et voilà que je ne peux pas convenablement aller au lycée. Comment fait-on pour aller continuer ses études en France ? Je crois que là-bas je peux atteindre mes objectifs et réaliser mes rêves.
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> Economie
Vandalisme à Antananarivo
« Pas de dépôt de déclaration fiscale » demandent les victimessamedi 31 janvier 2009, par Rakotoarilala Ninaivo, Rédaction internet
« Pas de dépôt de déclaration fiscale ni de bilan 2008-2009 suite à la perte des documents ».
Telle a été l’une des demandes faites par le collectif des commerçants locataires des immeubles Suprem Center et CITIC Behoririka. Ces demandes ont été lues et présentées au ministre du commerce de l’industrie hier au Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie à Anosy.
Le ministre Ivohasina Razafimahefa, et le collectif des locataires des stands saccagés à Behoririka, le 26 janvier dernier, se sont rencontrés hier au plan Anosy. L’objet de cette rencontre a été de chercher des solutions aux crises que traversent les commerçants victimes des vandalismes de lundi dernier.
Le plus urgent selon le ministre, c’est le paiement du salaire des employés des commerçants. 500 employés risquent de perdre leur travail au Suprême center, et 205 au CITIC.
80 commerçants ont été touchés par les actes de vandalismes au Suprême center, avec 94 magasins détruits, et 44 commerçants au CITIC, avec 50 magasins détruits.
Subvention pour les salaires
Pour sa part, le ministre Ivohasina Razafimahefa affirme que l’Etat peut payer le salaire de ce mois de 1205 employés, à raison de 250 000 ariary par employé. Le ministre promet aussi de faire des efforts pour sortir les marchandises des commerçants qui se trouvent encore sous douane.
Symboles d’une jeune génération de commerçants malgaches, les commerçants de ces deux centres commerciaux semblent faire l’objet de toute l’attention des politiques. La veille, c’était Andry Rajoelina qui avait visité les lieux, et proposé sous les applaudissements la détaxation pour les commerçants concernés des importations futures, jusqu’à contrevaleur des dommages subis.
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Politique
Rajoelina reçoit tous azimuts
samedi 31 janvier 2009, par Patrick A.
Avant un meeting ce Samedi présenté comme déterminant, Andry Rajoelina a rencontré beaucoup de personnalités. Selon toute vraisemblance, ces rencontres avaient pour but de se présenter dans les meilleures conditions possibles à la rencontre que lui-même et le Président Ravalomanana ont déjà déclaré accepter.
Le maire d’Antananarivo a ainsi reçu à son domicile les Ambassadeurs des Etats-Unis et d’Allemagne, Niels Marquardt et Wolfgang Moser, deux des diplomates les plus actifs dans les tentatives récentes de résolution de crise.
Il a également reçu trois des quatre Chefs du FFKM (Conseil Oeucuménique des Eglises Chrétienne à Madagascar) : les Pasteurs Rasendrahasina Lala, Rakoto Endor Modeste et Monseigneur Ranarivelo.
Monseigneur Odon Razanakolona étant absent du pays, les catholiques n’étaient pas représentés dans cette délégation. Cependant, des évêques conduits par Mgr Fulgence Rabemahafaly, président de la Conférence épiscopale, se sont déplacés à Ambatobe pour exhorter également le maire de la capitale à choisir la voie du dialogue.
Andry Rajoelina a également rencontré des députés indépendants et d’anciens parlementaires du parti TIM. Jean Claude Rakotonirina, président du groupe parlementaire pour la démocratie et le développement, l’a assuré de leur soutien pour la mise en place de la démocratie.
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Ravalomanana en mission de persuasion
samedi 31 janvier 2009, par Valis
Après Antananarivo, le président Marc Ravalomanana a été hier à Toamasina pour constater les dégâts provoqués par les dérives lors du mouvement populaire. Puis il s’est aussitôt envolé pour Toliary et Mahajanga.
Le président entend privilégier la politique de mise en confiance de la population. Il a insisté qu’il veut s’informer des réalités et semble vouloir démontrer que l’Etat peut résoudre rapidement les problèmes de la population et ceux des victimes des actes de brigandage.
A Mahajanga.
Il s’attache à démontrer que l’Etat est présent. Partout où le président a été hier, il n’a pas oublié de donner des consignes aux forces de l’ordre. Manière pour le chef de l’État de confirmer auprès des diverses courroies de transmission dans les régions le récent changement à la tête de la gendarmerie et de l’EMMONAT et le respect de la légalité.
