vendredi 30 janvier 2009

LA VERITE 30/0°1/09

Crise politique - Limogeages et terrain

Vendredi, 30 Janvier 2009 00:00 Hery Mampionona ; Maka Alphonse

En entendant le grand meeting de demain sur la Place du 13 mai, les antagonistes de la crise politique actuelle ont déployé hier des opérations sur le terrain dans le but de charmer la population. Ainsi, le ministre de l’Economie, Ivohasina Razafimahefa, a été à Ankorondrano pour constater de visu les graves dégâts occasionnés lors des casses et pillages de lundi dernier.
Tandis que le Maire de la Capitale, Andry Rajoelina, a été à Behoririka pour la même mission. Tous deux ont été unanimes à déplorer ces actes de vandalisme et ont promis d’aider les malheureuses victimes. En parallèle, le président de la République, lors du conseil des ministres d’hier, a ressorti son « arme » fatale pour limoger le commandant en chef de la Gendarmerie nationale, les deux adjoints et le coordonnat général de celui-ci. Les motifs de tels décrets d’éviction n’ont pas été rendus publics. En tout cas, ceux-ci semblent avoir jeté le doute, sinon le mécontentement, dans les rangs des « béret noirs ».Au conseil des ministres où le chef de l’Etat a également manifesté sa satisfaction sur la réouverture de la Tvm et de la Rnm. Lui qui n’a de même pas manquer d’inviter les membres du gouvernement à déployer les efforts utiles et nécessaires pour que la pénurie des produits de première nécessité ne frappe pas la ville d’Antananarivo.En face, des groupes de personnes, notamment celui dirigé par Benjamin Radavidson, le Ffkm et les bailleurs de fonds traditionnels ont réitéré hier leur vœu de voir Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina s’asseoir autour d’une table pour dénouer cette crise politique.
Après les actes de vandalisme et de pillageAndry Rajoelina et Ivohasina Razafimahefa sur place
Après les actes de vandalisme et de pillage qui ont ravagé la Capitale, le maire d’Antananarivo Andry Rajoelina et le ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie Ivohasina Razafimahefa sont descendus sur le terrain. Ces deux hommes politiques ont rencontré les sinistrés en vue d’apporter leur soutien et de les rassurer. Le premier était à Suprême Center, l’un des magasins spécialisés en vente de matériels électroniques et informatiques, lequel a été totalement vidé par les pilleurs. L’actuel maire d’Antananarivo a proposé aux victimes de détaxer toutes les marchandises importées durant une période bien déterminée pour que ces derniers puissent redémarrer leurs activités. Il a également déclaré « qu’une résolution ferme et définitive sera prise ce samedi à la Place du 13 mai », tout en rassurant ses partisans qu’il « combattrait jusqu’à la victoire finale ». Quant au ministre Ivohasina Razafimahefa, il était au centre commercial Zital à Ankorondrano où une trentaine de magasins ont été pillés et incendiés et dont les pertes s’élèvent à plusieurs milliards d’ariary. Ce membre du gouvernement a aussi rassuré les opérateurs que des mesures concrètes seront prises. Du coup, il a annoncé la tenue d’une réunion entre les victimes et les représentants de l’Etat dès ce jour à l’immeuble Plan à Anosy. L’occasion a été saisie par M. Razafimahefa pour lancer un appel aux journalistes et aux simples citoyens afin de cesser de véhiculer des informations sur la haine des opérateurs étrangers. Toutefois, le ministre n’a pas précisé l’organe de presse incriminé. « Les investisseurs tant étrangers que nationaux ainsi que leurs biens sont sécurisés », a rassuré le ministre de l’Economie. Quelques victimes auraient souhaité que cette sécurisation fût appliquée lundi dernier. En sa qualité de ministre du Commerce, il a rassuré les consommateurs que les produits de première nécessité seront bientôt sur le marché. « Rien à craindre, le gouvernement va prendre ses responsabilités », a-t-il précisé.
A.Maka
Benjamin Radavidson entre en jeu
Benjamin Radavidson Andriamparany, ex-ministre des Finances et du Budget et ex-ministre de l’Education nationale, vient de sortir de son mutisme pour entrer en jeu dans la crise politique qui mine actuellement le pays. Ainsi, entouré de personnalités qui épousent la même vision que lui, il propose la mise en place d’une force de proposition neutre pour inviter Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina à s’asseoir autour d’une table. En effet, Benjamin Radavidson croit dur comme fer que « la crise actuelle interpelle tous les Malgaches car c’est une affaire de tout citoyen ». A ce titre, il estime qu’il faut « cesser dorénavant de ramener la situation à un problème entre le président de la République et le Maire d’Antananarivo ; reconnaître qu’il y a des revendications et des messages forts par une large partie de la population ; reconnaître que, suite à la crise politique actuelle, l’économie dégénère rapidement ; reconnaître le danger d’une population qui veut se faire justice elle-même ; reconnaître que la solution de la crise doit provenir des Malgaches ».En tout cas, l’ex-membre du gouvernement Rabemananjara a établi ce qu’il qualifie d’ « objectif urgent » à atteindre : « proposer aux deux parties les grandes lignes d’une solution de sortie de crise pouvant servir de base de discussions concrètes ». Pour ce faire, il a déjà esquissé le plan d’actions à suivre : « mise en place d’une force de proposition neutre incluant les élites et intellectuels, les notables et les sages, le milieu confessionnel, les forces militaires et le secteur privé ; présentation d’une feuille de route/timing ; discussions avec les deux parties ; définition claire du rôle de chaque entité et mise en place du système de contrôle pour que les éventuels accords soient respectés par toutes les parties ». Bref, Benjamin Radavidson et les siens attendent la suite que l’une et l’autre partie pourraient donner à cette proposition de médiation malgache. Remarquons qu’il a clairement précisé que, « la crise actuelle étant entre Malgaches, il appartient aux Malgaches de contribuer à son dénouement ».
Limogeage du commandant de la gendarmerieUne sanction !
