Foire du livre de Bruxelles : échapées africaines
les 10 ans de "Continents noirs"
Le Soir
Amanda Devi,Jean-Luc Rahaminana,Alain Mabanckou, figurent dans le manifeste ,initié par Jean Lebris,
" Pour une littérature-monde"
visant à mettre fin a l'opposition entre une " littérature blanche ", disons française,et une littérature francophone,portant les stigmates de ses origines
Bien entendu,il ne s'agit pas de stigmatiser les auteurs ,qui ,ont pu bénéficier d'une maison d'édition qui se réclame ,d'une spécificité de la "littérature noire "
Est il permis ,de s'interroger sur la pertinance d'une telle opposition,sans courrir le risque d'étre trainé dans les marigots de la production éditoriale,l'opposition ,la spécificité d'une littérature "noire" est elle plus pertinante?
La derniére campagne de pub contre le tabagisme ,tentant de façon obscéne d'assimiler la sexualité , a une humiliation de l'image de la femme, illustre ce fait que,à l'ére d'internet,dites n'importe quoi, il en restera toujours quelque chose,quitte ,a faire semblant de dire le contraire de ce que vous avez semé,le lendemain
Meme ,des écrivain(e)s bourrées de talents , telle Marie N'Diaye,devant les campagnes de communication ,des idolatres de Sarkozi,tentant de montrer que sa réussite témoigne de la démocratie française, de son ouverture ,a la différence,
empreinte les mémes voies, pour expliquer , de façon , médiatique son exil à Berlin
Faut il se laisser cannibaliser ,tout cru par ces fils de "com" ?
Mr Schifano,
Ces aménitées étant distillées,
Je suis du "midi" Marseille pour tout dire, et,amusé d'un marché paralléle sur Tana,de livres tombés du container ( ou bien c'est le container qui tombe )
en provenance de la Réunion,
De méme pour les journaux,moitié prix avec le tampon "Air France"
Pour dire que, méme à moitié prix ,les livres des maisons d'édition parisiennes restent inabordables pour le commun des lecteurs malgaches
Donc Monsieur Schifano,avez vous réfléchi a la diffusion de vos collections en Afrique,
Nous considérons ,pour notre part, qu'il en est des produits culturels( livres compris ), comme des produits pharmaceutiques,se justifie , est légitime,la production de livres " génériques" comme il en est des médicaments
Les multinationales de médicaments n'étant pas plus morales (ni moins) que les industries culturelles,seul leur chiffre est plus modeste
Nous vous rappelons qu'a la libération, le plan Marshall avait comme contrepartie la difusion en France , de films américains
Et l'on a cherché , légitimement des moyens pour lutter contre ce qui, en Afrique s'avére étre une domination,
Le rayonnement, l'importance des produits culturels, est exponentielle,depuis
bien à vous
"Continent noir ( élite africaine ),pour les seuls blancs ?
Le méme probléme se pose pour les médecins,africains qui vont exercer à Londres ou Bruxelles
en commentaire nous copions les 2 articles ,cités
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3 commentaires:
Êtes-vous particulièrement fier d’avoir publié certains écrivains? Ce qui ne signifie pas que vous reniiez les autres…
De José Eduardo Agualusa (écrivain angolais traduit pour la première fois en français dans «Continents Noirs») à Abdourahman A. Waberi qui a voulu passer dans «Continents Noirs» avec deux ouvrages remarquables, en attendant le troisième promis, je ne peux qu'être fier d'avoir été choisi comme éditeur par tant d'écrivains qui avaient besoin d'une renaissance ou, tout simplement, de naître aux joies et aux tourments de la publication. J'ai publié les premiers livres d'un bon nombre d'écrivains qu'on admire et qui ont leur place dans l'histoire littéraire des cinq continents: Fabienne Kanor, Théo Ananissoh, Nathacha Appanah, Ousmane Diarra, Libar M. Fofana, Scholastique Mukasonga, Antoine Matha, Donato Ndongo ( écrivain de Guinée-Equatoriale pour la première fois traduit de l'espagnol), Amal Sewtohul, et bien d'autres qui attendent de voir le jour d'ici quelques mois...
