AFFAIRES & RESEAUX/ENTREPRISES
Un long parcours d'obstacles pour Telma
9 octobre 2015
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La société malgache Telecom Malagasy Mobile (Telma Mobile), de l'homme d'affaires français basé à Madagascar
Hassanein Hiridjee, doit encore franchir quelques étapes avant de se
voir définitivement attribuer la seconde licence de téléphonie
comorienne. D'ici le 30 octobre, la société doit s'acquitter auprès de
l'Etat comorien des 7,1 milliards de francs comoriens (14,3 millions €)
proposés dans son offre. Elle doit également constituer une société de
droit comorien avec des partenaires nationaux dans les six prochains
mois. Enfin, ses activités de téléphonie dans l'archipel devront débuter
au plus tard d'ici un an. En cas d'une défaillance éventuelle de Telma,
l'Autorité nationale de régulation des TIC (ANRTIC) pourra
théoriquement se tourner vers le consortium Mauritius Telecom-Orange,
arrivé en deuxième place derrière Telma avec une offre de 3,9 milliards
de francs comoriens (7,8 millions €). La licence a été attribuée à Telma
le 1er octobre (LOI nº1411).
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AFFAIRES & RESEAUX
Le nouveau DG d'Air Madagascar lance ses premières offensives
9 octobre 2015
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Tout juste nommé à la tête d'Air Madagascar,
Gilles Filiatreault a déjà commencé à organiser son plan d'attaque pour
redresser la compagnie aérienne nationale. D'ici la fin du mois, il se
rendra en France, d'abord à Paris puis à Toulouse. Il y prendra langue
avec Air France,
ATR et Airbus avec qui il veut renégocier les partenariats en cours. En
interne, le nouveau directeur général peut compter sur le soutien du
PCA d'Air Madagascar,
Léon Rajaobelina. Toutefois, il pourrait se frotter rapidement à Rado
Rabarilala, le pilote syndicaliste à l'origine du mouvement de grève de
la compagnie en juin et juillet. Ce dernier est pressenti pour devenir
son adjoint et pourrait s'opposer à lui s'il entamait une politique trop
drastique de réduction des coûts.
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AFFAIRES & RESEAUX
Lafarge-Holcim réorganise son organigramme océan Indien
9 octobre 2015
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Le nouvel ensemble cimentier franco-suisse Lafarge-Holcim (LH) réorganise son dispositif dans l'océan Indien sous l’impulsion de cadres de l’ex-Holcim ayant vécu dans cette région. Ainsi, Xavier Blondot, PCA de Lafarge Mayotte, et deux autres administrateurs représentant Marine Cement Ltd (structure suisse portant les investissements de Lafarge dans la région), devraient être remplacés par des hommes de Holcim,
proches de Dominique Drouet (directeur Afrique et OI du nouvel
ensemble), lui-même fin connaisseur de la région car ancien directeur de
Holcim
à La Réunion. Pour asseoir sa nouvelle équipe, Drouet pourra compter
sur Vincent Bouckaert, un de ses anciens collaborateurs et nouveau
directeur régional océan Indien de LH (La Réunion, Maurice, Madagascar, Comores, Mayotte, Seychelles), qui est déjà en poste à La Réunion.
Bouckaert se rendra à
Mayotte à la mi-octobre pour annoncer aux associés de LH Mayotte les
noms des nouveaux représentants de LH qui siègeront au conseil
d’administration de la filiale mahoraise, ainsi que celui du nouveau
directeur local. Le directeur Mayotte/Comores Brice Houeto, qui a perdu
plusieurs de ses appuis à Zurich, devrait logiquement être remplacé.
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POLITIQUE & POUVOIRS
Le ministre de la défense veut radier les officiers fantômes
9 octobre 2015
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Le ministre de la
défense, le général Dominique Rakotozafy, s'est rendu deux fois en
France en septembre afin d'enquêter sur les activités d'officiers
malgaches des forces armées résidant dans l'Hexagone. Il recherche
notamment ceux qui bénéficient toujours d'une rémunération mensuelle
alors qu'ils ne résident plus à Madagascar et qu'il estime au
nombre d'une trentaine. Le ministre souhaite publier prochainement un
arrêté les radiant des forces armées malgaches.