Ivohasina aussi
Pendant ce temps, le ministre de l’économie, Ivohasina Razafimahefa poursuit les rencontres avec les opérateurs dont les activités ont été victimes des actes de vandalisme. Après la rencontre au Zoom Ankorondrano, il a écouté sur site les commerçants à Analakely, à la recherche des meilleurs moyens pour résoudre les problèmes, notamment la crise de produits de première nécessité qui commence à sévir.
Le ministre Ivohasina a saisi l’occasion de cette sortie pour réitérer que des mesures sont déjà en cours d’élaboration au sein de la « Plateforme » dans laquelle les membres du secteur privé sont appelés à siéger. « La Plateforme » se penche sur la stratégie à adopter par secteur d’activité pour rapidement remettre sur pied l’économie qui a été bouleversée par ces actes de vandalisme.
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Politique
Plate-forme de l’opposition
Demande d’une nouvelle République
samedi 31 janvier 2009, par Rakotoarilala Ninaivo, Rédaction internet
« Nous appelons le peuple malgache, tout entier, à œuvrer de manière solidaire pour exiger le départ immédiat des dirigeants actuels et pour mettre en place une nouvelle République ».
Telle est la demande de la plate-forme de l’opposition. Une république réellement démocratique et garante de l’intérêt général selon la qualification de ce plate-forme.
Pour atteindre cet objectif, les membres de ladite plate-forme s’associent au maire de la capitale Andry Rajoelina. Ainsi, ils ont fait une déclaration hier, au Carlton Anosy. Une déclaration qui soutient le maire de la capitale dans la mise en place d’une transition. Les membres de la plate-forme de l’opposition affirment avoir pris cette décision suite au communiqué du maire Andry Rajoelina, annonçant la mise en place à court terme d’un régime de transition.
Aussi ont-ils fait la déclaration suivante : « nous soutenons ferment la volonté du maire d’Antananarivo Andry Rajoelina, de diriger le Régime de Transition. Nous donnons mandat à Andry Rajoelina de mener, en notre nom, toute discussion utile à la mise en place du dit Régime de Transition ».
La plate-forme de l’opposition, représentée par Jean Lahiniriko et Marson Evariste, Alain Ramaroson, ou encore Pierre Houlder, souligne l’importance du caractère provisoire de la transition. Leur principal objectif est l’entrée dans une nouvelle République, la quatrième.
Cette plate-forme semble donc surenchérir par rapport aux positions jusqu’ici exprimées par Andry Rajoelina. Celui-ci a en effet seulement évoqué un gouvernement de transition, sans bouleversement de la structure des institutions.
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Politique
Crise politique
Les anciens détenus politiques menacent
samedi 31 janvier 2009, par Rakotoarilala Ninaivo
L’association des détenus politiques de Madagascar ou APDM menace l’Etat de déclencher une crise politique si leur demande n’obtient pas de réponse positive avant le 13 février prochain.
L’APDM regroupe les détenus politiques issus du camp du Didier Ratsiraka durant les crises de 2002.
Ils réclament des comptes au régime actuel. Ils exigent l’application de la Loi à ceux qui les ont persécutés durant les crises de 2002, la restitutions des biens qui leurs ont été dérobés à cette époque, l’octroi de dommages et intérêts par le régime actuel, le rapatriement des exilés de France, l’arrestation de l’auteur du décès de Ravolomaso et l’institution d’un gouvernement d’union nationale, avec une deuxième conférence nationale.
Les membres de l’APD qualifient la nouvelle émeute de « loi démocratique ». Ils l’appliqueront si le régime ne fait rien avant 13 février 2009. Ainsi, si les dirigeants actuels donnaient une réponse négative, ou ne donnaient aucune réponse, les membres de l’APDM les jugeraient sur la place de la démocratie, et leur appliqueraient une « loi démocratique ».
Ils affirment aussi vouloir faire sortir de force tous les détenus politiques de leur prison si l’État ne le fait pas.
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> Politique
À la recherche de la démocratie
samedi 31 janvier 2009, par Valis
Hier des groupes de personnes en petit nombre ont timidement exprimé leur opinion sur la place publique. Ce sont des jeunes, politisés ou non, des étudiants et des opérateurs économiques, sans doute évoluant dans le petit commerce. Ils ont exhibé des banderoles qui dénoncent la grève et demandent la reprise des classes et la reprise des activités économiques.
Leur manifestation s’est déroulée dans le calme sans dénigrer ni décrier le mouvement conduit par Andry Rajoelina.