Pour les dix ans de «Continents Noirs», les témoignages de reconnaissance des écrivains ont été émouvants, y compris ceux qui ont, pour diverses raisons, comme cela se passe dans toutes les maisons d'édition et dans toutes les collections, quitté «Continents Noirs»: Nathacha Appanah m'a téléphoné de Mayotte, Sylvie Kandé (dont j'attends un manuscrit) de New York, Jean-Luc Raharimanana (admirable compagnon de route) me dit "cette formidable aventure de «Continents Noirs»"... Ananda Devi m'écrit: "je n'oublierai jamais combien les choses ont changé pour moi depuis mon passage chez «Continents Noirs»..."
Quand Ananda Devi, par exemple, pour reparler d'elle, passe de «Continents Noirs» à la «Blanche», avez-vous le sentiment d’une perte ou d’une consécration ?
J'ai été l'éditeur d'Ananda Devi pour quatre livres - et quels!... -, parmi eux, ce chef-d'œuvre absolu, réédité ces jours-ci: La vie de Joséphin le fou. Quatre livres dans «Continents Noirs» et puis, alors qu'Ananda était sur le point de signer à l'Olivier, je l'ai accompagnée, toujours avec le sigle fondamental de NRF sur la couverture, dans la «Blanche» où j'ai continué d'être son éditeur pour ses deux ouvrages suivants... Editer six grands livres d'un auteur, c'est, avec lui ou elle, un déjà très beau parcours, et je ne vois pas de promotion littéraire d'une collection à l'autre quand on est sous le signe permanent NRF Gallimard...
Dans «Continents Noirs» - au pluriel -, il y a un mouvement - un mouvement littéraire - une vraie dynamique. Les auteurs que je choisis - et qui me choisissent - pour un ou dix livres, sont sans compromis en littérature. Pas d'autocensure, pas de literary correct, chacun, chacune, va jusqu'au bout de lui-même, de la société, du monde... L'écrivain compromis reste dans un juste milieu conventionnel, écrit ce que le public et, souvent, son éditeur attendent de lui, comme une politesse bien huilée dans un salon... L'écrivain-courtisan, quel que soit son continent d'origine, tient le haut du pavé en France. L'ange gardien du conformisme règne sur les littératures du compromis qui sont, n'en doutons pas, les plus applaudies de l'establishment. Le compromis littéraire donne une littérature fossilisée à peine née... Prenez ces deux écrivains - qui ont tous deux voulu publier dans «Continents Noirs»: l'un des deux, je l'ai accueilli bras ouvert avec une admiration sans bornes, c'est l'un des plus grands de sa génération; l'autre me proposait un manuscrit inabouti malgré le travail sur l'écriture que je demandais à l'auteur. Bref, Alain Mabanckou occupe l'espace médiatique, quand Sami Tchak, depuis Place des Fêtes («Continents Noirs» NRF Gallimard), occupe l'espace littéraire.
http://journallecteur.blogspot.com/2010/03/foire-du-livre-les-dix-ans-de.html
Foire du Livre : les dix ans de Continents Noirs
Écrivain résolument baroque, longtemps ancré sur les terres napolitaines, traducteur (entre autres) d'Umberto Eco, Jean-Noël Schifano a pris un virage fondamental il y a dix ans, quand il est devenu le directeur d'une nouvelle collection chez Gallimard, «Continents Noirs». En ce début 2010, il fête avec gourmandise l'anniversaire de cet espace où se sont révélés déjà bien des écrivains.
Conversation par email, tenue quelques jours avant son passage à la Foire du Livre de Bruxelles aujourd'hui...
Dans la préparation du lancement de «Continents Noirs», il y a donc un peu plus de dix ans, vous étiez-vous fixé une ligne éditoriale claire ?