---------------POLITIQUE & POUVOIRS
Jeu de dupes entre le président Hery et Ravalomanana
642 mots
11 septembre 2015
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Depuis son retour en
octobre 2014 sur la Grande Île après cinq ans d'exil en Afrique du Sud,
l'ancien président Marc Ravalomanana ne fait pas mystère de ses
ambitions : revenir en politique et relancer son groupe industriel Tiko.
Aussi, malgré les relations en apparence cordiales qu'il entretient
avec l'actuel chef de l'Etat Hery Rajaonarimampianina, les deux hommes
sont passés maîtres dans l'art du double langage.
Circonvolutions
politiques - Si son épouse, Lalao Ravalomanana, a remporté l'élection
municipale à Antananarivo le 31 juillet avec 55,96% des suffrages - avec
un taux d'abstention avoisinant les 70% -, les scores de son parti, le
TIM, sur le reste du territoire, ont été bien en deçà de ses attentes.
Le parti a notamment perdu la mairie d'Antsirabe, en général acquise à
sa cause. Et dans la capitale, l'actuel pouvoir a veillé à réduire les
prérogatives du maire en adoptant en avril la loi sur le statut spécial
d'Antananarivo. Le premier édile se voit désormais privé de la mise en
place de grands projets d'urbanisme, dévolus aux ministères concernés,
et ses pouvoirs se limiteront à la gestion des déchets, des impôts
locaux, de la voirie, des transports, etc. Ces dispositions seront
prochainement renforcées par une nouvelle loi sur l'intercommunalité,
actuellement en préparation, qui doit accentuer l'interdépendance entre
communes d'une même périphérie et donc entre leurs maires. Les
Ravalomanana n'auront donc d'autre choix que de collaborer avec les
autorités actuelles s'ils veulent conclure leur mandature par un bilan
positif, et se positionner dans la course à la présidentielle prévue en
2018. Or, malgré leurs rencontres régulières et une bonne entente de
façade, Rajaonarimampianina comme Ravalomanana ne se départissent pas en
coulisses d'une défiance mutuelle. Selon nos informations, ils ont tous
les deux écrit récemment à Robert Mugabe, président de l'Union
africaine, Ravalomanana reprochant à l'actuel régime de le harceler, et
Rajaonarimampianina demandant à l'UA de faire passer la consigne aux
ambassadeurs étrangers à Madagascar de ne plus recevoir l'ancien président.
Bras de fer autour de
Tiko - Entre-temps, Marc Ravalomanana est bien décidé à relancer son
groupe industriel Tiko (agroalimentaire, travaux publics, médias, santé,
etc.). Or, l'actuel chef de l'Etat n'ignore pas que la reprise - et le
succès - de Tiko servirait les intérêts politiques de son rival. Alors
qu'il affichait jusque-là une certaine tolérance à son égard, il ne veut
pas céder sur la question de la régularisation fiscale de Tiko : la
direction générale des impôts réclame au groupe 159 251 142 177 ariary,
soit plus de 49,3 millions € (voir le document), tandis que celui-ci
doit à la Jirama (société nationale d'électricité) 701 063 877 ariary,
soit 224 320 € (voir le détail). Le gouvernement tente aussi de gagner
du temps concernant le terrain où est située Magro, la société de Tiko
spécialisée dans la distribution : Ravalomanana n'a de cesse de réclamer
une reconduction de son bail ( voir les courriers) à la Chambre de
commerce et d'industrie d'Antananarivo (CCIA) qui en est propriétaire.
Celle-ci l'avait expulsé en 2010 pour cause de loyers impayés et lui
réclame 32 080 000 ariary (10 000 €) d'arriérés pour 2009. Si le chef de
l'Etat est réticent, Marc Ravalomanana peut compter sur le soutien de
Rivo Rakotondrasanjy, le vice-président de la CCIA. Parallèlement,
Ravalomanana cherche des investisseurs pour l'aider à redémarrer ses
activités commerciales. Il est en cela assisté par son ami de longue
date, l'ancien ambassadeur Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo. De son
côté, Rajaonarimampianina a déjà marqué un point : Ravalomanana a échoué
en juillet à se faire élire vice-président du syndicat patronal
Fivmpama (LOI nº1407).
