vendredi 18 juillet 2014

L’optimisme de @sligaga ( jeunesse dorée /gavée de Tana ? ) Joël Ruet Yoonyoung Cho et Bienvenue N. Tien


LeMonde2014-07-12Eco
Joël Ruet
est chercheur au Centre national de la recherche
scientifique, rattaché au Centre d’économie de l’université
Paris-Nord et à l’Institut du développement durable
et des relations internationales
(Iddri-Sciences Po)
http://www.iddri.org/Iddri/Equipe/Joel-Ruet

article mentionnant rapport World Bank: Le Monde Eco du 12 juillet
C/C à partir page pdf 
L’optimisme des jeunesses africaines


Chezles économistes, l’Afrique est à la
mode. Ressources naturelles, investissements
étrangers, diffusion des
nouvelles technologies seraient les
moteurs de la croissance promise. Mais il
est moins souvent question de la donnée
peut-être la plus centrale dans l’équation
de l’émergence de l’Afrique: sa jeunesse.
Deux chercheurs de la Banque mondiale,
Yoonyoung Cho et Bienvenue N. Tien,
ont exploré les sources de la croissance de
trente-deux pays subsahariens
(«Sub-Saharan Africa’s
Recent Growth Spurt:an Analysis
of the Sources of Growth »,
Policy
Research Working Paper Series
no 6862
,Banque mondiale).
Productivité des facteurs,accumulation
du capital? Bien sûr. Mais surtout, forte
augmentation de la part de la population
active au sein de la population totale.Et parmi elle,
la jeunesse et son niveau de formation,
qui permettent de valoriser les investissements
et de sortir la population active
de la sphère rurale.A te lpoint que «les perspectives
subsahariennes semblent promet
prometteuses au-
delà de ’impact des seules ressources,
avec une décroissance forte de la fertilité
(…) et la transformation structurelle». Ce
Que disent les chiffres, c’est qu’employer la
jeunesse prime.
Mais plus que l’analyse économétrique
de l’institution de Washington, ce sont les
jeunes Africains qui le disent eux-mêmes,
à travers une vaste enquête d’opinion,
menée auprès de la jeunesse des lycées et
des universités dans quarante-deux des
cinquante-quatre pays du continent
Dépendance
Au-delà des variations liées à la situation économique de te lou tel
pays,elle met
en lumière la variable générationnelle des
accédants à la population active qualifiée.
Leur optimisme est frappant: 90% des
répondants se voient dans l’avenir avecun
niveau de vie notablement meilleur que
celui de leurs parents. La plupart sont
connectés aux médias, et 40% entendent
chercher un emploi dans les technologies
de l’information,le conseil ou l a finance.Ce
qui laisse prévoir que la prochaine révolution
institutionnelle sera la «bancarisation
» de l’Afrique, à laquelle ils veulent
d’autant plus oeuvrer qu’ils y ont intérêt :
75% d’entre eux disent dépendre de leur
famille ou de leurs amis pour réunir un
capital de départ.
Car ces jeunes ont aussi des doléances:
pour 64% d’entre eux, le soutien de leurs
gouvernants est «inférieur à leurs attentes
».Une injonction qu’ont pu entendre les
élites dirigeantes venues les écouter à l’occasion
du premier Sommet des citoyens
qui s’est tenu du 23 au 25mai à Libreville
(Gabon), parallèlement au NewYork Africa
Forum, devenu pour sa part un rendezvous
panafricain incontournable.p
Joël Ruet

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