Quelques heures seulement après la déclaration du Président Marc Ravalomanana, lors de sa visite dans les locaux des chaînes publiques à Anosy, la sanction vient d’être tombée. Les quatre hauts responsables de la gendarmerie ont été remerciés au cours du conseil des ministres d’hier. Désormais c’est le général Pily Gilbain qui prend la rêne de la gendarmerie nationale en remplacement au général Lucien Raharijaona. L’ancien directeur général du Cis (Central Intelligency service), le général Randrianazara est devenu numéro deux et le colonel Raolijaona Rakotoniaina assure la fonction de deuxième adjoint de la gendarmerie, tandis que le poste du coordonnateur général est confié au colonel Faly Andriamampiadana.Tout laisse à penser que le limogeage des têtes pensantes de la gendarmerie nationale apparaît comme une sanction sévère suite aux émeutes et pillages qui ont secoué l’ensemble de l’Ile. Car, c’est le responsable de l’Emmo/nat qui a été limogé. Ils seront parmi les responsables faisant l’objet de mandat d’arrêt, selon les déclarations présidentielles ? La tâche de l’ancien commandant de la circonscription régionale de Mahajanga sera délicate. Sûrement les autres bérets noirs auront leurs mots à dire sur cette décision du conseil des ministres.
Imbroglio total
Plus les autorités étatiques s’efforcent d’occuper le terrain médiatique pour essayer de se persuader (ou de persuader l’opinion, tant nationale qu’internationale) du « contrôle de la situation » de leur part, plus la confusion s’installe. A l’heure actuelle, l’on ne sait plus, après les journées chaudes de début de semaine, qui pourrait être à l’origine du calme (avant la tempête ?) qui prévaut actuellement ? La réalité – incontestable - est que, ce n’est qu’après l’apparition télévisuelle de l’Emmo-reg avec le maire d’Antananarivo Renivohitra, Andry Rajoelina, de mardi dernier, que le pouvoir central se décide à sortir de son silence pour expliquer son attitude dans la gestion de la crise actuelle, notamment en ce qui concerne l’apparente « anarchie » qui a prévalu dans la Capitale lundi et mardi dernier. Et là, l’on ne sait plus qui croire lorsque le président de la République et le préfet de police d’Antananarivo Renivohitra, deux personnalités censées toutes deux représenter le pouvoir central, se contredisent dans leurs déclarations respectives. Ordre et contrordre ? Car lorsque, aux micros de médias étrangers, Marc Ravalomanana avait déclaré, avec une fierté non feinte (!), que c’était lui qui avait ordonné aux forces de l’ordre de s’abstenir d’intervenir lors des échauffourées de lundi (!!), on ne peut qu’être dubitatif. En effet, d’une part, il faut signaler que c’est le même chef de l’Etat qui, la veille, et dans un ton très ferme, avait ordonné (« baiko no omeko ») au premier ministre de « rétablir l’ordre ». D’autre part, le préfet de police, un représentant de l’Etat (donc du même Marc Ravalomanana), quant à lui, déclare qu’il avait bien réquisitionné les forces de l’ordre et que ces dernières, le même lundi, avaient bien répondu à sa sollicitation en ayant été présentes sur les lieux des troubles. Dès lors, entre ces deux déclarations contradictoires, et toutes deux de la part du pouvoir central, qui croire ? La réalité a été que, lundi dernier, les forces de l’ordre ont été totalement invisibles. Les pillages en règle dont ont été victimes différents centres de commerce en sont les preuves. En d’autres termes la question est la suivante : les hommes en uniforme ont-ils été - comme on l’a constaté - totalement absents sur les lieux des échauffourées lundi dernier suivant les ordres du président de la République comme ce dernier l’affirme ? Ou est-ce qu’ils étaient bel et bien sur place, selon les dires du préfet de police sur les ondes d’une station privée et ce, suite à sa réquisition, comme il l’a déclaré ? Et surtout, dans ce dernier cas, pourquoi ils ne sont pas intervenus ? Devant ces deux réponses contradictoires, et de la part d’une même partie, on ne peut que conclure que, même au niveau de l’Etat central, on ne sait plus à quel « saint » se vouer… Qui croire ?
Hery MampiononaLe Ffkm et la Communauté internationale Chez Marc Ravalomanana
Le dialogue est désormais amorcé. Deux importantes délégations ont été reçues par le Président de la République Marc Ravalomanana hier après-midi au palais d’Etat d’Iavoloha. Tout d’abord, une délégation de la fédération des églises chrétiennes (Ffkm), composée du docteur Rakoto Endor Modeste, du Président de la Fjkm, le Pasteur Lala Rasendrahasina, du Vicaire général de l’église anglicane, Berry Rakotoarimanana. Ces dirigeants de la Ffkm ont notamment sollicité cette rencontre auprès du Chef de l’Etat, pour lui demander d’établir le dialogue et la discussion entre les deux parties en conflit afin de trouver une issue à la crise. Interrogé par les journalistes sur une éventuelle rencontre avec le maire de la Capitale, le docteur Rakoto Endor Modeste a précisé qu’« on est en attente de la réponse du côté du maire Andry Rajoelina, qui a été également appelé à ce rapprochement ». Louant l’initiative de ces dirigeants de la Ffkm, le Président Ravalomanana, s'est dit prêt au dialogue et aux échanges.
Par ailleurs, à la demande du Président de la République, Marc Ravalomanana, selon les déclarations du Chef de la délégation de la Commission européenne à Madagascar, Jean-Claude Boidin, des représentants de la Communauté internationale à Madagascar ont également rencontré le locataire d’Iavoloha. « Nous sommes venus écouter la version du Président de la République sur la situation et ses préoccupations, et pour lui exprimer les nôtres », a noté M. Boidin, tout en signalant que le numéro un malgache est disposé à entamer ce dialogue et ce rapprochement. Pour l’instant, on ne connaît pas encore la date du rendez-vous avec le maire Andry Rajoelina. Quoi qu’il en soit, l’entretien entre les deux belligérants est déjà engagé. On s’achemine petit à petit vers l’apaisement de la situation. Mais, Andry Rajoelina a promis de faire une déclaration fracassante ce samedi. Wait and see !
Alphonse Maka
Panique à Ambatondrazaka
Panique générale dans la ville d’Ambatondrazaka, hier. Des personnes malintentionnées ont propagé des rumeurs selon lesquelles des camions transportant des fauteurs de troubles sont déjà à proximité de la capitale de l’Alaotra. Des tracts ont été également distribués pour inciter la population à manifester. Les magasins ont fermé leurs portes ainsi que certains établissements scolaires. En fait, il s’agit de manœuvres dilatoires visant à mater toutes manifestations anti-régime.Par ailleurs, certaines personnes ont déjà les yeux rivés sur le silo du groupe Tiko sis à Vohidiala, à une vingtaine de kilomètres d’Ambatondrazaka, mais des hommes armés ont été déployés sur les lieux afin d’éviter des actes de vandalisme.