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En visite à Paris, le premier ministre zappé par son ambassade
AFFAIRES & RESEAUX
Antsirabe veut attirer des investisseurs marocains
11 septembre 2015
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Mandrindra Andrianjanaka,
chef de la région Vakinankaratra, dont la capitale est Antsirabe, tente
en tant que président de la Chambre de commerce et d'industrie locale
de relancer à tout prix la coopération économique avec le Maroc. Il est
ainsi l'initiateur d'un programme intitulé Stratégie commune Madagascar-Union
des Comores-Maroc 2015-2017, que doit promouvoir la Plateforme
internationale de développement des îles de l'océan Indien. Cette
dernière a été mise en place il y a quelques mois par l'association
française Les Amis de Madagascar et doit être prochainement officialisée.
Mandrindra Andrianjanaka
a notamment profité du séjour en août à l'hôtel des Thermes d'Antsirabe
du banquier Mohamed Rachid de la Banque marocaine du commerce extérieur
(BCME) pour l'entretenir des projets de développement dans la région,
qui pourraient se faire en partenariat avec des investisseurs marocains :
mise en place d'un centre thermal, d'une zone franche, de projets
agricoles… Les liens entre le royaume chérifien et Antsirabe ne sont pas
nouveaux : le roi Mohamed V a vécu dans la ville malgache entre 1954 et
1955 lorsqu'il était en exil.
En visite à Paris, le premier ministre zappé par son ambassade
2 septembre 2015
Arrivé à Paris le 31 août
pour une visite officielle, le premier ministre malgache a un emploi du temps chargé. Pourtant, il n'a pas pu
bénéficier de l'aide de la chargée d'affaires auprès de l'ambassade de Madagascar
en France, Véronique Resaka, pour organiser son séjour. Cette dernière
est mobilisée par la première dame, Voahangy Rajaonarimampianina, aussi
présente à Paris en compagnie de deux de ses proches, Herisoa
Razanadrakoto et Nicole Andrianarivoson.
Toutes deux font partie
de la garde rapprochée du couple présidentiel. La première est
actuellement conseillère spéciale du chef de l'Etat ainsi que présidente
du conseil d'administration de la Société du port à gestion autonome de
Toamasina (SPAT). La seconde, avocate de profession, est la dame de
compagnie de Voahangy Rajaonarimampianina.
Accompagné d'une
délégation comprenant le ministre des finances, Gervais Rakotoarimanana,
et celui de l'environnement, Ralava Beboarimisa, Jean Ravelonarivo doit
assister à un déjeuner d'affaires organisé par le Medef international,
puis s'entretenir avec Jean-Louis Borloo afin de convaincre celui-ci
d'amener sa nouvelle fondation, Energies pour l'Afrique, à travailler à Madagascar.
Il devrait également
rencontrer Annick Girardin, la secrétaire d’Etat chargée du
développement et de la francophonie, afin d'évoquer la conférence COP 21
sur les changements climatiques qui doit se tenir à Paris du 30
novembre au 11 décembre, et à laquelle se rendra le président Hery
Rajaonarimampianina.
Jean Ravelonarivo
clôturera sa visite en France par un entretien, le 5 septembre à
Matignon, avec son homologue Manuel Valls. Il a d'ores et déjà rencontré
le président du Sénat, Gérard Larcher, ainsi que le sénateur des
Français de l'étranger, Richard Yung.
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AFFAIRES & RESEAUX
Les défis qui attendent Symbion Power
28 août 2015
Malgré les critiques, les autorités finalisent un accord avec l'électricien américain pour relancer la production.
La société d'ingénierie
américaine de Paul Hinks, Symbion Power, ne perd pas de temps. Après
avoir conclu début août un protocole d'accord signé avec le secrétaire
général de la présidence, Roger Ralala, sur la réfection de la centrale
fioul de Mandroseza et la mise en place de plusieurs centrales
électriques (180 MW), Symbion a dépêché fin août sur la Grande Île la
directrice des opérations Zelda Weitz, qui y passera les six prochains
mois.
Cette dernière devra
finaliser l'accord de sa société avec le gouvernement et rassurer
l'opinion publique. Symbion subit les critiques de la presse malgache,
elle-même alimentée par la fronde des syndicats de la compagnie
nationale d'électricité Jirama, en grève pour protester contre la
mainmise d'une entreprise étrangère sur la centrale de Mandroseza. Cette
dernière, d'une capacité de 40 MW, ne délivre plus que 5 MW. En
collaboration avec la société finlandaise Wartsila, le constructeur des
groupes de la centrale, Symbion va remettre Mandroseza à neuf dans
l'année qui vient, puis en être l'opérateur pour une durée de vingt ans.
