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samedi 17 mai 2014
Pierre Le Hir Les cyclones tropicaux gagnent du terrain, au nord comme au sud Le Monde 15/05 // carte Nature Vol 509 mai 2014
Katrina (2005, Louisiane, 1 800 morts), Nargis (2008, Birmanie,
138 000 morts et disparus), Sandy (2012, Antilles et Côte est des
Etats-Unis, 210 morts), Haiyan (2013, Philippines, 8 000 morts et
disparus)… Les cyclones tropicaux – appelés ouragans dans l'Atlantique et
typhons dans le Pacifique – comptent parmi les phénomènes
météorologiques les plus dévastateurs, par les pluies torrentielles et
les violentes rafales (près de 380 km/h pour le typhon Haiyan) qui les
accompagnent. Or, depuis trois décennies, ils atteignent leur pic
d'intensité à des latitudes toujours plus élevées, au nord comme au sud,
mettant en péril des régions qui n'y sont pas préparées. C'est l'alarmant tableau que dresse une étude de climatologues américains, publiée jeudi 15 mai dans la revue Nature.
James Kossin (National Oceanic and Atmospheric Administration, NOAA) et
ses collègues ont compilé les données issues des observations
satellitaires sur la période 1982-2012, pour laquelle existent des
séries de données homogènes. Il en ressort que la latitude où les cyclones tropicaux atteignent
leur intensité maximale, pendant leur parcours et leur cycle de vie, qui
peut durer de quelques jours à quelques semaines, s'est déplacée vers
les pôles. Cela, à raison de 53 km par décennie dans l'hémisphère Nord,
et de 62 km dans l'hémisphère Sud. Soit, au total, un élargissement de
la bande d'impact maximal de 115 km par décennie, l'équivalent d'un
degré de latitude (environ 111 km). « GRAVES CONSÉQUENCES » Cette « migration globale vers les pôles » n'empêche pas des
disparités régionales. Les déplacements les plus marqués sont observés
dans le Pacifique nord et sud ainsi que dans le sud de l'océan Indien.
La tendance est en revanche peu prononcée dans l'Atlantique. Si ce mouvement migratoire se poursuit, préviennent les auteurs, il
pourrait réduire le risque cyclonique dans les régions proches de
l'équateur. A l'inverse, il « pourrait avoir de graves conséquences », en termes de pertes de vies humaines et en dégâts matériels, sur les zones de plus hautes latitudes. «
Cela aura probablement des impacts majeurs, dont l'augmentation des
menaces sur des populations côtières qui n'étaient historiquement pas
sujettes aux cyclones tropicaux », écrit, dans un commentaire, le climatologue australien Hamish Ramsay (université Monash de Melbourne). Ce n'est pas le seul danger. « Les cyclones tropicaux ne sont pas seulement porteurs de catastrophes, explique Fabrice Chauvin, du Centre national de recherches météorologiques (CNRS, Météo France).
Ils apportent aussi une part substantielle de leurs pluies annuelles à
des régions très sèches qui, dans l'hypothèse d'un déplacement vers les
pôles, risqueraient de devenir encore plus arides. » Et de voir leurs ressources en eau potable se tarir, quand d'autres régions seront noyées sous les inondations. Comment expliquer cette extension du domaine des cyclones ? Les
chercheurs établissent une corrélation avec un autre phénomène, appelé «
expansion des tropiques ». Les tropiques du Cancer et du Capricorne,
qui délimitent la ceinture tropicale, n'ont évidemment pas bougé sur le
globe, mais, pour les climatologues, cette zone se définit surtout par
la position de certains courants atmosphériques, qui régissent les
régimes de précipitations et de températures. « Les mesures effectuées depuis trente ans montrent un
élargissement des cellules de Hadley, c'est-à-dire des boucles de
circulation des courants atmosphériques entre l'équateur et les
tropiques », décrit Fabrice Chauvin. Or ce sont ces boucles qui
apportent des précipitations aux zones équatoriales et qui rendent
arides les régions proches des tropiques. SÉCHERESSE Du fait de leur élargissement, la sécheresse pourrait donc croître à
l'avenir dans des territoires situés plus au nord et plus au sud, qu'il
s'agisse du bassin méditerranéen, du sud-ouest des Etats-Unis, du sud de
l'Australie ou de l'Afrique du Sud, tous très peuplés. Reste à élucider les causes de l'expansion des tropiques et, partant,
du déploiement des cyclones. Les scientifiques avancent trois
hypothèses : la hausse des émissions mondiales de gaz à effet de serre,
la diminution de la couche d'ozone stratosphérique, ou l'augmentation de
la pollution atmosphérique par des aérosols. « Ces trois facteurs,
qui jouent sur la distribution verticale et horizontale de la
température et de l'humidité, peuvent expliquer l'élargissement des
cellules de Hadley, commente Fabrice Chauvin. Il faut
poursuivre les recherches, en faisant tourner les modèles climatiques,
pour savoir quel facteur, ou quelle association de facteurs, est
déterminant. » Dans tous les cas, gaz à effet de serre, ozone ou pollution, la responsabilité en revient aux activités humaines.
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