LeMonde2014-07-12Eco
Joël
Ruet
est
chercheur au Centre national de la recherche
scientifique,
rattaché au Centre d’économie de l’université
Paris-Nord
et à l’Institut du développement durable
et
des relations internationales
(Iddri-Sciences
Po)
http://www.iddri.org/Iddri/Equipe/Joel-Ruet
http://www.iddri.org/Iddri/Equipe/Joel-Ruet
article mentionnant rapport World Bank: Le Monde Eco du 12 juillet
C/C à partir page pdf
L’optimisme
des jeunesses africaines
Chezles
économistes, l’Afrique est à la
mode.
Ressources naturelles, investissements
étrangers,
diffusion des
nouvelles
technologies seraient les
moteurs
de la croissance promise. Mais il
est
moins souvent question de la donnée
peut-être
la plus centrale dans l’équation
de
l’émergence de l’Afrique: sa jeunesse.
Deux
chercheurs de la Banque mondiale,
Yoonyoung
Cho
et Bienvenue
N. Tien,
ont
exploré les sources de la croissance de
trente-deux
pays subsahariens
(«Sub-Saharan
Africa’s
Recent
Growth Spurt:an Analysis
of
the Sources of Growth »,
Policy
Research
Working Paper Series
no
6862
,Banque
mondiale).
Productivité
des facteurs,accumulation
du
capital? Bien sûr. Mais surtout, forte
augmentation
de la part de la population
active
au sein de la population totale.Et parmi elle,
la
jeunesse et son niveau de formation,
qui
permettent de valoriser les investissements
et
de sortir la population active
de
la sphère rurale.A te lpoint que «les
perspectives
subsahariennes
semblent promet
prometteuses
au-
delà
de ’impact des seules ressources,
avec
une décroissance forte de la fertilité
(…)
et
la transformation structurelle».
Ce
Que
disent les chiffres, c’est qu’employer la
jeunesse
prime.
Mais
plus que l’analyse économétrique
de
l’institution de Washington, ce sont les
jeunes
Africains qui le disent eux-mêmes,
à
travers une vaste enquête d’opinion,
menée
auprès de la jeunesse des lycées et
des
universités dans quarante-deux des
cinquante-quatre
pays du continent
Dépendance
Au-delà
des variations liées à la situation économique de te lou tel
pays,elle
met
en
lumière la variable générationnelle des
accédants
à la population active qualifiée.
Leur
optimisme est frappant: 90% des
répondants
se voient dans l’avenir avecun
niveau
de vie notablement meilleur que
celui
de leurs parents. La plupart sont
connectés
aux médias, et 40% entendent
chercher
un emploi dans les technologies
de
l’information,le conseil ou l a finance.Ce
qui
laisse prévoir que la prochaine révolution
institutionnelle
sera la «bancarisation
»
de l’Afrique, à laquelle ils veulent
d’autant
plus oeuvrer qu’ils y ont intérêt :
75%
d’entre eux disent dépendre de leur
famille
ou de leurs amis pour réunir un
capital
de départ.
Car
ces jeunes ont aussi des doléances:
pour
64% d’entre eux, le soutien de leurs
gouvernants
est «inférieur
à leurs attentes
».Une
injonction qu’ont pu entendre les
élites
dirigeantes venues les écouter à l’occasion
du
premier Sommet des citoyens
qui
s’est tenu du 23 au 25mai à Libreville
(Gabon),
parallèlement au NewYork
Africa
Forum,
devenu pour sa part un rendezvous
panafricain
incontournable.p
Joël
Ruet
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