L'électricité produite sera alors vendue à la Jirama au tarif de 0,16
$/kWh, soit moitié moins cher que l'actuel coût de production. Symbion
financera la réfection de la centrale sur fonds propres.
Symbion a pour partenaire local le groupe immobilier Vision Madagascar
(VIMA) de Zouzar Bouka, avec qui la firme américaine va former une
joint-venture sur la Grande Île. Ce rapprochement est facilité par le
fait que Zouzar Bouka est un ancien président de l'American Chamber of Commerce (AmCham) de Madagascar.
Paul Hinks, qui s'est engagé auprès du gouvernement américain à
investir 1,8 milliard $ sur cinq ans dans l'électricité en Afrique, a
rencontré Hery Rajaonarimampianina à deux reprises à Washington. En mai,
il avait effectué une tournée dans l'océan Indien à la tête d'une
délégation composée d'une dizaine d'entreprises américaines pour
rencontrer de nombreux ministres (voir l'article d'Africa Energy
Intelligence, Indigo publications). Symbion a négocié ce protocole
d'accord avec Guy Andriambololo-Nivo, conseiller technique à la
présidence et actuel administrateur de la Jirama. Alors que les
délestages atteignent parfois six heures par jour à Antananarivo, le
secteur électrique est devenu une priorité pour le régime.
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POLITIQUE & POUVOIRS
Les confidences de Didier Ratsiraka s'écoulent comme des petits pains
28 août 2015
Paru aux éditions
Karthala début juillet, le livre d'entretien de l'ancien président
malgache Didier Ratsiraka avec l'historienne française Cécile
Lavrard-Meyer, Didier Ratsiraka - Transition démocratique et pauvreté à Madagascar,
est en rupture de stock et en voie de réimpression. Dans ces entretiens
n'ayant subi aucune coupe de la part de l'auteur, l'ancien chef de
l'Etat livre sa vision de l'histoire malgache et évoque en détail sa
présidence. Il épingle notamment son successeur, Marc Ravalomanana, mais
aussi le rôle de la France dans les crises politiques de la Grande Île.
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POLITIQUE & POUVOIRS
Le premier ministre se rêve en patron de presse
28 août 2015
Le chef du gouvernement
malgache, Jean Ravelonarivo, a approché le journaliste Rocco Rasoanaivo
afin de le convaincre de diriger le groupe de presse qu'il veut créer.
Ce dernier était jusqu'il y a peu directeur de publication du quotidien
La Nation, propriété de Maminiaina Rasolondraibe, le PDG du fonds de
pension Funreco. Le premier ministre a déjà racheté en avril la radio
Radio Feon'ny Vahoaka(RVF), la première station privée du pays créée en
1991 par Alain Ramaroson pour être l'organe de propagande des Forces
vives Rasalama, la coalition formée par Albert Zafy contre le président
de l'époque, Didier Ratsiraka. Cette radio est en essai technique depuis
fin août, après plusieurs années d'absence des ondes. L'actuel premier
ministre, en poste depuis janvier, n'a pas perdu le sens des affaires.
Il était déjà patron de plusieurs entreprises, comme la société
immobilière Entreprise JJ qu'il a créée en 1995, de même qu'Acquazone
GIE Madagascar lancée en 2009 (LOI nº1395).
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L'archevêque Odon s'oppose à la tenue du salon des mines et du pétrole
21 août 2015
L'archevêque
d'Antananarivo, Odon Razanakolona, est fermement opposé à la tenue sur
la Grande Ile, du 23 au 25 septembre, du premier Salon international des
mines et du pétrole de Madagascar (organisé par les autorités
malgaches), qu'il juge "illogique et inappropriée". Début août, il a
ainsi remis à la Conférence des évêques de Madagascar une étude d'une trentaine de pages intitulée "Etat et perspectives du secteur extractif à Madagascar",
dans laquelle il fustige la politique de l'Etat en la matière. Il y
dénonce notamment "une forte corruption des dirigeants malgaches", ainsi
que la délivrance de "faux permis" et des "détournements d’usage". Le
document, qui évoque des pratiques de "faux et usage de faux en écriture
publique, de falsification de document, d’escroquerie et d’abus de
confiance", accable particulièrement l'ancien gouvernement de la
Transition d'Andry Rajoelina (voir l'étude). Ce texte, jusqu'à présent
confidentiel, sera relayé par les médias catholiques du pays.
Lors de la campagne
présidentielle de 2013, Odon Razanakolona avait apporté son soutien à
Hery Rajaonarimampianina, alors ministre des finances du gouvernement de
la Transition et actuel chef de l'Etat.
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Thierry Rakotoarison, nouveau DG d'Air Madagascar
24 juillet 2015
Le nouveau conseil d'administration d'Air Madagascar
nommera le 31 juillet l'un de ses membres, Thierry Rakotoarison,
directeur général. Il remplacera Haja Raelison, poussé à la démission le
8 juillet par les salariés de la compagnie aérienne, en grève depuis le
15 juin (LOI nº1406).
Thierry Rakotoarison, qui
dirige la société ATW Consultants à Antananarivo, est un proche du
président malgache, Hery Rajaonarimampianina. Il avait été son
conseiller lorsque ce dernier était ministre des finances (2009-2013).
Les deux hommes se fréquentent depuis le début des années 90 :
Rakotoarison étudiait alors à l'Institut national des sciences
comptables et de l'administration d'entreprises (INSCAE), dont
Rajaonarimampianina était directeur d'études.
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MMS, filiale de Gallice, sécurise les eaux de l'océan Indien
24 juillet 2015
La société Madagascar
maritime services (MMS), filiale du groupe Gallice Security dirigée par
l'ancien commando de marine français Marc Guillement, élargit son rayon
d'action. Le Libecciu, que Gallice Security a acheté aux douanes
françaises en 2011 et qui se cantonnait pour l'instant à assister des
bateaux en difficulté dans les eaux malgaches, vient d'accomplir une
mission dans les eaux comoriennes. Le 15 juillet, l'ambassadeur des
Comores à Madagascar, l'ancien premier ministre Caabi
El-Yachroutu, a demandé au capitaine du Libecciu, Eric Feldman, d'aller
remorquer un navire de recherche battant pavillon comorien, le Simacom, à
la dérive à 120 milles des côtes d'Anjouan avec 36 personnes à son
bord.
Pour parvenir à un
chiffre d'affaires de 200 000 euros, MMS a dû diversifier son activité
depuis sa création, en 2011. La baisse de la piraterie et des demandes
de protection a contraint la société à mener des actions de lutte contre
le trafic de bois de rose pour le compte (et sur financement) du
gouvernement.
Gallice Security
recherche toujours des financements pour les opérations de MMS auprès
des bailleurs de fonds. Mais ces derniers ne sont pour l'instant pas
prêts à en décaisser, prétextant le manque de stabilité politique à Madagascar.
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Le président cherche un nouveau directeur de cabinet
24 juillet 2015
Le président Hery
Rajaonarimampianina qui doit nommer un nouveau directeur de cabinet,
hésite entre deux de ses proches, Mamy Rajaobelina et Herisoa
Razanadrakoto. Le premier dirige l'équipe - rattachée à la présidence -
chargée de préparer le sommet de l'Organisation internationale de la francophonie
(OIF), prévu en novembre 2016. Il est aussi un proche du premier
ministre, Jean Ravelonarivo (LOI nº1395). Quant à Herisoa Razanadrakoto,
elle fait partie depuis plusieurs années de la garde rapprochée du
président malgache, dont elle est actuellement conseillère spéciale.
Comme La Lettre de l'Océan Indien l'avait annoncé le 25 juin (voir
l'alerte envoyée à nos abonnés), Henry Rabary-Njaka a été limogé de son
poste de directeur de cabinet en même temps que de celui de président du
conseil d'administration d'Air Madagascar.
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Les affaires d'Edgard Razafindravahy ne se portent plus si bien
10 juillet 2015
L'ancien président de la
délégation spéciale (PDS, équivalent du maire) d'Antananarivo, Edgard
Razafindravahy, connaît quelques difficultés dans la gestion de ses
affaires. Ainsi, a-t-il récemment été contraint de liquider l'une des
sociétés du Groupe Prey qu'il dirige, Mouf'Rey. Economiquement instable
depuis quelques années, cette société de boulangerie industrielle et de
distribution de pains et de gâteaux n'a pas profité du monopole des
Moulins de Madagascar sur la distribution de farine sur la Grande
Île. Cette société est détenue par la Kobama, qui appartient à
Razafindravahy, et par la firme américaine Seaboard. Par ailleurs, la
Radio télévision Analamanga (RTA) de l'ancien PDS est fortement
concurrencée par la chaîne Dream'in lancée en 2012 par l'homme
d'affaires Andry Raobelina, un conseiller en relations publiques du
président Hery Rajaonarimampianina.