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Tanjombato - Nirefotra indray ny basy
Vendredi, 30 Janvier 2009 00:00 Willys F.

Nipoaka indray ny basy teny Tanjombato omaly tamin’ny 11 ora antoandro. Nirongatra teny an-toerana saika handroba ireo andian-dehilahy 40 isa. Araka ny vaovao azo dia nobahanan’izy ireo tamin’ny fiara lehibe iray sisan’ny afo tao amin’ny « Magro » Tanjombato ny arabe. « Tsy fantatray mazava ny trano na tranombarotra saika horobain’izy ireo satria niantso polisy haingana ny mponina teny an-toerana. Noho ny hamaroan’izy ireo angamba no nanaovan’ireo mpitandro filaminana tifi-danitra intelo », hoy ny fitantaran’ny mponina iray teny an-toerana. Raikitra tamin’izany ny fifanenjehana. Araka ny fantatra dia tsy nisy voasambotra fa tafatsoaka avokoa ireto mpandroba ireto. Tsy nisy ihany koa ny naratra sy ny aina nafoy. Mazava araka izany fa tena fandrobana sy fanararaotana iniana atao izao asan-jiolahy izao. Voalaza ihany koa fa tafiditra amin’izao raharaha izao ireo dimy lahy mpanao asa fandrobana mitam-piadiana. Ny alin’ny alatsinainy teo no voatifitry ny polisy teny Marais Masay ny lehiben’izy ireto. Ny faritra Ankadifotsy, Manjakaray, Ambatomainty ary Amboditsiry no tena lasibatr’izy ireo. Tena sahy tokoa ireto jiolahy ireto satria na efa feno mpitandro filaminana andro aman’alina aza ny tanàna, dia mbola mahavita fanafihana amin’ny andro antoandro ihany ry zareo.

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