À raison d'environ sept livres par an, toute forme d'expression littéraire - je dis bien littéraire: ce qui se fait rare de nos jours, - roman, nouvelles, poésie, essais, quelle que fût la langue. Bref, une exigence toujours plus exigeante, si je peux dire, de qualité créatrice sans que nulle sorte de censure, même commerciale, intervienne. Un lieu de liberté où les écritures africaines, afro-européennes et diasporiques puissent exprimer le meilleur de la plus jeune littérature du monde. Les cinq derniers ouvrages publiés en janvier 2010 en témoignent - mais aussi ces dix années de publication...
http://www.lesoir.be/culture/livres/2010-03-05/dix-ans-de-continents-noirs-757007.shtml
Dix ans de « Continents noirs »PIERRE MAURY
vendredi 05 mars 2010, 10:02
Eentretien Le réalisme baroque, de Naples au monde africain, selon Jean-Noël Schifano, directeur de la collection.
Jean-Noël Schifano, déjà dix ans de « Continents noirs » © J. Sassier/Gallimard.
En janvier 2000, la collection « Continents noirs » publiait cinq premiers ouvrages. Dix ans plus tard, avec un catalogue de quasi 70 titres, Jean-Noël Schifano qui la dirige, débarque à la Foire du livre avec trois des écrivains dont il publie les nouveaux livres. L'occasion de faire le point sur une entreprise éditoriale conduite par un pilote au regard vif et à la parole forte. « Continents Noirs » « a brisé les chasses gardées des éditions plus ou moins spécialisées, a contourné la persillade des éditeurs les plus importants dans le panorama français, a ouvert un grand champ littéraire et, chose étrangement absente de nos jours asséchés dans le minimalisme, la banalité et le psittacisme nombriliste, a ouvert un large mouvement que j'appelle réaliste baroque ; cette dynamique est au cœur de ce qui est le symptôme caché – sous de belles et vides paroles – et le moteur de toute création de notre époque, ce que j'ai baptisé : la malédiction identitaire ».
Le réalisme baroque aurait-il basculé de l'Amérique du Sud vers l'Afrique ?
Le réalisme baroque est une expression que j'ai créée il y a quelques années pour qualifier, loin des minimalismes, classicismes et sujet-verbe-complément, loin de l'avarice des écritures à la mode française, ce surgissement nécessaire d'une littérature réaliste – foin de l'école du regard et de ses succédanés – qui corresponde à notre monde où l'on vit ce que j'appelle le baroque existentiel. Je suis parti de Naples (et non pas de l'Amérique du Sud) et de ses trois mille ans d'histoire baroque existentielle pour arriver à notre époque… Et dans les lettres africaines, afro-européenne et diasporiques j'ai trouvé que le réalisme baroque se développait comme nulle part ailleurs, avec immense nécessité, chaque auteur se trouvant comme le dos au mur, dans l'urgence de raconter sa malédiction identitaire jusqu'à trouver une voie mouvante qui mène à la bénédiction créatrice – reflet nouveau de l'écrivain qui part toujours, quels que soient son continent d'origine et ses origines personnelles, du terreau maudit de son identité pour le métamorphoser dans son œuvre – et plus la malédiction identitaire est grande, plus l'œuvre de l'écrivain qui se développe à partir de là sera forte.
Certains auteurs ont été publiés ailleurs. D'autres ont été découverts dans votre collection. Comment les trouvez-vous ?
Rencontres de livres, de manuscrits, d'hommes et de femmes qui ont l'écriture vissée au corps… Un réseau se crée, mes auteurs me présentent des manuscrits qu'ils ont eux-mêmes reçus et lus, me donnent parfois un avis en me passant le texte, ou pas… La poste se charge de la plupart des futurs livres, tout se fait naturellement, sans chasse aucune à l'auteur connu ou qui a déjà publié ailleurs… Les auteurs circulent, d'une maison d'édition à l'autre selon une totale liberté : quand leur travail me semble créateur, je les accueille avec passion ; sinon, qu'ils aient publié ailleurs ou dans « Continents Noirs », je refuse le manuscrit en argumentant toujours, et le plus souvent de vive voix, pour illustrer ce qui est, à mon avis, faiblesses de conception, de construction, d'écriture. Le dernier manuscrit que j'ai reçu, c'est Milan Kundera qui me l'a transmis. Les voies de l'édition sont un peu comme les voies du Seigneur !
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