Google rejoint le club très select des actions à plus de 1 000 dollars
Le géant américain, lorsqu'il s'était
introduit en Bourse en 2004, à 85 dollars le titre, voulait rester
accessible aux petits porteurs
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Le chiffre claque.
Vendredi 18 octobre, l'action Google a franchi pour la première fois de
son histoire le seuil des 1 000 dollars au Nasdaq, la Bourse des valeurs
technologiques de New York et a terminé la séance à 1 011, 4 dollars.
Si Larry Page, patron et fondateur de l'entreprise
californienne, ne fait pas encore de l'ombre à Warren Buffet et sa
société Berkshire Hathaway, dont l'action vaut plus de 175 000 dollars,
il intègre un club select avec son action à 1 000 dollars l'unité.
Dans cette course, où Google a été devancé en septembre par
le voyagiste en ligne Priceline.com et par le producteur de dindes
Seabord. corp, le moteur de recherche devance néanmoins Apple, à qui le
graal semblait promis il y a encore quelques mois.
En France, les valeurs les plus coûteuses - comme la
Compagnie du Cambodge, dont l'action vaut 7 400 euros, ou la Financière
Moncey, qui s'échange 5 131 euros - ne sont pas très connues du grand
public. Et ne sont pas inscrites au CAC 40 de Paris, où aucune valeur ne
vaut plus de 200 euros.
Pour Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse, le franchissement par Google de la barre des 1 000 dollars est " purement symbolique ".
En résumé, il vaut mieux posséder une action du géant américain de
l'Internet que 1 000 actions à 1 euro d'une entreprise en pleine
déconfiture. La hausse du cours vendredi (+ 13,8 % traduit selon cet
expert le sentiment qu'ont les marchés " que l'histoire de Google n'est pas terminée ".
C'est essentiellement la bonne tenue de ses résultats du
troisième trimestre qui a fait flamber le titre Google. Le moteur de
recherche a publié un résultat net en hausse de 36 %, à presque 3
milliards de dollars (2,19 milliards d'euros). Une performance digne
d'une start-up, alors que le groupe vient de fêter ses quinze ans.
Trimestre après trimestre, Google prouve qu'il continue
d'être prééminent sur la publicité en ligne - de loin, sa première
source de revenus. Et qu'il est en train de réussir sa révolution vers
le mobile. Né, à la fin des années 1990, en pleine ère du PC, il est
devenu, ces dernières années, aussi incontournable sur les écrans des
mobiles, tablettes et surtout smartphones.
Au troisième trimestre 2013, il a ainsi enregistré une
hausse de 26 % des " clics " sur les publicités qu'il commercialise,
notamment grâce aux réclames commercialisées par le géant du Web sur les
téléphones. Quant à son système d'exploitation pour mobiles, Android,
il équipe désormais plus d'un milliard de terminaux sur la planète...
Ces derniers mois, dans un environnement redevenu favorable aux
investissements en actions, le titre Google est devenu un des "
chouchous " de la Bourse.
L'action vole la vedette à Apple " Même à 1 000 dollars l'action, le titre a du potentiel. Aujourd'hui, on ne voit pas ce qui pourrait arrêter Google ", abonde Christian Parisot, directeur de recherche chez Aurel BGC.
Google vole la vedette à Apple. Jusqu'en 2012, le cours du
concepteur de l'iPhone et de l'iPad collectionnait les records. En terme
de capitalisation, Apple continue malgré tout à damer le pion à Google :
462 milliards de dollars pour le premier, contre 362 milliards pour le
second.
Au-delà du symbole et de l'anecdote, le niveau atteint par
le titre Google pose la question de la liquidité du titre. Selon
Virginie Lazès, directrice associée chez Bryan Garnier, les dirigeants
de Google " devraient à terme procéder à une scission de l'action. A
un tel niveau, c'est perturbant pour le trading. c'est un peu comme
faire de la danse avec des chaussures de ski... ".
Une division du cours du titre serait également plus
conforme aux discours tenus par Google lors de l'introduction en Bourse,
le 18 août 2004, à 85 dollars : le groupe souhaitait en effet
s'adresser aussi aux petits porteurs et pas seulement aux investisseurs
financiers. " Cela éviterait également que le discours ambiant autour de la société tourne autour de la cherté de l'action ", analyse M. Murail.
Cécile Ducourtieux et Anne Eveno
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