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3 août 2014 | Un " serment d'Hippocrate "... |
Avec l'offensive de Free sur T- Mobile, Wall Street découvre Xavier Niel
Xavier Niel, le fondateur d'Iliad, maison mère de Free, en juin 2013.
CHRISTOPHE MORIN/IP3
New York Correspondance Correspondance Correspondance
La presse américaine salue le culot du patron français mais souligne les risques de l'opération
La presse américaine salue le culot du patron français mais souligne les risques de l'opération
La nouvelle a créé la surprise. Jeudi 31 juillet, Iliad, inconnu aux Etats-Unis, a proposé d'acheter 56,6 % du capital de T-Mobile pour un montant de 15 milliards de dollars (11,2 milliards d'euros). T-Mobile US (38 000 salariés), filiale du groupe allemand Deutsche Telekom, est le quatrième opérateur aux Etats-Unis, avec 50 millions d'abonnés pour un chiffre d'affaires qui a dépassé les 24 milliards de dollars en 2013. Pour mener à bien son opération, Iliad devra d'abord faire face à la concurrence de Sprint, détenu par Softbank, qui lui aussi à des vues sur T-Mobile, avec lequel il voudrait constituer un opérateur capable de rivaliser avec les deux géants du secteur, AT & T et Verizon, qui contrôlent 70 % du marché américain. Plus que l'audace de l'offre d'achat, c'est la personnalité et le parcours de Xavier Niel qui semblent fasciner la presse américaine. Tous les médias soulignent d'abord et avant tout les débuts de sa fortune. " Pour passer de propriétaire d'un service de messagerie pour adultes à l'un des hommes les plus riches de France, Xavier Niel a dû faire quelques paris audacieux ", explique Bloomberg. Le Wall Street Journal remarque son côté " outsider " et raconte une ascension qui lui a permis de se frayer un " chemin jusqu'en haut de l'échelle, dans un pays où une élite très soudée laisse peu de place aux nouveaux arrivants ". Interrogé par le journal, le patron d'Iliad se dit ouvert à d'éventuels partenaires. " Il n'y a pas de discussions formelles avec qui que ce soit à ce stade. Mais il y a des gens avec lesquels nous avons parlé ", a-t-il ajouté. Pour la revue Fortune, M. Niel, " qui n'est pas très connu aux Etats-Unis, est l'une des personnalités du monde des affaires français les plus dynamique et haute en couleur ". Pour le New York Times, il est un " Français ambitieux qui veut briser le couple bien installé Sprint T-Mobile ". Le site spécialisé VentureBeat en parle comme du " Richard Branson français avec des cheveux longs et une attitude rebelle ", en référence au PDG de Virgin, et précise qu'" il faut être un excellent vendeur et avoir un certain culot pour faire avancer cette opération ". On le compare aussi au PDG de T-Mobile, John Legere, avec qui il partage un " casual dress style " et qui, tout comme Free, a opté pour une stratégie de rupture avec une politique de prix agressive. Un marché alléchant Quelle analyse fait Wall Street de l'initiative d'Iliad ? La taille du groupe français ? 50 % plus petit que T-Mobile en Bourse (16 milliards de dollars, contre 25 milliards) ? pourrait calmer les inquiétudes des régulateurs américains qui ne voient pas d'un bon ?il le marché national des télécommunications se réduire à trois gros opérateurs. Mais l'initiative d'Iliad pourrait aussi se heurter à son " manque d'expérience " internationale souligne leWall Street Journal. Iliad doit maintenant convaincre les actionnaires de T-Mobile, dont le premier d'entre eux, Deutsche Telekom, de la pertinence de son offre. Selon Bloomberg, ce dernier lui aurait déjà fait savoir qu'il ne la trouve pas suffisamment compétitive. Le marché américain est très alléchant. Les géants AT & T, Verizon et Sprint y réalisent des marges proches de 50 %. Les factures moyennes par abonné dépassent les 100 dollars par mois. Au-delà des enjeux stratégiques, Wall Street s'attend à un " clash de personnalités " entre deux " self made men ", Xavier Niel et Masayoshi Son, le président de Soft Bank, actionnaire de référence de Sprint. Dirigeant hyperactif, ce dernier ne cache pas qu'il veut que son groupe " grossisse pendant plus de trois cents ans " et devienne " le numéro un mondial dans tous les domaines ". Pour le site PC Mag " Iliad et Softbank ont beaucoup en commun. Ils sont tous les deux dirigés par leurs fondateurs, de grandes gueules, génies du business high-tech, qui ont bouleversé le secteur des télécoms dans leurs pays en cassant les prix et en proposant des politiques favorables aux consommateurs. " Isabelle Piquer |
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