ZOÀM
«. ['zwam] Jeune chômeur,
prolétaire, jeune homme d'origine
servile,
esclave. Tanora tsy
an'asa, mpitrongy vao homana,
tanora
iva razana, andevo. Syn.
Baomanga, trois fois
six.
Etym.
Sigle désignant un groupe
de jeunes des quartiers
pauvres
de Tananarive, actif au moment de la révolution
étudiante
de mai-juin 1972. Tel qu'il apparaît dans les journaux
de
l'époque, il est
d'abord écrit ZWAM, et expliqué comme
représentant
les mots Zatovo Western
Amical Malagasy "les
jeunes
Western amicaux malgaches", c'est-à-dire plus ou moins
"les
cow-boys". (Discussion de leur rôle politique dans R.
Archer,
1976, notamment p. 152, où la signification originale
du
sigle est d'ailleurs dormée avec une petite variante.) Le
groupe
se donne ensuite un nom plus présentable, éliminant le
côté
ludique au profit d'une définition politique : ce sont alors
les
ZOAM, et l'abréviation est censée se résoudre en Zatovo
Orin'Asa
Malagasy "Jeunes
Malgaches en Quête de Travail".
Il
fournit une part importante du personnel des grandes
manifestations
de rues, et participe à côté des représentants des
étudiants,
des enseignants, des travailleurs et des paysans au
Congrès
national qui marque la fin de période révolutionnaire
(septembre
1972). Recrutés surtout dans les quartiers traditionnellement
"noirs",
c'est-à-dire habités par les descendants des
anciens
esclaves, les ZOAM ont essayé pendant une brève
période
d'ériger en argument politique la lutte contre la discrimination
dont
sont victimes les descendants d'esclaves, en particulier
dans
l'accès à l'école et aux emplois. Mais cette tentative
de
revendiquer et d'afficher (à l'américaine - finalement le
terme
de Western n'était
peut-être pas si dénué de sens
politique...)
une légitimité historique et morale de victimes de
la
discrimination n'a guère réussi, et le mot a vite été retourné
par
leurs adversaires en terme de mépris, et de stigmatisation
raciale,
d'où le dernier sens, devenu actuellement (fin des
armées
1990) le sens courant. Cf. aussi jomaka.
BAOMANGA
n.
\° Personne
de souche servile, descendant des anciens
esclaves.
Olona
iva razana, andevo.
Syn.
Trois
fois six, zoam.
2°
Femme
très noire mais très belle. Vehivavy
mainty fa tsara
tarehy.
Etym.
Le
terme est composé de Bao,
nom
de femme, et de
l'adj.
manga,
généralement
traduit par "bleu", mais qui a aussi
les
sens de "foncé, noir, obscur" et de "bon, excellent",
ambiguïté
exploitée ici par les deux acceptions du mot, l'une
jéjorative
et l'autre méliorative. On se souviendra qu'à la fin de
a
monarchie, quand les esclaves issus de la traite illégale avec la
côte
d'Afrique de l'est avaient été hbérés en bloc par un édit
royal,
le nom qui leur avait été attribué était celui de
Zazamanga,
ce
qui peut se comprendre soit comme
TROIS
FOIS SIX De
souche servile, descendant des anciens esclaves.
Andevo,
taranaky ny andevo.
Syn.
Baomanga,
zoam
JOMAKA
n.
['dzumaka]
Voyou, mauvais garçon, jeune, jeune homme.
Jiolahim-boto,
tanora, tovolahy. Syn.
Bandy,
deba, dimbaka, faikany, jiolambany, mabôto,
ninjà.
Etym.
Tous
les témoins rapprochent ce mot de Zoam,
nom
d'une
organisation de jeunes des milieux défavorisés, active au
moment
de la révolution étudiante de 1972, et considérée avec
beaucoup
de méfiance par les autres forces polifiques de
l'époque.
Mais le mot n'est pas aussi marqué que Zoam,
qui
a
fini
par devenir un terme de stigmatisation raciale.
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