N° 23, juin-juillet 2013
Raharimanana: la poétique du vertige
http://alliancefrlecce.xoom.it/virgiliowizard/publications?SESS49854263138c52a56a1f0e9ea7991b1e=e2c0e241e62ce2ed728652a8e72f99d6
Quatrième
de couverture C/C
À
regarder le vide, l’écrivain devient le témoin et le dépositaire
d’une immensité qui fissure ses textes et le précipite vers
l’abîme. Œil vivant, mais éclaté de multiples cruautés, corps
décharnés et déchiquetés par la pensée de l’absolu, langue
émiettée et affolée, spirale qui creuse et dérive sur des eaux
enflammées qui accueillent les morts comme des détritus et les font
flotter sur l’abject comme on refuse à la culpabilité d’affronter
ses propres ignominies. C’est que le gouffre est peuplé de
victimes dont le cri n’atteint pas la conscience du ressouvenir,
mais hante le silence comme une braise. Les femmes sont abandonnées
aux violeurs de l’âme et les enfants se précipitent sur les
rochers. L’eau des puits est tarie depuis longtemps et l’écho
est un chant répété et lancinant qui inscrit les stigmates du
passé dans la chair des écrits. Mais comment les qualifier et
comment les lire? Raharimanana les cisèle en douleur et souffrance,
comme autant de tatouages morcelés et épars. Il les arrache au
temps et à l’oubli, comme lambeaux sanglants aux contours délités,
mais combien menaçants. Les hurlements sont des mutismes qui
traduisent toutes les pertes liées à la déshumanisation. Et la
colère de l’auteur malgache se retourne souvent contre elle-même
pour marquer dans le rire ou le délire les impuissances de la voix.
Qui parle? Qui entend? Qui peut entendre? Et comment éviter une
apocalypse qui a plongé ses racines dans des temps insaisissables où
se brouillent les références, les genres littéraires et les
responsabilités?
Sommaire
Introduction
9
Jean-Christophe Delmeule, Raharimanana:
la poétique du vertige
Cette
origine réinventée…
19
Frédéric Mambenga, Jean-Luc
Raharimanana et la quête spirituelle à travers la métaphore
sorabique dans L’Arbre
anthropophage
35
Magali Nirina Marson, Raharimanana, Sorabe et tantaran’ny
andriana:
les littératures malgaches, laboratoire et paradigme du
« bricolage » générique et de la « re-création »
littéraire
65
Virginie Brinker,
Rêves sous le linceul, « Rwanda
et dépendances… »
Une
esthétique de la relation…
79
Ute Fendler, Une
écriture relationnelle: violence et histoire coloniale dans l’œuvre
de Raharimanana
97
Cheikh M.
S. Diop, Écriture
fragmentaire et résilience littéraire chez Jean-Luc Raharimanana
115
Jean-Christophe Delmeule, Les Enlacement(s) du
drame ou le repli du texte
Le
temps politique…
133
Louis Bertin Amougou, Jean-Luc
Raharimanana: entre l’écriture de la faille et la faille
d’une
écriture
147
Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo, Incandescences
de 1947 dans quelques textes de Raharimanana: « écrire 47 sur
corps et voix »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire