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mercredi 24 septembre 2014
Christophe Châtelot En Guinée, une mission de sensibilisation sur le virus Ebola tourne au lynchage Le monde 24 sept
C'est un autre virus
qu'Ebola, celui de la peur et de la haine, qui a semé la mort, mardi
16 septembre, dans un village reculé de Guinée forestière. Une mission
de sensibilisation sur l'épidémie qui sévit en Guinée depuis le début de
l'année a été attaquée à Womé, non loin de la frontière avec le
Liberia. « Huit personnes, sept membres de la délégation, dont trois journalistes, et un habitant, ont été lynchées par des villageois », a expliqué au Monde le ministre guinéen de la santé, le colonel Rémy Lamah, joint à Conakry par téléphone.
Sept corps, dont ceux des représentants du personnel de santé de
l'hôpital de N'Zérékoré (la deuxième plus grande ville de Guinée, proche
de Womé), un pasteur, le sous-préfet, et plusieurs journalistes venus
couvrir l'opération, ont été retrouvés deux jours plus tard dans la
fosse septique d'une école de Womé. Le dernier cadavre gisait sur la
route à l'entrée du village. « Certains portaient des traces de coups de machettes », témoigne le colonel Lamah, qui s'est rendu sur place.
D'après le ministre, l'arrivée de cette délégation qui comprenait
également le préfet et le gouverneur de la région avait été annoncée et
préparée avec les chefs guerzé, la communauté ethnique à laquelle
appartiennent les habitants de Womé. « La délégation a été bien
accueillie dans un premier temps, elle a commencé à expliquer à la
population les mesures sanitaires à prendre pour éviter d'être
contaminée, puis la réunion a dégénéré en violences », détaille le ministre. Selon plusieurs témoignages, un participant à la réunion a accusé la délégation « d'amener le virus dans la région », provoquant un mouvement de foule, puis des jets de pierres sur les intervenants. « CRUAUTÉ INJUSTIFIABLE » « Des jeunes armés de machettes ont alors surgi et les ont attaqués, tout cela était prémédité », accuse Rémy Lamah. Le premier ministre, Mohamed Saïd Fofana, a condamné avec « la plus grande fermetéacte de cruauté intolérable et injustifiable »
et annoncé l'ouverture d'une enquête. Six personnes, dont un
instituteur, ont été interpellées par la police dans les jours suivant
le drame.
Ces violences illustrent la défiance d'une partie de la population
vis-à-vis des autorités, critiquées pour leur mauvaise gestion de cette
épidémie, partie en décembre 2013 de Guinée forestière et qui a déjà tué
632 personnes dans le pays, selon les derniers chiffres communiqués par
l'Organisation mondiale de la santé (OMS). « Les gens en Guinée forestière n'acceptent pas d'être montrés du doigt et accusés d'avoir contaminé toute la région »,
explique Béatrice Abouya, chercheuse à Conakry pour l'ONG Search for
Common Ground, spécialisée dans la prévention des conflits.
Depuis plusieurs semaines, des SMS circulent pour dire qu'Ebola est
une invention du gouvernement guinéen visant à décimer la population de
Guinée forestière. « Rien ne peut expliquer de telles violences,
mais les habitants supportent mal de voir certains de leurs rites
interdits – notamment les inhumations – de façon brutale par les
autorités. Il y a un problème de communication », ajoute-t-elle.
La région forestière, à cheval sur la Guinée, le Liberia et la Côte
d'Ivoire, a été secouée ces derniers mois par des conflits meurtriers
entre les communautés locales, guerzé notamment, et malinké. «
Aucune enquête sérieuse n'a été conduite à la suite des violences
précédentes qui ont fait des dizaines de morts. Les populations ont donc
le sentiment d'être oubliées par les autorités de Conakry et que les auteurs des violences agissent en toute impunité, regrette Béatrice Abouya. Cette épidémie qui fait rejaillir de vieilles rancoeurs est devenue une véritable source de conflit entre les communautés. »
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