» Notes du passé »
Origine très controversée des Malgaches
Parlant
du peuplement de Madagascar, le chercheur Jean Poirier (Bulletin de
Madagascar, décembre 1966) insiste sur le milieu naturel qui accueille
les Proto-Malgaches et qui ressemble à celui qu’ils ont quitté. Il
s’étend sur les forêts qui commencent à disparaître avec l’apparition de
l’homme, sur le climat divisé en deux saisons séparées par de courtes
transitions…
Les migrants s’installent sur la côte orientale sans pénétrer profondément à l’intérieur des terres et vivent en économie fermée aux dépens de la forêt qui se transforme peu à peu. « D’immenses régions de l’île sont donc restées pratiquement désertes pendant la majeure partie de l’histoire malgache. » Quand les Européens la découvrent, elle est très inégalement occupée.
Des hypothèses « très divergentes » sont émises concernant l’arrivée des premières migrations humaines dans la Grande île. Grandidier fait venir les Malgaches de l’Inde et de Malacca. Les populations négroïdes de ces pays, fuyant des envahisseurs d’origine mongolique et caucasique, se seraient dispersées dans l’océan Indien. Dès lors, « il serait tout naturel qu’une branche se fût portée dans l’Ouest, pendant que d’autres allaient à l’Est, fuyant toutes l’invasion touranienne et aryenne qui eut lieu plus de 2 500 ans avant Jésus-Christ » (Ethnographie de Madagascar, Grandidier). Rakoto-Ratsimamanga se place dans la même perspective en préparant sa thèse de médecine sur le thème Tache pigmentaire et héréditaire et origines des Malgaches (Paris, 1940).
Au contraire, Deniker citant Ferrand, estime que les premières arrivées d’Indonésiens partis de Sumatra, se placent au IIIe ou au
IVe siècle de notre ère. Bien plus, selon lui, « la plus importante est celle des Javanais vers 1555 »
( Les races et les peuples de la terre ).
G. Julien, « avec l’autorité qui s’attache à son opinion », fait venir d’Afrique les premiers habitants de l’île. « Fait hors de discussion, c’est la permanence des immigrations africaines vers Madagascar et cela, depuis les temps les plus reculés… À certaines époques, elles revêtirent le caractère de véritables invasions. » Et de conclure :
« Madagascar n’était pas une île déserte quand y débarquèrent les premières migrations orientales… les populations qui s’y trouvaient, devaient être d’origine africaine en majorité. »
Ce que contredit une fois de plus Jean Poirier (lire précédente Note). « Si effectivement les migrations indo-malaises- et non malayo-polynésiennes- trouvèrent des hommes en abordant à Madagascar, ces hommes n’étaient vraisemblablement pas des Noirs : l’élément négroïde malgache est venu postérieurement, et les auteurs récents semblent s’accorder à en trouver l’origine à la fois en Afrique et en Mélanésie, et de toutes façons, à n’en faire remonter la présence qu’à une époque récente : leur arrivée se situerait au cours du
XIe millénaire de notre ère. »
Sur ce sujet très controversé, Jean Poirier cite également L’origine des Malgaches de Louis Mollet, dans Civilisation malgache, n°1, 1964 ; et De l’origine des Malgaches de Jean Valette, dans les Annales de l’université de Madagascar, série Taloha.
L’auteur résume enfin par six périodes les phases de migrations essentielles : le substrat pré-indonésien, les Vazimba, les proto-Malgaches indonésiens, les éléments africains en contact avec ces derniers, les nouvelles vagues indonésiennes qui amènent une couche ethnique différente de celles déjà installées, la période entre l’arrivée des Proto-Malgaches et les expéditions des Portugais.
« Ces éléments se sont fondus dans l’ensemble culturel malgache : ils ont été, peut-on dire, malgachisés, c’est-à-dire intégrés au fonds commun des mœurs, des comportements, des genres de vie et des modes de penser. »
Les migrants s’installent sur la côte orientale sans pénétrer profondément à l’intérieur des terres et vivent en économie fermée aux dépens de la forêt qui se transforme peu à peu. « D’immenses régions de l’île sont donc restées pratiquement désertes pendant la majeure partie de l’histoire malgache. » Quand les Européens la découvrent, elle est très inégalement occupée.
Des hypothèses « très divergentes » sont émises concernant l’arrivée des premières migrations humaines dans la Grande île. Grandidier fait venir les Malgaches de l’Inde et de Malacca. Les populations négroïdes de ces pays, fuyant des envahisseurs d’origine mongolique et caucasique, se seraient dispersées dans l’océan Indien. Dès lors, « il serait tout naturel qu’une branche se fût portée dans l’Ouest, pendant que d’autres allaient à l’Est, fuyant toutes l’invasion touranienne et aryenne qui eut lieu plus de 2 500 ans avant Jésus-Christ » (Ethnographie de Madagascar, Grandidier). Rakoto-Ratsimamanga se place dans la même perspective en préparant sa thèse de médecine sur le thème Tache pigmentaire et héréditaire et origines des Malgaches (Paris, 1940).
Au contraire, Deniker citant Ferrand, estime que les premières arrivées d’Indonésiens partis de Sumatra, se placent au IIIe ou au
IVe siècle de notre ère. Bien plus, selon lui, « la plus importante est celle des Javanais vers 1555 »
( Les races et les peuples de la terre ).
G. Julien, « avec l’autorité qui s’attache à son opinion », fait venir d’Afrique les premiers habitants de l’île. « Fait hors de discussion, c’est la permanence des immigrations africaines vers Madagascar et cela, depuis les temps les plus reculés… À certaines époques, elles revêtirent le caractère de véritables invasions. » Et de conclure :
« Madagascar n’était pas une île déserte quand y débarquèrent les premières migrations orientales… les populations qui s’y trouvaient, devaient être d’origine africaine en majorité. »
Ce que contredit une fois de plus Jean Poirier (lire précédente Note). « Si effectivement les migrations indo-malaises- et non malayo-polynésiennes- trouvèrent des hommes en abordant à Madagascar, ces hommes n’étaient vraisemblablement pas des Noirs : l’élément négroïde malgache est venu postérieurement, et les auteurs récents semblent s’accorder à en trouver l’origine à la fois en Afrique et en Mélanésie, et de toutes façons, à n’en faire remonter la présence qu’à une époque récente : leur arrivée se situerait au cours du
XIe millénaire de notre ère. »
Sur ce sujet très controversé, Jean Poirier cite également L’origine des Malgaches de Louis Mollet, dans Civilisation malgache, n°1, 1964 ; et De l’origine des Malgaches de Jean Valette, dans les Annales de l’université de Madagascar, série Taloha.
L’auteur résume enfin par six périodes les phases de migrations essentielles : le substrat pré-indonésien, les Vazimba, les proto-Malgaches indonésiens, les éléments africains en contact avec ces derniers, les nouvelles vagues indonésiennes qui amènent une couche ethnique différente de celles déjà installées, la période entre l’arrivée des Proto-Malgaches et les expéditions des Portugais.
« Ces éléments se sont fondus dans l’ensemble culturel malgache : ils ont été, peut-on dire, malgachisés, c’est-à-dire intégrés au fonds commun des mœurs, des comportements, des genres de vie et des modes de penser. »
Pela Ravalitera
Lundi 25 novembre 2013
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