Aller au fond des choses
L’ampleur du rassemblement de lundi dernier (26 janvier 2008) sur la Place 13 Mai interpelle et oblige plus d’un à sortir de son silence. Il en était ainsi d’un ancien ministre des Finances de ce régime.
Se mettant au dessus des débordements, il rejoint les réflexions de l’évêque d’Ambanja, qui s’est attardé et a attiré l’attention de tous sur le fond du problème qui est d’ordre économique, sociale et politique. Le secrétaire général du parti démocrate libéral, le MFM, a lui aussi insisté sur cet aspect du mouvement populaire.
Selon l’ancien ministre des Finances, l’heure n’est pas à la prise de position, ni à être partisan, mais à la recherche de solution durable. L’évêque d’Ambanja pour sa part affirme que c’est l’heure pour tous les dirigeants de se pencher sérieusement sur le sort des populations en situation de précarité, que cela soit sur le plan économique que sur le plan social.
Comme les deux autres personnalités, le secrétaire général du MFM ne dit pas non à la prise en considération de tout qui va à l’encontre des aspirations profondes de la population qui réclame des changements. Toutefois, en tant que parti démocrate libéral, il n’admet pas la démocratie directe, c’est-à-dire la prise du pouvoir sans passer par les urnes. D’ailleurs cet avis semble partagé par les des deux autres personnalités si nous avons bien compris l’ensemble de leurs propos.
En tout cas, ces personnalités ont insisté sur le respect dû aux minorités et apparemment celles-ci commencent à se faire entendre malgré les tons et la force de la population agissante.
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> Politique
Quels enseignements tirer de la présente crise politique ?
samedi 31 janvier 2009, par Ndimby A.
Près d’une centaine de morts, des dizaines de magasins et centres commerciaux pillés et vandalisés, 10.000 chômeurs, des milliards d’ariary de pertes, et une situation d’insécurité et d’instabilité dont on ne voit pas encore la fin.
La crise n’est pas encore finie, mais le bilan est déjà lourd. Toutes les parties en présence devraient faire une introspection honnête, car tous portent une part de responsabilité.
Marc Ravalomanana : il accumule les provocations
Aveuglé par des sentiments d’impunité et d’omnipotence, le Président de la République Marc Ravalomanana n’a pas cessé d’accumuler des erreurs politiques. L’achat de l’avion présidentiel pour 60 millions de dollars dans un contexte de grogne politique nationale et d’incertitude économique mondiale, aura été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
De plus, en faisant d’Andry Rajoelina un martyr, il s’est mis à dos une personnalité à la forte popularité à Antananarivo, ce qui était non seulement inconscient, mais surtout inutile car l’âge du maire de la Capitale n’en faisait pas un rival potentiel pour 2012. Depuis le début des mouvements de rue, les erreurs de Marc Ravalomanana se sont aggravées avec la fermeture de Viva Radio, jusqu’à la confiscation de l’émetteur d’Ambohimitsimbina par un commando.
Andry Rajoelina : il a affaibli l’autorité de l’État
Alors que Andry Rajoelina revendiquait un caractère pacifique à son mouvement, les événements depuis lundi lui ont donné tort.
Bien entendu, les scènes de pillage sont organisées, et certainement par aucune des deux parties en présence. Le Maire d’Antananarivo s’est exprimé à plusieurs reprises pour expliquer qu’il n’était pour rien dans ces scènes de désolation. Toutefois, en engageant un mouvement de contestation, il a fragilisé l’Etat et donc créé la brèche dans laquelle les casseurs se sont engouffrés, profitant de la déliquescence actuelle de l’autorité publique.
Si beaucoup de ses revendications sont légitimes et fondées, la voie que Andry Rajoelina a utilisée a créé un contexte qui a contribué à affaiblir la capacité de l’Etat à maintenir l’ordre et la sécurité. Dimanche dernier, les animateurs et les auditeurs de Viva Radio ont d’ailleurs agité la menace de représailles contre les domiciles des ministres et de leurs familles en cas de répression par le pouvoir. On connaît la suite de l’histoire : qui sème le vent, récolte la tempête.
Reste donc à espérer que le constat de responsabilité partagée encourage les deux protagnistes à s’unir pour limiter les dégats. C’est peut-être le moment de montrer une stature d’homme d’Etat, qui de part et d’autre reste peut-être à prouver si l’on considère la situation dans laquelle le pays se trouve aujourd’hui.
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