PDS de la capitale entre
2009 et 2013 sous la présidence d'Andry Rajoelina, Edgard Razafindravahy
s'était porté candidat à la magistrature suprême en 2013 mais n'avait
réalisé qu'un faible score. Il s'est depuis retiré de la scène
politique.
Les amis
démissionnairesAndry RajoelinaL'ex-président avait dans un premier temps
désigné Edgard Razafindravahy comme candidat de son parti, le TGV, pour
la présidentielle de 2013. Mais il s'était finalement ravisé pour
nommer à sa place Hery Rajaonarimampianina, avec le succès que l'on
sait.Solofo RasoarahonaSolofo Rasoarahona, qui fréquente Razafindravahy
depuis plus de vingt ans, avait quitté ses fonctions de directeur de
publication de L'Express de Madagascar (Groupe Prey), pour
soutenir la campagne de Rajaonarimampianina en 2013, avec lequel il est
depuis en froid. Nasolo V. Andriamihaja, dit VANFEx-conseiller de
Razafindravahy, VANF a dû arrêter de publier ses chroniques dans
L'Express de Madagascar en mars lorsqu'il est devenu directeur de la communication du premier ministre Jean Ravelonarivo.
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AFFAIRES & RESEAUX
Air Madagascar s'endette, les salariés s'entêtent
26 juin 2015
En grève depuis le
15 juin, le personnel de la compagnie nationale demande des comptes à
ses dirigeants, pendant que la dette se creuse.
L'échec de la médiation engagée le 19 juin par le premier ministre Jean Ravelonarivo auprès du personnel d'Air Madagascar,
en grève depuis le 15 juin, démontre l'impuissance du gouvernement à
résoudre le conflit. Les employés de la compagnie, menés par le
commandant Rado Rabarilala, ne sont pas prêts à céder du terrain sur
leurs revendications (paiements de leurs cotisations sociales, démission
des dirigeants, etc.). Ils reprochent surtout aux dirigeants leur
gestion et remettent en cause un contrat signé fin février entre Haja
Raelison, le DG d'Air Madagascar, et la société irlandaise Elix Aviation Capital, détenue par le fonds Oaktree Capital Management. Selon ce contrat, dont la Lettre de l'Océan Indien s'est procuré une copie (voir ici), Air Madagascar
a vendu trois ATR à Elix, pour 21,2 millions $, qu'elle lui loue
ensuite en leaseback, avec deux autres ATR. Le leaseback de ces cinq ATR
coûte chaque mois 671 000 $ à Air Madagascar,
qui a dû par ailleurs déposer un dépôt de garantie de 2,684 millions $.
Or, les salariés de la compagnie estiment que celle-ci n'avait pas à
payer ce dépôt de garantie et se demandent où sont passés les fonds
issus de la cession des trois ATR, censés renflouer la trésorerie de
l'entreprise dont la dette s'élevait à 30 millions $ en 2014. En outre,
ces nouveaux ATR ne sont pas équipés de système de radio longue portée
dont l'installation coûte 140 000 $ pour chaque appareil et nécessite
une immobilisation d'un mois. Par ailleurs, le Boeing 737-800 acquis fin mai est trop lourd pour atterrir sur les aéroports de Nosy Be et Antsiranana.
Désormais en cessation de paiement, Air Madagascar
est impuissante à redresser la barre : la compagnie a été ainsi dans
l'incapacité de continuer à payer l'hôtel aux passagers du vol
Guangzhou-Antananarivo qui n'avaient pu embarquer le 15 juin à cause de
la grève. L'échec d'Air Madagascar
constitue aussi celui d'Hery Rajaonarimampianina. Président du conseil
d'administration de la compagnie lorsqu'il était ministre des finances
(2009-2013), il a nommé ses proches à sa tête lorsqu'il a accédé à la
magistrature suprême. Il s'est néanmoins résolu à relever de ses
fonctions de PCA Henry Rabary-Njaka, son bras droit depuis son élection à
la présidence (voir notre alerte diffusée le 25 juin).
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